NDR. La source de l’article repris par le Nouvelliste, l’ATS, aurait pu signaler que le seul “‘expert militaire” dont il est question est Allemand et socialiste et qu’il est expert pour le Parti socialiste suisse pour les questions militaires depuis plusieurs décennies.
C'est un record. L'émission de la télévision suisse alémanique "Rundschau" est la cible d'au moins 90 plaintes envoyées à la SRF par des téléspectateurs mécontents. La cible de leur colère? Un reportage qu'ils considèrent "à charge" contre l'avion de combat suédois Gripen.
Après la diffusion sur la télévision alémanique SRF d'un reportage critique sur le Gripen, quelque 90 plaintes ont été envoyées au médiateur de la SSR pour la Suisse alémanique, Achille Casanova, du jamais vu. Le conseiller fédéral Ueli Maurer avait déjà vivement réagi mercredi soir.
Environ 90 réclamations - envoyées par e-mail - étaient comptabilisées lundi en fin de journée, a indiqué à l'ats le médiateur de la SSR. D'aucuns voient un arrangement derrière ce nombre record. "Je n'ai pas de preuves, mais un nombre de plaintes aussi élevé laisse présager que cela pourrait être le cas", déclare le médiateur.
"Qui a bien pu orchestrer l'envoi de ces réclamations?", a ainsi écrit l'un des plaignants. Selon celui-ci, un groupe favorable au Gripen aurait encouragé sur le réseau social Facebook les internautes à envoyer une réclamation, explique Achille Casanova.
A titre de comparaison, dix-huit plaintes ont été déposées durant toute l'année 2013 contre la SSR, dont 14 pour ses médias alémaniques. L'émission la plus contestée avait été le magazine "Rundschau" qui a diffusé ce reportage controversé. Elle avait fait l'objet de quatre plaintes.
Maurer très énervé
Hormis une dizaine de mails qui critiquent Ueli Maurer et félicitent la télévision publique, la majorité des plaintes sont dirigées contre "Rundschau". Les mécontents l'ont qualifiée de propagande anti-Gripen, unilatérale.
Ils critiquent notamment les parallèles que le reportage a faits entre la Suisse et l'Autriche, ainsi qu'avec la République tchèque et la Hongrie. Selon eux, la présentation était en outre mauvaise et agressive. Les experts invités n'étaient pas les bons.
D'aucuns regrettent également que seul le ministre de la Défense Ueli Maurer et non pas également un opposant au Gripen ait été invité à l'émission.
Ueli Maurer était lui très remonté mercredi soir, juste après la diffusion du sujet. Le conseiller fédéral a dénoncé un traitement "tendancieux pour une télévision qui vit de l'argent public". Et l'UDC zurichois de conclure: c'est une "faible" prestation journalistique.
SRF se défend
SRF rejette clairement les reproches selon lesquels son émission était unilatérale. Le reportage et l'interview sont toujours à prendre comme un tout; cela fait partie du concept de "Rundschau", a déclaré à l'ats le rédacteur en chef de la télévision SRF Tristan Brenn. Selon lui, Ueli Maurer avait tout loisir, dans une interview de neuf minutes, de contredire les critiques exprimées contre le Gripen durant le reportage qui a précédé.
Ce dernier a surtout mis l'accent sur l'Autriche, un pays qui présente de nombreuses similitudes avec la Suisse. Ce pays voisin compte une quinzaine de jets de combat et n'est pas membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN)", a expliqué "Rundschau". Un expert allemand interrogé jugeait ainsi que les 32 F/A-18 Hornet que détient actuellement la Suisse sont suffisants pour assurer la sécurité aérienne.
Plaignants fixés d'ici 40 jours
Le peuple vote le 18 mai sur l'objet. Il décidera si la Confédération doit acquérir les 22 appareils pour 3,1 milliards de francs. Pour l'heure, les Suisses se montrent peu convaincus.
S'ils avaient déjà pu voter, l'achat de l'avion de combat suédois aurait été refusé par 52% des électeurs contre 42% et 6% d'indécis, selon le 1er sondage de la SSR. Celui-ci a été publié il y a une semaine.
Il n'est pas certain que les plaignants reçoivent une réponse de la part du médiateur de la SSR avant la votation. Achille Casanova dispose de 40 jours au maximum pour faire part de ses conclusions et recommandations.
Pour rappel, l'ombudsman n'a pas le pouvoir de sanctionner. Il tient compte de la prise de position de la rédaction et écrit un rapport pour indiquer si les plaintes sont selon lui justifiées ou non.
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