Le financement chinois, annoncé à l'occasion du Forum sur la coopération Chine-Afrique qui rassemble une cinquantaine de dirigeants africains à Pékin, devrait permettre de renforcer les échanges bilatéraux – 167,8 milliards de dollars au premier semestre 2024
Le président chinois Xi Jinping a promis jeudi plus de 50 milliards de dollars (équivalent à environ 45 milliards d'euros) de financement sur trois ans aux pays africains. Ce financement devrait permettre de renforcer les échanges en infrastructures et commerce entre le géant asiatique, deuxième économie mondiale, et l'Afrique.
Le Forum sur la coopération Chine-Afrique, plus grand rendez-vous diplomatique organisé à Pékin depuis la pandémie de Covid-19, réunit de mercredi à vendredi dans la capitale chinoise plus de 50 dirigeants africains ainsi que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, selon les médias d'Etat chinois.
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Les relations Chine-Afrique connaissent leur «meilleure période de l'histoire», a assuré Xi Jinping lors de la cérémonie d'ouverture dans le Palais du Peuple, colossal bâtiment situé au bord de la célèbre place Tiananmen. «La Chine est prête à approfondir sa coopération avec les pays africains dans l'industrie, l'agriculture, les infrastructures, le commerce et les investissements.»
### Envoi de travailleurs chinois et prêts bancaires
La Chine est déjà le premier partenaire commercial du continent africain, avec des échanges bilatéraux à hauteur de 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d'euros) au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois.
Elle a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d'ouvriers et d'ingénieurs en Afrique pour construire ces grands projets, et gagné un accès privilégié aux vastes ressources naturelles africaines, notamment le cuivre, l'or et le lithium.
Les prêts des banques publiques chinoises ont également permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à doper la croissance africaine (voies ferrées, ports, routes...). Mais ils ont soulevé des interrogations en contribuant à creuser l'endettement de certains pays.
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Le montant des prêts accordés par la Chine aux pays africains l'an passé – 4,61 milliards de dollars (4,2 milliards d'euros) – est toutefois en net recul par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils approchaient les 30 milliards de dollars (27 milliards d'euros).
Selon les analystes, le ralentissement économique actuel en Chine pousse Pékin à réduire ses investissements en Afrique. Le sommet de cette semaine intervient aussi sur fond de concurrence croissante entre les Etats-Unis et la Chine en Afrique, en matière d'influence politique et d'accès aux ressources naturelles.
### Une série de projets décidés
En marge du sommet, le président chinois a eu ces derniers jours des entretiens en tête-à-tête avec une dizaine de dirigeants africains, promettant plus de coopération dans toute une série de projets, du transport ferroviaire aux panneaux solaires en passant par les avocats.
Mercredi, le président zambien Hakainde Hichilema a ainsi annoncé un accord entre la compagnie nationale d'électricité zambienne (ZESCO) et le groupe chinois PowerChina pour étendre l'usage de panneaux solaires sur les toits dans le pays africain.
Le Nigeria – l'un des pays africains ayant le plus emprunté à la Chine – et la Chine ont annoncé dans un communiqué conjoint prévoir de «renforcer la coopération» dans les infrastructures, notamment «le transport, les ports et les zones de libre-échange».
La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a elle obtenu l'engagement par Xi Jinping de faire avancer le projet de train entre son pays et la Zambie, qui a pris du retard. Selon les médias zambiens, Pékin a promis un milliard de dollars pour ce projet, qui doit renforcer le transport dans cette partie du continent africain riche en ressources naturelles.
Quant au Zimbabwe, il a lui aussi obtenu de Pékin la promesse d'une coopération renforcée dans «l'agriculture, l'exploitation minière, les énergies propres et les infrastructures de transport», selon un communiqué commun des deux pays.
Le président kényan William Ruto a par ailleurs indiqué que son homologue chinois avait promis l'ouverture du marché chinois aux produits agricoles de son pays. Les deux parties se sont aussi mises d'accord sur l'expansion de la ligne ferroviaire du Standard Gauge Railway (SGR), reliant la capitale Nairobi au port de Mombasa, financée notamment par la Banque d'exportation et d'importation de Chine (Exim bank). La Chine s'est aussi engagée à plus de coopération sur l'autoroute Rironi-Mau Summit-Malaba, qui devrait coûter 1,2 milliard de dollars (1 milliard d'euros) selon les médias kényans.
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