Wokisme : Pourquoi le livre « Transmania » de Dora Moutot et Marguerite Stern les rend tous fous ?

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Effet Streisand : phénomène médiatique involontaire selon lequel toute tentative de censure ou de camouflage accélère au contraire la propagation du contenu que l’on souhaite cacher. « On n’en a plus, Transmania repart en réimpression le 30 avril », marmonne le vendeur de la Fnac d’un ton inamical. Dora Moutot et Marguerite Stern voulaient simplement rétablir quelques vérités. Qu’une femme est un être biologique avec un sexe féminin. Que les hommes enceints n’existent pas. Que le pronom “iel” est une invention des wokistes dans leur délire inclusif. Alerter, surtout, en France, du danger que représente la transition de genre des mineurs par voie médicale ou hormonale.

​Le regard de l’employé au célèbre gilet vert et jaune, d’abord fuyant, devient soudain hostile. Comme si, au pied du mur, la petite main de l’entreprise fondée par deux militants antifascistes dans les années 1950 se piquait d’un sursaut de bravoure face à l’ennemi. Il le sait : en ce moment, tout le monde parle de Transmania. L’ouvrage du scandale cristallise l’attention et les polémiques.

​“On vit une véritable censure”

​Au téléphone, en route pour un shooting photo dans les locaux du Figaro, Laura Magné, la directrice des éditions Magnus, jubile : « Cette rupture de stock arrive beaucoup plus tôt que prévu. Transmania part sur des bases comparables à celles de la France Orange mécanique (Ring, 2013) de Laurent Obertone, qui s’était écoulée à 50 000 exemplaires la première année, avant de se stabiliser à 130 000 ventes en dix ans. C’est un succès aussi inattendu que mérité car l’ouvrage est d’utilité publique. Dora Moutot et Marguerite Stern ont fourni un travail incroyable ! »

​La jeune éditrice ne connaît que trop bien les moindres secrets de son métier pour ne pas savoir l’implacable vérité. Le monde de l’édition regorge de paradoxes. Première place sur le site de commande d’Amazon, deuxième chez son concurrent la Fnac, rupture de stock en librairie… Mais, ravages dévastateurs de la cancel culture obligent, Transmania est un livre qui circule sous le manteau. « On vit une véritable censure », souffle Dora Moutot. « On a l’impression que l’on veut nous faire taire », approuve Marguerite Stern.

​À l’origine de l’ostracisation du manuscrit, l’opiniâtreté de l’écosystème transactiviste. Les militants de la cause le savent mieux que quiconque : pour jeter l’opprobre sur un adversaire politique, rien de mieux que l’édification d’une minutieuse campagne de désinformation. Transmania serait un ouvrage transphobe, un essai haineux, une prose discriminatoire. Ses auteurs, Dora Moutot et Marguerite Stern, pourtant venues de la gauche — l’une était rédactrice en chef chez Konbini et l’autre a fondé le mouvement des collages de rue dénonçant les féminicides —, seraient réactionnaires, d’extrême droite, fachos.

SOS Homophobie, qui a reçu 350 000 euros de la Mairie de Paris et de la Dilcrah, et vient de porter plainte contre nous, a dévoyé la lutte des femmes pour se soumettre au dogme trans

​Alors, il faut les boycotter, coûte que coûte. Pour mener à bien la mission, rien de mieux que de cacher les opuscules à l’abri des regards au fin fond des présentoirs, de lancer des pétitions sur le Net pour réclamer l’interdiction de l’ouvrage, puisque les autodafés sont désormais interdits. Même le très sérieux Huff Post se joindra complaisamment au tir de barrage en qualifiant Transmania de « pamphlet transphobe ». La Mairie de Paris embraiera en exigeant le retrait des affiches promotionnelles des mobiliers JCDecaux. Avec un argumentaire implacable : « La transphobie est un délit », « la haine de l’autre n’a pas sa place dans notre ville » et « Paris n’est pas la vitrine de cette haine crasse », selon l’antienne récitée par le premier adjoint Emmanuel Grégoire sur X.

​« Le plus dommageable est qu’ils n’ont pas lu notre enquête et se permettent d’émettre un jugement dessus, dénonce Dora Moutot. SOS Homophobie, qui a reçu 350 000 euros de la Mairie de Paris et de la Dilcrah, et vient de porter plainte contre nous, a dévoyé la lutte des femmes pour se soumettre au dogme trans. »

Babelio et la FNAC refusent de répondre

​Des lecteurs rapportent même qu’il est désormais impossible de poster un avis positifà propos de Transmania sur Babelio, ni de trouver l’ouvrage au rayon des nouveautés sur le site de la Fnac. Interrogées par Valeurs actuelles, les deux enseignes se terrent dans le mutisme. « C’est une atteinte grave à la liberté d’expression par le biais de groupuscules minoritaires mais terriblement insistants, dénonce Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR, fer de lance de la promotion d’un encadrement plus strict des transitions de mineurs. Une chose est sûre : il n’y a aucune transphobie dans cet ouvrage. »

En 2024, exit les lance-flammes de Farenheit 451, place aux boisseaux des transactivistes, tout aussi effi caces. Même les programmateurs de chaîne télé renoncent à inviter les deux militantes, sous la pression de leur direction, nous confie Dora Moutot, textos à l’appui. « On voit que le transgenrisme est une no go zone, un tabou, analyse-t-elle. Les féministes sont présentes pour manifester contre la prostitution ou contre la GPA, mais aux abonnées absentes à l’heure de dénoncer les dangers du totalitarisme trans ! » « C’est dramatique, car notre combat devrait être apolitique, apartisan », complète Marguerite Stern. Et de conclure, dans un souffle empreint à la fois de lassitude et de malice : « On s’en fiche de leurs anathèmes, car ils nous font de la pub. Ce livre, c’est notre revanche. »

Transmania, de Dora Moutot et Marguerite Stern, Magnus, 398 pages, 21 €.

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