Allemagne: au lieu d’argent liquide, les migrants ne recevront plus que des cartes, et pas n’importe lesquelles!

Voici cette même nouvelle présentée d'une manière neutre, puis d'une manière progressiste.

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Version hongroise:

Les choses bougent en Allemagne: au lieu d'argent liquide, les migrants ne recevront plus que des cartes, et pas n'importe lesquelles!

Pour le quotidien de gauche Tageszeitung, cette initiative revient à stigmatiser les malheureux demandeurs d'asile.

Francesca Rivafinoli

Les Länder allemands se sont mis d'accord pour transférer au moins une partie des différentes aides versées aux demandeurs d'asile à partir de l'été, mais au plus tard début 2025, sur des cartes qui ne peuvent pas être utilisées à l'étranger ni pour des transferts; les retraits d'argent liquide ne pourront se faire que sous forme d'argent de poche. Les prestations mensuelles ne seront pas envoyées automatiquement, mais il faudra se rendre personnellement au bureau et la carte sera immédiatement bloquée en cas d'utilisation abusive.

Selon le chef du gouvernement social-démocrate de Basse-Saxe, cette décision constitue une étape importante dans la réduction des incitations à l'immigration clandestine et dans la lutte contre le trafic inhumain de migrants. C'est aux Länder qu'il revient de décider de la part de l'argent qui sera versée sous cette forme, ainsi que de l'opportunité d'introduire des fonctions supplémentaires, telles que la limitation des régions ou des secteurs dans lesquels la carte peut être utilisée.

Quoi qu'il en soit, Berlin a clairement indiqué qu'elle continuerait à fournir une partie de l'argent en espèces, mais le ministre bavarois de l'intérieur estime que le système ne vaut pas grand-chose, si les réfugiés dans certains Länder peuvent encore obtenir de l'argent liquide «et parfois même acheter de la drogue avec».

La Bavière et le Mecklembourg-Poméranie occidentale n'attendent donc pas les autres et introduiront un système de cartes prépayées sur leur propre territoire dans les semaines à venir. Certaines municipalités proactives ont été encore plus rapides et peuvent désormais faire état de résultats : dans le district de Greiz, en Thuringe, les cartes viennent d’être distribuées aux 740 réfugiés, et il y en a déjà 14 qui ont fait leurs valises.

Au vu de cette expérience positive, les districts voisins ont introduit à leur tour le système à partir du 1er février. À Eichsfeld, toujours en Thuringe, où 55 % des allocations sont versées sur une carte qui ne peut être utilisée que dans la région et ne peut servir à retirer de l'argent, des familles originaires de Macédoine du Nord ont décidé volontairement de plier bagage ; d'autres ont commencé à chercher du travail pour obtenir de l'argent liquide.

Selon Bild, la municipalité avait prévu de distribuer les cartes à 135 demandeurs d'asile déboutés qui avaient été tolérés – mais finalement 92 d'entre eux n'ont pas reçu de carte, dont 35 qui étaient déjà rentrés chez eux et dix-sept autres qui ont trouvé du travail.

L'élu local de la CDU considère ces départs comme un effet secondaire: le véritable objectif est de mettre les demandeurs d'asile au travail le plus rapidement possible. "Nous accueillons tous ceux qui veulent vivre leur vie en Allemagne comme nous le faisons. Et cette vie, c'est le travail", résume-t-il. Le programme d'Eichsfeld encourage également cette démarche en stipulant que dès qu'une personne gagne ne serait-ce que 100 euros par mois, elle peut recevoir le montant total de l'allocation en espèces.

Toutefois, un article paru dans le quotidien de gauche Tageszeitung (voir ci-dessous) affirme que l'initiative de la carte équivaut à stigmatiser les malheureux qui demandent l'asile. Le principe de la carte serait infondé, car «Personne ne pensera, au milieu d'une pluie de bombes ou devant les ruines de sa maison, "oh non, si je ne peux pas obtenir d'argent en Allemagne, je préfère rester ici"». L'auteur espère également que les Berlinois feront preuve de la même solidarité que lors de l'introduction d'un système similaire dans les années 1990, lorsqu'ils ont repris les prestations en nature des demandeurs d'asile et leur ont donné l'équivalent en espèces sur leurs propres biens.

Les Verts de Berlin ont également critiqué la mesure, affirmant que la procédure de marché public pour la carte coûte à elle seule 25 000 euros, ce qui la rend coûteuse et exacerbe la situation déjà difficile des demandeurs d'asile.

Eurostat vient d'annoncer qu'un nombre record de personnes ont transféré de l'argent de l'UE vers d'autres pays en 2022:

43,5 milliards d'euros ont été transférés, dont 22 % vers des pays européens non membres de l'UE et 19 % vers l'Afrique du Nord.

Le volume des transferts de fonds est en constante augmentation depuis 2014, avec une hausse de 14 % entre 2021 et 2022, par exemple.

Source: https://mandiner.hu/kulfold/2024/02/all-a-bal-a-nemeteknel-keszpenz-helyett-ezentul-csak-kartyat-kapnak-a-migransok-de-nem-is-akarmilyet

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Version progressiste allemande:

Carte de paiement pour les réfugiés : l'expression de la haine du prochain

Berlin veut introduire une carte de paiement pour les demandeurs d'asile. Se plier à la populace de droite n'est jamais une bonne idée.

