Wokisme : « Les Français subventionnent une idéologie qui n’est pas la leur », affirme le journaliste Wandrille de Guerpel

 

Valeurs actuelles. Vous parlez de “progressisme”, mais qu’entendez-vous par ce terme ?
Wandrille de Guerpel. Le progressisme s’oppose à l’idée que les Hommes sont soumis à une loi naturelle. Il considère l’Homme comme une pâte modelable à l’infini dont il faudrait débarrasser de toute spécificité culturelle et identitaire pour en faire « des citoyens parfaits ». Concrètement, ce sont les écologistes de Greta Thunberg à Aymeric Caron, les socialistes de Mitterrand à Hollande, les communistes de Lénine à Fabien Roussel, les wokistes de Sandrine Rousseau à Delphine Ernotte. Tous demandent la réécriture de l’Histoire, l’affaissement des frontières, la censure de certaines œuvres, tentent d’imposer une dictature écologiste, d’étendre les droits aux minorités LGBT etc.

Comment avez-vous eu l’idée d’enquêter sur le coût du progressisme ? Et comment avez-vous travaillé pour recueillir toutes ces données ?
Notre enquête a nécessité 24 mois de travail. Avec mon co-auteur Emmanuel Rechberg, nous avons d’abord identifié plusieurs acteurs progressistes, qu’ils soient associatifs (SOS Racisme, France Terre d’asile, Oxfam, Médecins du monde…), médiatiques (France Télévisions, Konbini, Radio France) ou encore institutionnels (Haut conseil à l’égalité, DILCRAH, ARCOM…). Nous sommes allés regarder comment ils étaient financés car l’argent est le nerf de la guerre. Il a fallu effectuer un travail de chirurgien en épluchant des dizaines de comptes de collectivités, d’associations, d’ONG mais aussi de nombreux rapports étatiques. Ainsi, nous avons pu comprendre les moyens de diffusion de ces idées progressistes.

Concrètement, qui finance le progressisme ?
D’abord, en grande partie le contribuable. Et cela, à son insu. Il suffit de regarder les derniers sondages et enquêtes d’opinion pour comprendre que les Français subventionnent une idéologie qui n’est, en majorité, pas la leur. Ensuite, il y a évidemment des particuliers qui font des dons aux associations mais ces dons sont défiscalisés à hauteur de 60%. C’est notamment le cas de Médecins du Monde qui revendique 48% de financement public et 48% de dons. En réalité, c’est donc 76,3 % de ses financements qui viennent directement de l’argent public. À noter que certains pays exercent un travail d’influence. C’est le cas des États-Unis qui disposent d’un programme appelé Educational & Cultural Exchange Programs (ECE), instauré pendant la guerre froide. Il a été reconnu comme étant un atout décisif face à l’Union soviétique. Dans ce programme, on découvre l’International Visitor Leadership Program (IVLP). Les ambassades américaines locales repèrent et invitent des étrangers à Washington pour leur servir les idées du moment et influer sur les élites des autres pays. En 80 ans, la capitale américaine a reçu près de 200 000 étrangers à haut potentiel dont 500 anciens et actuels chefs d’État.

Vous parlez des médias comme Konbini mais aussi de canaux plus traditionnels. Comment font-ils pour diffuser leurs idées ?
Oui, nous avons distingué deux canaux principaux de diffusion. D’abord, celui des groupes de pression qui regroupent toutes les associations et syndicalistes. Ils représentent 1,5 milliard d’euros par an. Puis, le canal institutionnel dans lequel on retrouve tous ces mastodontes de l’État qui ont dévié de leur mission initiale. Parmi eux, on compte France Télévisions (250 millions de dotation), la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et autres Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme etc. Cette seconde famille pèse 6,3 milliards d’euros par an. Au total, nous estimons le coût du progressisme à 7,8 milliards par an.

Sur Konbini, nous avons surtout voulu mettre en lumière les incohérences de la gauche. Ce média en ligne se drape dans des vertus écologistes à longueur d’articles alors qu’il en est en réalité dépourvu. En 2018, lorsque les caisses du média étaient vides, c’est la famille Perrodo – propriétaire de la compagnie Perenco, spécialisée dans le rachat de puits de pétrole matures pour les exploiter à bas coûts – qui les a renflouées à hauteur de 18,8 millions d’euros. En allant sur Konbini, vous ne trouverez jamais le moindre article qui traite le sujet du pétrole lourd.

