Scoop: la France a maintenant sa police lesbienne de la pensée

 

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L’association des journalistes LGBT a publié son guide à l’usage des journalistes afin de leur faire savoir comment « informer sans discriminer », et « comment traiter les thématique LGBT avec justesse et dans le respect des personnes ».

Quelle impudence ! Quelle arrogance ! Mesdames, vivez vos choix sans faire chier le monde que diable.

La France est déjà embourbée dans la répression de toutes les pensées dissidentes.

Les quatre ou cinq journalistes français qui ne sont pas dans le moule, et ont encore une visibilité médiatique, rendent fous la profession obsédée, hystérique qu’on laisse parler des gens qui ne pensent pas comme il faut, et s’abaisse aux insultes et aux critiques, aux colibets et croche pieds, épiant la faute comme des snipers pour les faire taire.

Les tribunaux ont de l’insulte, de l’incitation à la haine et de la diffamation une interprétation si large qu’ils ridiculisent l’esprit même de ce qu’ils sont supposés protéger : la liberté d’expression.

Mais cela ne suffit pas, cela ne suffit jamais à ceux qui ont des passions hégémoniques, fascinés par un futur politique autoritaire où l’on doit obéir sans broncher.

Et donc les lesbiennes sont entrées dans la danse. Elles ont publié un kit à l’attention des journalistes – déjà dociles paillassons.

L’idée en filigrane est simple : soit vous obéissez au diktat et appliquez les « consignes », soit vous êtes homophobes et nous nous occuperons de vous détruire socialement et médiatiquement.

Voilà les consignes à suivre sous peine d’homophobie :

Interdit : « Mariage gay ». Permis : « mariage » (tout simplement).

Interdit : «Avouer son homosexualité». Permis : « révéler son homosexualité ». Toléré : «annoncer son homosexualité», «faire son coming-out» (bonjour l’anglicisme).

Interdit : «Une célibataire endurcie». Permis : « homosexuelle ».

Interdit : «famille normale». Permis : « familles hétéroparentales ».

Interdit : les «parents» entre guillemets. Permis : « mères, pères, beaux-parents, épouses, maris ».

Interdit : «Toutes les femmes rêvent d’un homme qui…». Permis : Eviter les généralisations qui ne sont valables que pour les personnes hétérosexuelles: «Toutes les femmes» ne rêvent pas forcément «d’un homme qui…»

Interdit : «L’avis du psy» pour traiter de la question de l’homoparentalité. Permis : ne pas pathologiser les LGBT. L’homosexualité et la transidentité ne sont pas des maladies.

Interdit : parler du « coming-out », comme d’une info anodine. Permis : rappeler que la société est diverse et que la communauté LGBT l’est aussi. Offrir aux jeunes LGBT des références pour se construire et ne pas avoir honte de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

Interdit : « L’outing », fait de révéler publiquement l’homosexualité d’une personne sans son consentement. Permis : c’est pas clair : « Pourquoi mentionner spontanément la vie privée des hétéros et taire celle des homos? »

Interdit et puni par la loi : «Petit pédé, grosse gouine, sale trans». Permis : mettre ses propos [de l'interviewé] en perspective lors de la rédaction de l’article ou de l’écriture d’une voix-off.

Interdit : «pédé» et «gouine» si vous n’êtes ni «pédé» ni «gouine». Permis : «pédé» et «gouine» si vous êtes «pédé» ou «gouine», car « dans ces cas-là [si vous êtes «pédé» ou «gouine»], on peut garder ces propos tels quels. »

Interdit : «lobby gay». Permis : «associations LGBT», ou «associations de défense des droits des personnes homosexuelles».

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Interdit : «théorie du genre» (je l’attendais celle-là). Permis : «études de genre», car «théorie du genre» est repris par ceux qui nient « les conclusions des chercheur-se-s (sic) en sciences sociales sur les distinctions qu’on peut établir entre sexe biologique ou de naissance, identité de genre et orientation sexuelle. » HR: des chercheurs en sciences sociales pour distinguer une différence entre sexe biologique, identité et orientation sexuelle ? Et mon cul c’est du poulet bio ?

Interdit : « mélanger Mariage, PMA et GPA ». Permis : « le Planning familial «milite et se bat depuis plus de cinquante ans pour que toutes les femmes puissent disposer de leur corps librement (…) sans entrave religieuse, politique ou juridique». HR: les femmes auraient le droit de disposer de leur corps librement, mais pas les journalistes celui de disposer de leur langue.

Interdit : « communautariste ». Permis : « communautaire ».

Application :

Interdit (TV France Monde se fait taper sur les doigts), l’émission ”faut-il avoir peur de l’homosexualité?”. Permis : « s’interroger sur les racines de l’homophobie en Afrique. »

Interdit : « parler du sort des LGBT dans les pays à la législation violemment homophobe. » Permis : « rappeler que les relations homosexuelles sont présentes dans les cultures traditionnelles africaines. » HR : mouarff!

