Le municipal socialiste lausannois Grégoire Junod veut organiser des apéros dans les lieux sensibles pour faire fuir les dealers.
Après avoir repris le dossier de la sécurité lausannoise des mains tremblantes de Marc Vuilleumier, le socialiste Grégoire Junod, en sauveur de la nation, semble avoir trouvé la solution idéale: Proposer à ses concitoyens, qui n'osent plus sortir dans la rue par crainte des dealers, de... sortir dans la rue; cherchez l'erreur.
Nunc est bibendum
Même si le populisme doit rester l'apanage exclusif de la droite, l'idée d'organiser des apéros sur les trottoirs pour faire fuir les traîne-patins, si elle aura sûrement les faveurs de tout bon Vaudois, fleur l'emporte-pièce à plein nez. Mais sans doute est-ce la belle tarte à la crème qu'il a prise en pleine figure, il y a de ça quinze jours, qui donne au municipal lausannois des envies de pique-nique sur l'herbe.
L'idée, quant à elle, d'envoyer le citoyen en première ligne, armé de son demi de Dézalay et d'un tire-bouchon, fleure bon la lassitude et la démission qui frappèrent Marc Vuilleumier il y a peu de temps encore. Passé l'enthousiasme cosmétique de l'opération de la Riponne, la gauche lausannoise est déjà à court d'idées et fait à son habitude: dire n'importe quoi pour continuer d'occuper le terrain de la communication.
Plusieurs élus Verts ont demandé aux autorités lausannoises d'organiser des activités culturelles ou conviviales dans les zones ouvertes de la drogue: « C’est en adoptant leurs armes – l’utilisation de l’espace public et la patience – que nous aurons plus de chance de venir à bout de ce trafic, ou de le réduire de manière significative. » De la patience, il en faut certainement aux Lausannois pour supporter certaines élites qui semblent ignorer que les gens travaillent, de 8 à 18h30, et ont autre chose à faire que le piquet de garde sur les « lieux sensibles », puisque c'est tout de même de cela qu'il s'agit.
Le maintien de l'ordre est le travail de la justice et de la police, si ni l'une ni l'autre ne veulent s'en charger, qu'on laisse donc alors le citoyen agir, mais pas avec des gobelets en plastique et des assiettes en carton. Après tout, n'est-ce pas à une armée de milice qu'est confiée la défense du territoire ?
Problèmes de logique
Niveau logique, ce n'est pas encore ça. Il y a quelques années de cela, cette même municipalité interdisait les Botellon à tour de bras; faudrait savoir ! Lesdits « apéros », pour être agréés, devraient donc s'apparenter à des manifestations de mormons dépressifs célébrant les joies roboratives du jeûne et de l'abstinence; même les dealers paraissent moins dangereux.
Ce qui bloque la gauche lausannoise, c'est la perspective d'une action concrète, tendant à admettre la réalité et à en combattre les effets qui doivent être combattus. « Penser que la répression à elle seule résoudra les problèmes de trafic de drogue s’avère peu réaliste », entend-on de la bouche des Verts lausannois, mais penser que la répression ne peut systématiquement rien résoudre l'est encore beaucoup moins. Pour preuve, la réaction de Grégoire Junod à son entartage: « Si le responsable de la police ne dépose pas une plainte lorsqu'il se fait agresser, que fait-on passer comme message à la population ? ». Le simple citoyen est-il si éloigné de M. Junod ?
Voir aussi: Au hasard de l'insécurité lausannoise
« Si le responsable de la police ne dépose pas une plainte lorsqu’il se fait agresser, que fait-on passer comme message à la population ? » … simplement qu’il devrait par “compassion” s’affairer davantage au sort de ces concitoyens harcelés par les criminels, plutôt qu’étaler sa mésaventure en s’exposant outrageusement ! .. et reprendre un bon coup de sens de l’humour; il n’est pas réservé, je crois, aux seuls gens de droite qui en sont plus facilement partageurs que ceux de gôche, même à leur dépens.. La piteuse prestation du municipal de la police antécédent n’a d’égale que la muflerie de ces égalitaristes contre tous ceux qui les prient de bien vouloir mettre fin à ce que, par le seul laxisme, la population doit endurer; plus les impôts grimpent et moins on voit d’agents dans les rues, moins les citoyens se sentent en sécurité, moins les politiques sont prêts à se relever les manches pour travailler “..au bien commun..” comme il disent. A part chanter en choeur “.. que la prison ne sert à rien..” ils n’apportent rien non plus à l’amélioration de la sûreté publique; on n’a jamais dit que la prison devait servir à autre chose qu’enfermer ceux dont la société doit se protéger, non plus qu’elle servait de lieu d’études, de formation, socialisation; il fallait y penser avant d’y renter et, sauf pour quelques rares exceptions, la règle confirmée est que l’on en sort aussi égal à soi-même qu’en y entrant. L’idée que la société change l’homme en sauvage date de Rousseau, à peu près, mais l’inverse, tout neuf dans les esprits de quelques égarés, ne s’est jamais vérifié; ou alors on n’avait pas affaire à de vrais sauvages.