Dans un de vos chapitres, vous affirmez que les mutuelles favorisent l’euthanasie plutôt que de prendre en charge les personnes âgées. De quelle façon ?
En France, plusieurs mutuelles ont pris position en faveur de l’euthanasie. Cela est logique. Les partisans de l’euthanasie ne veulent pas souffrir, ni devenir dépendants des autres, or la dépendance est justement ce qui motive les mutuelles. D’après la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé, les retraités disposent en moyenne d’une pension de 1509 euros mensuels. Le tarif d’un Ehpad approche les 2000 euros par mois sans compter le prix des soins. Si la personne âgée reste chez elle cela coûte entre 2200 et 5000 euros par mois, sans compter les aménagements du logement. Les mutuelles n’ont pas envie de financer la dépendance. Pour le moment, le coût de la dépendance est estimé à 30 milliards d’euros par an, dont12 milliards correspondant à des dépenses de santé.

Vous pointez également du doigt les hauts fonctionnaires. Comment expliquez-vous que ces personnes aient des idées majoritairement progressistes ?
Oui. La plupart des hauts fonctionnaires sortent des mêmes écoles, des mêmes milieux et pensent la même chose quand ils ne pensent rien. Les politiques sont peu à peu dépouillés de leur capacité à prendre des décisions par ces hommes de la fonction publique. Aujourd’hui, nous sommes dans un État dont la tête est hypertrophiée. Il y a près de 5,6 millions de fonctionnaires dont 35% font partie de la catégorie A. Des petits chefs dont le travail consiste exclusivement à créer et modifier des normes. De plus, on retrouve de nombreux anciens hauts fonctionnaires dans les grandes entreprises du CAC40. Ces anciens serviteurs de l’État se reconnaissent par leur propension à vendre. L’illustration parfaite est la vente de Suez que l’on évoque dans notre livre. À ce propos, j’invite aussi vos lecteurs à lire La France à la découpe de Laurent Izard. Les hauts fonctionnaires sont aussi à la tête de nombreux médias qui servent à longueur d’émissions leur soupe progressiste.

Vous révélez également que des associations comme Médecins du Monde ou le Sidaction financent en réalité d’autres causes que celles affichées. Comment cela est-il possible ?
Vous avez raison d’évoquer le Sidaction. En 1994, Pierre Bergé s’est lancé dans l’accompagnement des malades du sida. À l’époque, une première émission avait récolté 300 millions de francs à l’occasion d’une soirée TV « Ensemble contre le sida ». Le bruit médiatique fut assourdissant tant les célébrités se pressaient. L’audience atteignait plus de 23 millions de téléspectateurs. Le mouvement était lancé. En 2018, les dons défiscalisés s’élevaient à 14 millions d’euros, plus de 2 millions de subventions (coût total pour la collectivité : 11 millions). Ces sommes permirent de financer 2 millions d’euros de salaires. La moitié du budget de Sidaction sert à financer la recherche. L’autre moitié à organiser des évènements. Parmi ces événements, des concours pour sélectionner des projets censés aider la recherche contre le sida. Or, pour 2018, un examen attentif de la liste des 118 projets lauréats montre que les trois quarts ne sont autres que des campagnes de promotion des droits LGBT, pour 2,5 millions d’euros.

En ce qui concerne Médecins du Monde, il a plusieurs objectifs. La première priorité est la promotion des « droits de la santé sexuelle et reproductive ». L’association veut apprendre aux femmes africaines à “coucher plus proprement” et à avorter. La seconde priorité se nomme « migrations, exil, droits et santé ». L’idée est d’aider les personnes « tout le long de leur parcours migratoire ». Autre priorité, celle de « santé et environnement » vise à s’immiscer dans les conditions de travail et de logement. Au fond, Médecins du Monde comme le Sidaction font un travail de lobbyiste pour imposer leurs idées sous couvert d’humanisme.

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Un commentaire

  1. Posté par Poulbot le

    Étude de l’école de guerre économique sur le Workisme bien qu’elle soit de juin 2022 et toujours d’actualité h***s://w**.ege.fr/sites/ege.fr/files/media_files/ege_vigilance_wokisme_2206.pdf.
    En combattant avec virulence les idéos de gauche on combat également cette idéologie de pensée qui détruit les sociétés.

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