Une armée suisse pour une Suisse sûre et neutre

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Les Conseillers nationaux UDC et membres de la commission de politique de sécurité Thomas Hurter (SH), Jean-Luc Addor (VS), Mauro Tuena (ZH) et le Conseiller aux Etats Werner Salzmann (BE) ont procédé aujourd'hui à une analyse de la situation du DDPS et de l'Armée suisse lors d'un point de presse. Leur conclusion : l'armée suisse doit à nouveau être en mesure de se battre, pour une Suisse sûre et neutre.

L'armée a un sérieux problème de financement et de personnel !
par Thomas Hurter, Conseiller national

Les dépenses de la Confédération ont plus que doublé au cours des trente dernières années, pour atteindre environ 90 milliards de francs. Malgré la croissance générale, les dépenses pour l'armée sont restées pratiquement inchangées et n'ont été légèrement augmentées que ces deux dernières années. Depuis 1990, les dépenses de l'armée ont été continuellement réduites, passant de 15.7% des dépenses totales de la Confédération à environ 7% ! Aujourd'hui comme hier, les dépenses de l'armée sont inférieures à 1% du PIB.

Les partis de gauche rose-verte, soutenus par une partie du Centre, ont massivement réduit l'armée au cours des dernières années, attaquant ainsi directement son existence. De 400'000 militaires, nous en sommes passés aujourd'hui à environ 100'000 militaires et à une armée qui n'est pas entièrement équipée. Contrairement à l'UDC, la majorité du Parlement était d'avis que l'armée ne devait plus défendre notre pays, mais qu'elle pouvait se consacrer avant tout au soutien de la population, au développement de l'engagement à l'étranger et à la cybersécurité.

Malgré la guerre en Ukraine, une majorité du Parlement a rejeté l'augmentation des dépenses de l'armée à 1% du PIB d'ici 2030 lors de la session d'hiver 2023. Ce qui entraîne d'importantes lacunes en matière de capacités ! De plus, avec l'aide du Centre, la révision de la loi sur le service civil, pourtant urgente, a été rejetée en 2020 (19.020). L'année dernière, 6’700 jeunes hommes aptes au service ont à nouveau rejoint le service civil. C'est le troisième chiffre le plus élevé depuis l'abolition de l'examen de conscience ! Il manquera donc à l'avenir, outre les moyens financiers, une dotation en personnel suffisamment importante pour l'armée.

Les différences de communication entre le DDPS et l'armée au cours des dernières semaines ont fortement déstabilisé la population et le monde politique !

Constat :

  • L'armée doit pouvoir continuer à s'engager pour notre sécurité et notre stabilité.
  • L'armée doit s'orienter en priorité vers la défense.
  • Les troupes combattantes doivent être entièrement équipées et les moyens financiers nécessaires doivent être alloués. Dans le cadre du frein à l'endettement et au détriment d'une réduction des engagements de la Confédération à l'étranger.
  • Les systèmes de défense ne doivent être mis hors service qu'en cas de renouvellement.
  • Les infrastructures existantes doivent être conservées, décentralisation plutôt que centralisation.
  • Les effectifs de l'armée doivent être garantis de toute urgence. La motion de l'UDC, 3055 - Modification de la loi sur le service civil, doit être mise en œuvre immédiatement.

Une priorité absolue : restaurer la capacité de défense de notre armée
par Jean-Luc Addor, Conseiller national

Sabordage de la réforme du service civil alors que l’hémorragie des effectifs de l’armée s’aggrave toujours plus, gabegie à la tête de RUAG, nomination chaotique du chef d’un SEPOS qui risque de jeter la Suisse dans les bras de l’OTAN au mépris de notre neutralité, SRC transformé en champ d’expérimentation RH et surtout, une armée qui n’est aujourd’hui pas en mesure d’assumer sa mission constitutionnelle première : défendre le Pays de manière autonome… Et pourtant, voici deux ans qu’une guerre menaçant d’enflammer l’Europe entière fait rage tout près de chez nous !

Répétons d’abord que notre armée n’est pas en cessation de paiements. Elle subit juste les conséquences désastreuses d’une décision que le Parlement a prise de justesse et qui la prive de 11,7 milliards absolument nécessaires à sa modernisation dans des délais adaptés à la crise. Osons aussi affirmer que le Chef de l’Armée n’a fait que son devoir : dire la vérité (même si elle fait mal) sur l’état de l’institution et de ses capacités en l’état de la planification.

