Couteaux, guet-apens, incendies : retour sur une « nuit calme » du réveillon

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La satisfaction de Gérald Darmanin est visible ce premier janvier à Montargis. La petite commune du Loiret dont le centre-ville avait été ravagé par les émeutes en marge du décès du jeune Nahel est donc devenue le théâtre de l’auto-congratulation du locataire de la place Beauvau, comme s’il fallait conjurer le mauvais sort qui plane sur la ville martyre.

Les fêtes de la Saint-Sylvestre « se sont bien passées », assure donc Gerald Darmanin, ce lundi 1er janvier. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que 745 véhicules avaient été brûlées, et avance une « diminution de 10% du nombre de véhicules brûlés » par rapport à l’an dernier. Il a également annoncé 389 interpellations en marge des festivités. Une présentation optimiste. Trop optimiste ? Tout d’abord sur la baisse « de 10% ». Les chiffres du réveillon précédent faisaient état de 680 véhicules brûlés. Plutôt qu’une baisse, on doit hélas constater une hausse de 8%.  Malgré une mobilisation des forces de l’ordre équivalente, voire légèrement supérieure que l’année précédente avec plus de 90 000 personnels engagés.

389 interpellations contre 290 l’année dernière

Des violences urbaines qui sont donc sensiblement équivalentes avec en outre une centaine d’interpellations supplémentaires par rapport à l’édition précédente. En effet, les 389 interpellations de ce réveillon sont à comparer avec les 290 effectuées l’année dernière. Du côté du ministère de l’Intérieur, l’entourage de Gérald Darmanin maintient son bilan en expliquant que le bilan faisant état l’année dernière de 680 véhicules incinérés était incomplet et que le vrai chiffre était de 811.

Si les chiffres sont donc globalement mauvais, ils ne masquent en outre pas la réalité de ces agressions. On compte plusieurs coups de couteaux à différents points du territoire. Ainsi, un homme a été poignardé à plusieurs reprises à Chalons. A Raismes, dans les Hauts-de-France, un jeune homme de 18 ans a été poignardé devant son propre domicile. A Grandvillars dans le territoire de Belfort, un homme est entre la vie et la mort après avoir été agressé au couteau également. Son tort ? Avoir demandé à un « groupe de jeunes » de cesser l’explosion de pétards alors qu’il rentrait d’un réveillon avec sa femme. Plus grave encore, dans le village de Veyrins-Thuellin en Isère, deux jeunes femmes ont elles aussi été attaquées au couteau en marge d’une fête privée. A Paris, un homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé sous le pont de Bir-Hakeim, à l’endroit précis de l’attaque terroriste ayant eu lieu un mois auparavant… Dans l’Oise, un homme a été poignardé à mort sur le quai de la gare de Saint-Just-en-Chaussée.

Des guet-apens à Limoges

C’est une curieuse distorsion de la réalité que relèvent nos confrères du Populaire du Centre, alors que la police locale, forte de soixante policiers et d’une unité de CRS se félicite d’une soirée calme. Des automobilistes rapportent des faits de guet-apens tendus par des « bandes de jeunes ». Caillassées, frappées à coups de bâtons, les véhicules ont été contraint pour certains d’opérer un demi-tour directement sur la 2×2 voie malgré le danger de la manœuvre pour éviter de se retrouver piégés. Dans la matinée, la capitale de la porcelaine était encore marquée par les stigmates de la nuit. Des barrières entravaient la circulation et des objets calcinés jonchaient sur la chaussée.

Outre la traditionnelle désormais prise pour cible des véhicules, on déplore également l’incendie d’un hypermarché à Honfleur en Normandie.

A Bordeaux, on parle de nuit calme. Pour autant, la soirée a démarré tôt avec un premier incendie de poubelle à 20h suivi de celui d’un véhicule dix minutes plus tard. A Lormont, dans la périphérie girondine, une barricade en feu a été signalée et de nombreux jets de mortiers ont visé les forces de l’ordre quartier des Aubiers. L’adjoint au maire du quartier, Vincent Maurin (PCF), relativise en insistant sur « la belle soirée » vécue par les quelques « 150 habitants du quartier ». « Ce que j’ai vu était choquant », assure au contraire la députée RN de Gironde Edwige Diaz. Elle a passé une heure au sein du centre de commandement des forces de l’ordre locales. Entre 20h et 21h, l’élue a donc été témoin des violences mais elle note surtout la lourdeur des moyens mis en place : « des hommes, un drone, un hélicoptère » détaille l’élue RN, qui fustige « l’autosatisfaction confinant à l’indécence » du ministre Darmanin.

Sans être forcément pire que la précédente, cette nouvelle édition du réveillon aura eu son cortège d’exactions et de violences. « Avec presque 100 000 policiers et gendarmes, on ne peut maintenir l’ordre en France », souffle un policier. Cette Saint-Sylvestre, aux allures  de galop d’essai avant les Jeux olympiques est tout sauf concluante.

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