Jacques Pitteloud est l'ambassadeur de Suisse en Belgique et auprès de l'OTAN. En tant que fonctionnaire fédéral de haut rang, il est tenu de faire preuve de retenue lorsqu’il commente l’actualité politique.

Cependant, Pitteloud n’en pense pas grand-chose. « Nous devrions nous entraîner davantage avec l’OTAN », a-t-il déclaré au public mondial dans une interview accordée à la NZZ vendredi . L'ambassadeur s'est élevé contre l'initiative de neutralité (« fétichistes ») et a plaidé pour un rapprochement plus poussé avec l'OTAN (« l'interopérabilité est à l'ordre du jour »).

Les avis peuvent diverger sur ce point. Mais le véritable scandale est autre : il révèle clairement une défaillance de direction au sein du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) d'Ignazio Cassis. Le ministère des Affaires étrangères a donné le feu vert à Pitteloud. « L'EDA a été informée de l'interview », a déclaré le porte-parole des médias Michael Steiner à Weltwoche.

Le service de communication de Cassis avait lu le texte avant publication, comme il semble d'usage dans ce genre de cas. Mais apparemment personne n’est intervenu contre l’interview. On ne sait pas si le ministre des Affaires étrangères Cassis ou le secrétaire d'État Alexandre Fasel étaient au courant à l'avance.

Interrogé à ce sujet, Steiner laisse la question ouverte. De même, l'unité de communication du DFAE n'a pas commenté si ces déclarations auront des conséquences pour Pitteloud.

Il semble que l’EDA ait quand même apprécié l’opinion de Pitteloud. « Il (Pitteloud) exprime sa position personnelle », a déclaré le porte-parole de l'EDA, Steiner.

Ce n'est pas si mal.