Il est donc inconcevable de lui faire porter une responsabilité qui est politique et qui incombe au premier chef, avant même au Conseil fédéral, à la ministre de tutelle de notre armée. Cette responsabilité, c’est de s’engager pour restaurer d’urgence la capacité de défense de notre armée. A cet effet, il s’agit de ramener à 2030 le délai dans lequel il est impératif que le budget militaire atteigne un minimum de 1% du PIB. Pas plus que le Conseil fédéral, la Cheffe du DDPS ne peut pas se cacher derrière le frein à l’endettement. Il leur incombe de revoir les priorités : pour l’asile, l’UE, la coopération ou encore certaines dépenses sociales, les caisses sont grandes ouvertes et nous n’aurions pas les moyens de notre sécurité la priorité ?

La neutralité armée perpétuelle est plus que jamais d'actualité
par Mauro Tuena, Conseiller national

La neutralité suisse est l'un des acquis les plus importants de notre Confédération. Grâce à la neutralité, notre pays n'a pas été impliqué dans des guerres ou des conflits armés depuis plus de 200 ans. De graves guerres ont fait rage autour de notre pays. Mais la Suisse a été épargnée. La devise « Ne te mêle pas des affaires des autres, reste neutre vis-à-vis de toutes les parties » était de rigueur. Cela vaut en particulier pour notre armée.

Mais aujourd'hui, notre neutralité vacille, elle est attaquée de l'intérieur ! Soudain, la Berne fédérale est prête à se rapprocher insidieusement de l'OTAN. La participation active aux exercices d'alliance de l'OTAN n'est plus un tabou pour le Conseil fédéral.

La neutralité ne peut pas être modulée comme on le souhaite. La neutralité peut parfois être désagréable pour les autres. Mais il faut le supporter. La neutralité est l'un des piliers de la Suisse et assure la sécurité de notre pays !

En cas de crise, de conflit ou de guerre, la Suisse doit être en mesure de se protéger et de se défendre. En cas d'urgence, il n'est pas possible de compter sur des partenaires ou des alliés qui seraient capables ou désireux de soutenir ou de coopérer (comme le montre la situation difficile actuelle dans la guerre en Ukraine). En cas d'urgence, la Suisse serait entièrement livrée à elle-même. C'est pourquoi nous avons besoin d'une armée de milice qui puisse remplir ses missions conformément à l'article 58, alinéa 2 de la Constitution fédérale. 

Pour que notre liberté et notre autodétermination puissent continuer à être préservées, un comité a lancé « l'initiative sur la neutralité », qui permet de mener une politique de paix active à l'avenir également, elle renforce notre tradition humanitaire qui a fait ses preuves et elle empêche une adhésion rampante à l'OTAN.

Être à nouveau en mesure de se battre – document de fond de l’UDC Suisse
par Werner Salzmann, Conseiller aux Etats

La mission principale de notre armée, telle que définie par la Constitution, est la défense du pays et de sa population. Pour cela, il faut aussi être en mesure de se battre. Malheureusement, ces dernières années, la Suisse a considéré la sécurité comme allant de soi et a relégué la mission de l'armée au rang de tâche secondaire.

L’image cible de l'armée va dans la bonne direction, mais…

Dans le rapport « Renforcer la défense », la direction de l'armée admet pour la première fois avoir perdu la capacité de défendre le pays. Elle propose certes des mesures immédiates, mais ce document n'est pas un rapport complet sur l'armée. Il faut une nouvelle présentation du lien stratégique entre la menace, le profil de capacité et les mesures individuelles.

Que devons-nous faire ?

L'armée suisse doit se réorienter vers des scénarios que l'on croyait révolus depuis longtemps. En tant qu'État armé et neutre, la Suisse doit être en mesure de protéger à tout moment son intégrité de manière autonome. Pour ce faire, nous devons nous orienter vers l'éventualité la plus dangereuse.

Avec une augmentation du budget de l'armée à 1% du PIB d'ici 2030, nous devons retrouver la capacité à durer et la compétence nous battre. Les lacunes de capacité dans les systèmes d'armes principaux des formations mécanisées doivent être comblées, l'infanterie doit être améliorée, la logistique de guerre doit être décentralisée et améliorée, et le ravitaillement doit être développé. Les lacunes de la défense aérienne doivent être comblées et toutes les troupes doivent être entièrement équipées. En outre, il est indispensable d'adapter le modèle de prestations de service pour combler les effectifs.

La condition de base pour toutes les mesures est une doctrine de défense globale pour la Suisse. Vous trouverez ici le nouveau document de fond de l'UDC en matière de politique de sécurité « Être à nouveau en mesure de se battre ».

 

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