Comme il fallait s'y attendre, les journaux tartinent à mort sur le sort réservé à Ecopop par les Chambres fédérales, alors que l'avis du Parlement sur une initiative populaire, dûment munie des signatures requises, n'a qu'une importance mineure.
Une initiative - je le répéterai chaque fois, autant qu'il le faudra - n'est pas une affaire du Parlement, du moins pas prioritairement. Elle est une affaire du peuple avec le peuple. Le défi lancé à l'ensemble du corps électoral par un petit groupe, au début, d'hommes et de femmes, les inititiants, qui va s'élargissant jusqu'à, un beau dimanche, peut-être s'imposer, et modifier notre Constitution.
Et c'est précisément là où les parlementaires ont démérité, pas fait leur boulot, pas senti les préoccupations profondes de la population, que des initiatives sont lancées. Alors, bien sûr, elles désavouent les parlementaires. Alors, bien sûr, les parlementaires entreprennent toutes choses, à commencer par cette odieuse comédie de l'invalidation, pour tenter de les discréditer.
Il ne faut pas se laisser faire par les parlementaires. Une initiative, ce sont le peuple et les cantons qui doivent la trancher. Et les journalistes affidés au pouvoir en font beaucoup trop sur l'avis du Conseil fédéral, l'avis du Parlement, l'avis des experts, le "droit international supérieur".
De grâce, laissons le peuple de ce pays lancer des initiatives. Le corps électoral tout entier, près de quatre millions de personnes, est largement assez mûr pour juger s'il faut les accepter ou les refuser. Cessons de multiplier les gesticulations des corps intermédiaires pour tenter de les entraver.
L'initiative Ecopop, qui soulève des questions passionnantes, doit être tranchée par le peuple et les cantons. Un beau dimanche. Loin du Parlement. Loin du Conseil fédéral. Loin de Berne et de sa molasse. Le peuple et les cantons diront oui. Ou diront non. Ce sera leur décision, souveraine. Pour ma part, quelle qu'elle soit, je l'accepterai.
Pascal Décaillet
Sur le vif - Mercredi 11 juin 2014
Au lieu de se poser la question de savoir si une initiative est ou non conforme au “droit supérieur” (beurk), ont pourrait au moins exiger qu’elle respecte la notion d’unité de matière !
Ces questions “multi-pack” (comme le dit Michel de Rougemont) ont certainement pour but de réunir les partisans des deux aspects.
Et si les deux disaient “non” ? Les initiants seraient bien avancés …
Absolument de votre avis. Que l’on soit pour ou contre une initiative, du moment qu’elle a obtenue le nombre de signatures exigée, elle doit être soumise au peuple; à lui de décider. Point !
Sur le bulletin à mettre dans l’urne sera écrit oui ou non. C’est l’expression démocratique.
Mais à quelle question sera-t-il répondu ?
Celle de la limitation à 0,2% de l’augmentation de la population attribuable au solde migratoire ? ou celle de l’aide au développement, dont le 10% au moins devrait être affecté à l’encouragement de la “planification familiale volontaire”?
Si on est pour l’un et pas pour l’autre, ou vice versa, que faudra-t-il voter ?
La question, plutôt désolante que passionnante, est celle de l’imbécilité ou de la malignité qu’il y a de proposer un seul article constitutionnel comportant deux propositions non liées entre elles.
C’est un “multi-pack” digne du pire marketing comme par exemple ces voyages en autobus bon marché accompagnés de vente de casseroles en acier plus ou moins inoxydable.