Paternalisme au format de poche: la carte de paiement pour les demandeurs d'asile.

La carte de paiement pour les demandeurs d'asile que le Sénat berlinois noir-rouge veut introduire illustre particulièrement bien l’irrationalité du débat sur l'immigration. Car il y a tellement d'arguments contre elle qu'il ne peut y avoir qu'une seule raison de l'introduire malgré tout : la stigmatisation des personnes en quête de protection.

Les personnes qui fuient la guerre, la terreur, les catastrophes naturelles ou la famine sont transformées de victimes en boucs émissaires afin de masquer les véritables causes des problèmes sociaux.

Dès le début des années 90, la politique a cédé à la populace allemande de droite et a largement vidé de leur substance les droits des demandeurs d'asile avec le soi-disant compromis sur l'asile. A l'époque déjà, l'argent liquide avait été remplacé par des prestations en nature, à des fins de dissuasion.

Mais après quelques années seulement, on est revenu aux paiements en espèces. En effet, non seulement le coût des prestations en nature était généralement beaucoup plus élevé, mais il fallait aussi admettre que les personnes en fuite avaient elles aussi des droits qui ne pouvaient pas être ignorés arbitrairement.

Aucune leçon n'a été tirée

Aujourd'hui, tout cela semble à nouveau oublié - ou plutôt refoulé. La dignité humaine est depuis longtemps passée à l’arrière-plan, les connaissances scientifiques ne comptent plus. Car il n'existe aucune preuve que les prestations (de toute façon peu élevées) de la loi sur les prestations aux demandeurs d'asile constituent une incitation à venir demander l'asile. Au contraire, d'un point de vue scientifique, c'est du n’importe quoi absolu.

Quoi qu'en pensent les politiciens de la CDU et du SPD, il est peu probable que les gens qui se retrouvent devant les ruines de leur maison sous une pluie de bombes se disent : "Oh non, si je ne reçois pas de l'argent liquide en Allemagne, je préfère rester ici." Faut-il être cynique pour croire cela.

La sénatrice sociale de Berlin Cansel Kiziltepe ne le croit pas. C'est pourquoi la politicienne du SPD a longtemps été une opposante déclarée à la carte de paiement. Mais maintenant elle l’accepte, car il ne s'agit pas cette fois de dissuasion, mais d'alléger la charge administrative, dit-elle. Un argument peu convaincant, car la carte de paiement s'accompagne non seulement de coûts supplémentaires considérables, mais aussi d'un surcroît de bureaucratie.

Et nous voyons à quel point Berlin est bien préparé aux innovations techniques avec le dossier électronique du citoyen, que nous attendons toujours. D'autant plus qu'il serait plus simple et moins coûteux de mettre à disposition de tous les demandeurs d'asile un compte de base gratuit - sans compter que cela ne mettrait personne sous tutelle.

Renforcement de l'AfD

Mais dans la surenchère avec l'AfD, même les meilleurs arguments ne comptent plus. Il ne sert à rien de se demander s'il n'est pas indigne d'une démocratie libérale de dire aux gens où et quoi ils peuvent acheter. Ou si cela affaiblit vraiment l'AfD de reprendre à son compte ses revendications. Et si d'autres ne sont pas responsables des problèmes sociaux, par exemple ceux qui empochent de juteux bénéfices alors que même la classe moyenne ne peut plus se permettre de payer son loyer.

Il ne reste plus qu'à espérer que les habitants de Berlin se montreront aussi solidaires que dans les années 90, lorsqu'ils faisaient leurs courses avec les cartes de paiement des demandeurs d'asile et leur remettaient ensuite l'argent en liquide. Et que l'idée mourra encore plus vite qu'à l'époque - et cette fois-ci définitivement.

Source: https://taz.de/Bezahlkarte-fuer-Gefluechtete/!5985824/

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Traductions libres: Albert Coroz

2 commentaires

  1. Posté par Rikiki le

    Il est tout de même des pays qi commencent à ouvrir les yeux et surtout approfondir les coûts de ces migrants dont quelques uns sont de pauvres gens. La masse est une engence qui a trouvé le moyen de tirer l’argent par tous les moyens et surtout sur le dos des koufars. Merci l’Allemagne de comprendre enfin ce problème contrairement à nos gauchos qui ne comprennent rien !

  2. Posté par antoine le

    Ls Allemands se rendent compte que l’aide aux migrants art en grande partie dans leurs pays d’origine !
    7 milliards en 2023 quand même !
    https://factuel.afp.com/doc.afp.com.34H99YV
    Y a-t-il de la pauvreté n Allemagne ? Si oui ces 7 milliards auraient pu les aider !!
    Ou à construire des crèches et des écoles …
    Accueil des migrants : 93 milliards !!
    https://www.lemonde.fr/europe/article/2016/05/14/l-allemagne-pourrait-depenser-93-milliards-d-euros-pour-les-refugies-d-ici-2020_4919851_3214.html

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