Interdit : Passer sous silence (à l’occasion des JO de Sotchi) que la Russie a voté une « loi ouvertement homophobe ». Permis : passer sous silence qu’au Maroc et en Algérie, l’homosexualité est punie de la prison.

Interdit : rappeler que Tel Aviv est classée depuis des années « ville la plus gay friendly au monde » car cela pourrait montrer qu’Israël est un pays tolérant, en contradiction avec la propagande. Permis : ne jamais en parler mais prendre un billet a/r Tel Aviv pour ne pas rater sa gay pride.

Interdit : « transformer son journal en tribune libre » pour la Manif pour tous. Permis : « faire attention au vocabulaire utilisé » et « reprendre » [HR : censurer] les termes promus par la «Manif pour tous». »

Interdit : « surmédiatiser les opposants au mariage pour tous ». Permis : discréditer le mouvement en « [fouillant] les liens entre la «Manif pour tous» et le mouvement «Jour de colère», supposément moins respectable mais qui partage avec elle de nombreuses idées », et en « enquêtant sur la véracité des nombreuses associations que la «Manif pour tous» est censée regrouper. »

Interdit : « de respecter la législation sur le droit à la vie privée » dans certains cas. Permis : de violer la législation sur le droit à la vie privée pour révéler l’homosexualité d’une personnalité connue, si cela peut servir au prosélytisme homosexuel (cas du responsable du FN Steeve Briois).

Interdit : «La cage aux folles», ou «C’est pas un truc de pédé». Permis : « donner à voir des représentations variées de l’homosexualité masculine dans sa complexité. »

Interdit : «Il aime les jeunes garçons». Permis : « L’homosexualité n’est pas la pédophilie. Ne pas mélanger les deux dans le traitement des sujets. »

Interdit : «Les gays, ils savent faire la fête». Permis : ne pas « discréditer toutes les personnes qui vivent leur vie de manière plus traditionnelle. »

Interdit : «Ils ne pensent qu’à ça». Permis : « La liberté sexuelle s’exprime également chez les hétérosexuel. »

Permis : «Ils ont bon goût». Aucun Interdit.

Interdit : «virus du sida» ou «virus du VIH». Permis : « VIH » ou « sida ».

Interdit : «sidéen» ou «Sidaïque». Permis : « personnes vivant avec le VIH. »

Obligatoire : Télécharger le Kit «Informer sans discriminer» (.pdf, 368Ko)

Interdit : «groupe à risque». Permis : « population exposée. »

Interdit : « VIH = résultat d’une vie d’excès». Permis : « C’est une maladie ».

Interdit : «Entre deux femmes, ce n’est pas vraiment du sexe». Permis : « entre femmes on peut aussi «faire l’amour», «jouir» et même se «pénétrer.»

Interdit : «Lesbienne mais féminine!». Permis : ne pas « maintenir les lesbiennes dans des stéréotypes de genre d’un autre âge. »

Interdit : «Elle a sûrement eu une mauvaise expérience avec les hommes». Permis : pas de suggestion, mais une remarque un brin masculinophobe : « Et si, justement, pour une fois, il ne s’agissait pas d’eux [des hommes] ? »

Interdit : « Gay Pride ». Permis : « Marche des fiertés ». (le premier qui relève le rejet de l’anglais à géométrie variable (outing, coming out) il reçoit une fessée)…

Interdit : «Des femmes qui préfèrent les femmes». Permis : « lesbiennes. »

Que les femmes qui préfèrent les femmes aient eu le culot de publier ce kit, qui donne le droit aux journalistes de filer droit s’ils ne veulent pas être accusés d’homophobie, en dit très long sur l’état de dégénérescence de la France.

Dans un pays libre, les médias se seraient gentiment moqué, comme moi, de leur outrecuidance d’avoir même songé à ainsi museler la liberté de la presse.

Dans un pays moins libre, il se serait forcément trouvé un ou deux journalistes pour faire remarquer à ces femmes qui préfèrent les femmes que revendiquer la liberté sexuelle et le droit de l’afficher, la liberté pour les femmes de disposer de leur corps, mais pas celle des journalistes de disposer de leur verbe, porte un nom : la dictature. Et c’est le privilège des machos homophobes.

Mais il semble bien que les journalistes français soient encore moins libres que cela. Je les ai vu ni se révolter, ni ricaner, ni même protester.

Ils vont imprimer le précieux kit, et serviles, vont se les couper, auto-censurer leurs textes, pour ne pas déplaire aux femmes qui préfèrent les femmes, et ne pas subir le grosser amalgame extrême droite – homophobe – gros beauf – xénophobe et raciste.

J’ai dit paillasson ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.

 

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