Mario Vargas Llosa, l'un des protagonistes du «boom» littéraire latino-américain des années 1960 et 1970, s'est éteint à l'âge de 89 ans à Lima. Il fut le premier écrivain étranger à entrer de son vivant dans la prestigieuse collection de la Pléiade
Le prix Nobel de littérature hispano-péruvien Mario Vargas Llosa est décédé dimanche à Lima à l'âge de 89 ans. «C'est avec une profonde tristesse, que nous annonçons que notre père, Mario Vargas Llosa, est décédé aujourd'hui à Lima, entouré de sa famille et en paix», a annoncé son fils aîné Alvaro dans un message posté sur X, également signé par son frère Gonzalo et sa soeur Morgana.
Con profundo dolor, hacemos público que nuestro padre, Mario Vargas Llosa, ha fallecido hoy en Lima, rodeado de su familia y en paz. @morganavll pic.twitter.com/mkFEanxEjA
— Álvaro Vargas Llosa (@AlvaroVargasLl) April 14, 2025
Ces derniers mois, les rumeurs sur la détérioration de l'état de santé de l'écrivain, qui vivait depuis quelques mois en retrait de la vie publique, s'étaient multipliées.
Il «est à l'aube de ses 90 ans, un âge où il faut réduire un peu l'intensité de ses activités», avait déclaré son fils Alvaro en octobre dernier, sans préciser l'état de santé de son père.
«Un héritage durable pour les générations futures»
Né dans une famille de la classe moyenne péruvienne, Mario Vargas Llosa a été l'un des grands protagonistes du «boom» littéraire latino-américain des années 1960 et 1970, avec le Colombien Gabriel Garcia Marquez et l'Argentin Julio Cortazar.
«Son départ attristera ses proches, ses amis et ses lecteurs dans le monde entier, mais nous espérons qu'ils trouveront une consolation, comme nous, dans le fait qu'il a joui d'une vie longue, multiple et fructueuse», ajoute le message annonçant son décès.
«Nous procéderons dans les heures et les jours à venir conformément à ses instructions. Aucune cérémonie publique n'aura lieu. Notre mère, nos enfants et nous-mêmes sommes convaincus que nous aurons l'espace et l'intimité nécessaires pour lui faire nos adieux en famille et en compagnie d'amis proches», ajoute-t-il. «Sa dépouille, comme il le souhaitait, sera incinérée», conclut le communiqué.
Dans un message publié sur X, la présidente du Pérou Dina Boluarte a regretté le décès de l'écrivain. «Son génie intellectuel et sa vaste oeuvre resteront un héritage durable pour les générations futures. Nous exprimons nos plus sincères condoléances à sa famille, à ses amis et au monde de la littérature. Repose en paix, illustre Péruvien de tous les temps».
La presidenta de la república, Dina Ercilia Boluarte Zegarra, y el Gobierno del Perú lamentan profundamente el fallecimiento de Mario Vargas Llosa, escritor universal e insigne Premio Nobel de Literatura. Su genio intelectual y su vastísima obra permanecerán como legado…
— Presidencia del Perú 🇵🇪 (@presidenciaperu) April 14, 2025
Critiqué pour ses positions, mais reconnu pour son talent
Mario Vargas Llosa vivait à Lima depuis l'année dernière. Quelques jours avant ses 89 ans, qu'il avait fêté le 28 mars, il était apparu sur le compte X de son fils Alvaro dans une série de trois photos prises dans des lieux de la capitale où il a écrit ses deux derniers romans Cinco Esquinas (2016) et Le Dedico Mi Silencio (2023). Ce n'était pas la première fois que son fils partageait des photos de lui dans la capitale.
Admiré pour sa description des réalités sociales, l'auteur de chefs d'oeuvre comme La ville et les chiens ou Conversation dans la cathédrale était aussi critiqué par les milieux intellectuels sud-américains pour ses positions conservatrices.
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Traduit en une trentaine de langues, cet auteur francophile, qui a vécu plusieurs années à Paris, a été le premier écrivain étranger à entrer de son vivant dans la prestigieuse collection de la Pléiade en 2016. Il a été élu à l'Académie française en 2021.
Extrait de: Source et auteur
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