L'effet Depardieu aura été sec et sonnant, quelques heures à peine après que celui-ci ait déclaré haut et fort son intention de retourner son passeport, François Hollande, dos au mur, dans la plus fantastique pantalonnade de son règne, se trouvait réduit à remercier les derniers riches qui restent (FR3 17 dec. dès 10:20).
Si le connaisseur goûtera tout ce qu'il peut y avoir de délicieux dans le fait de voir un leader socialiste reconnaître les mérites des riches, l'on ne doute pas que ceux-ci n'hésiteront plus un seul instant entre une fiscalité qui les vidange à 85% et l'estime de leur président.
Ce qui reste détestable en revanche, c'est de voir cette clique, incapable d'assumer sa politique autrement qu'avec l'argent du capital, se commettre avec des valeurs qu'elle n'a eu de cesse d'éreinter tout au long de son histoire: « patriotisme », « service du pays », et d'en arriver à confondre les notions de patrie et de gouvernement.
Alors quoi, la France, la France éternelle, ce serait cette coterie de fesse-mathieux ? Même en Suisse, en Suisse romande, l'idée seule fait bondir. Croire qu'il suffit d'accéder au pouvoir pour capter l'amour d'un peuple pour sa patrie est à l'image de la prétention de ces quelques ambitieux, qui sont d'ailleurs les derniers à croire encore dans l'éclat des institutions que leur philosophie s'est employée à culbuter. Combattre l'idée de nation sa vie durant, pour la gloire de l'Internationale, et en appeler d'urgence aux valeurs butoirs du nationalisme dès que l'argent vient à manquer, voilà qui dit tout de la noblesse des valeurs de cette administration qui se voit déjà en mère-patrie, en père du peuple, en donneur de bons points de morale, après quelques mois d'une activité qui mène certains à fuir.
On en viendrait presque à penser que ce qui manque au gouvernement Hollande pour être efficace, en fin de compte, c'est une rangée de miradors et une autre de barbelés.
Après avor décapité ses armes avant 1939, Staline n’a-t-il pas fait de même en en appelant à la Sainte Russie pour galvaniser ses troupes lorsque les Allemands ont déclanché l’opération Barbarossa pour envahir l’Union soviétique?