L’Internet tel que nous le connaissions est en train de disparaître, remplacé par un espace contrôlé par l’IA et les intérêts étatiques. Cette évolution soulève des questions cruciales sur notre liberté en ligne.
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L’Internet est mort, tout du moins est-il en voie de disparition, pour le meilleur et pour le pire.
Il est établi que des États ont opté pour le Splinternet. Ils ont en effet décidé de formater des intranets nationaux qui « n’altèrent » pas la saine pensée de leurs compatriotes, à l’instar de l’Iran, de la Russie, de la Chine… Si vous ne concevez pas la chose, imaginez dès lors – pour les utilisateurs de ces pays – un Internet partitionné comme le serait un disque dur ; un « Internet » entre les mains de dirigeants qui donnent accès aux ressources qu’ils considèrent comme acceptables.
Il va de soi que, fût-ce dans ces pays, des solutions existent pour contourner les interdictions, à l’instar des VPN qui, pour faire très simple, confèrent à votre ordinateur une autre géolocalisation que celle qui vous est attribuée par votre pays d’appartenance, mais elles sont bien évidemment proscrites. Notons que dans certains pays, cette interdiction ne concerne pas certains profils. En Chine par exemple, « le gouvernement a décrit de manière explicite quels profils sont autorisés à utiliser ce genre de service et dans quel but. »
Mort ou seulement mort-vivant ?
L’Internet originel tel qu’il a été pensé n’est plus !
Pour autant, il semblerait (et j’utilise à escient le conditionnel) encore temps pour les usagers en ayant la possibilité de réagir de façon massive pour – s’ils le souhaitent – arrêter de se faire tracer et redevenir les maîtres de leur Internet « accessible », non pas un Internet paupérisé et façonné par leurs requêtes.
Je parle ici naturellement d’avoir à nouveau un accès libre, total, et sans la moindre « coercition » de la partie émergée d’Internet et de sa partie immergée, le Darknet*. L’accès à cet Internet demeure sur le papier possible. Pour ce faire, l’utilisation de VPN, l’utilisation de navigateur anonymisant comme TOR, sont des solutions pour surfer sans être tracé et assailli de publicités et de recommandations… Anonyme pour autant ? Rien n’est moins sûr, c’est un a priori. C’est vrai d’une certaine façon, oui, nous pouvons recouvrer la liberté de surfer sur Internet sans être exposé à des contenus systématiquement conformes à nos attentes. Mais c’est devenu une liberté qui a un prix, nous y reviendrons.
L’Internet originel n’est plus, mais à qui la faute ?
L’Internet tel qu’il a été pensé n’est plus !
La vaste porte-fenêtre originelle ouverte sur le monde s’est, au fil du temps, progressivement étiolée puis refermée, jusqu’à devenir pour les plus chanceux un œil de bœuf. Je ne parle pas naturellement des usagers dont l’Internet s’est presque transformé, comme j’ai pu l’évoquer, en un intranet, ou, tout du moins un ersatz d’Internet, cf. le Splinternet.
Au demeurant, si j’affirme que l’Internet originel n’est plus, c’est qu’il s’est progressivement effacé, puis a disparu au profit d’un InternetIA de plus en plus sophistiqué, qui participe au Splinternet à sa façon et de manière plus insidieuse. Dès qu’un usager commence des requêtes sur un moteur, l’utilisation de l’IA sous couvert d’améliorer l’expérience client – ce qui est un fait mercantile – n’a eu de cesse de l’enfermer dans son monde plutôt que de lui permettre de… s’ouvrir sur le monde !
Mais à qui en incombe véritablement la responsabilité ? Il est certes des acteurs qui sont plus responsables que les autres : les États, les marchands ; mais nous autres usagers ne sommes pas non plus innocents, petit à petit à grand renfort d’algorithmes de « client side scanning», etc. nous sommes passés de l’Internet à « l’InternetIA » !
Qu’est-ce que l’InternetIA ?
L’internetIA tel que je le conçois est un Internet étriqué, un Internet rabougri, mais conforme aux attentes de chacun, un Internet nous enfermant, si nous n’y prenons garde, dans nos convictions, nos croyances… L’InternetIA, c’est une personnalisation de l’expérience jusqu’à l’outrance.
Sont concernés : les moteurs de recherche traditionnels, les sites web, les applications et les plateformes en ligne qui utilisent des algorithmes pour personnaliser l’expérience utilisateur. Ces algorithmes peuvent être basés sur vos préférences, vos habitudes de navigation, vos historiques d’achat et d’autres données. L’IA aide à analyser ces données en temps réel et à recommander le contenu qui vous conviendra, qu’il soit informationnel ou marchand.
Échapper au traçage, possible, oui, mais…
Dès qu’un utilisateur ouvre un moteur de recherche, il sera, de façon de plus en plus affinée en fonction de ses recherches, confronté à des publicités ciblées, des recommandations de contenu, des optimisations de recherches (vous n’êtes pas sans savoir que les moteurs de recherche utilisent des algorithmes d’IA pour comprendre l’intention de recherche des utilisateurs et leur fournir des résultats de recherche plus pertinents et précis), de l’assistance virtuelle (les assistants virtuels basés sur l’IA, tels que Siri, Alexa et Google Assistant, personnaliseront leurs réponses et leurs recommandations en fonction des habitudes et des préférences de l’utilisateur).
Mais aussi du Machine Learning et Apprentissage Automatique permettant aux systèmes en ligne d’apprendre des comportements passés des utilisateurs, et de s’ajuster en conséquence pour fournir une expérience davantage personnalisée. Tout ça ? Oui et naturellement, je ne suis pas exhaustif, alors naturellement tous les prestataires vous diront que c’est avec l’acceptation de l’usager. Toutefois, cette acceptation n’est, d’une part, pas toujours transparente par-delà les lois ; d’autre part, pour avoir accès à tous les services des prestataires, les usagers en mesurent-ils les conséquences ?
Je ne le pense pas.
Le pire est déjà là, et depuis « longtemps »…. Refuser d’être tracé… c’est être suspect
Si l’on s’en réfère à l’expérience qu’a mené la sociologue Janet Vertesi, professeur de sociologie à l’université de Princeton, aux États-Unis en 2014, ne pas être tracé à un prix : celui de la suspicion.
Cette sociologue, enceinte, a en effet voulu échapper au traçage de ses données afin de ne pas être exposée au matraquage publicitaire. Elle a donc mené une sorte de double vie, n’achetant rien qui puisse l’identifier sur les sites s’y prêtant, allant jusqu’à supprimer des messages et bannir de ses contacts un proche qui la félicitait… Nous sommes alors en 2014, mais déjà, c’est une attitude étrange qui n’a pas échappé à l’IA… « Comptant acheter une poussette à 500 dollars en cartes-cadeaux, elles-mêmes achetées sur Amazon, la sociologue a vu la transaction refusée par le site Rite Aid, tenu de signaler les transactions excessives aux autorités », peut-on lire dans un article du journal Le Point. La future maman s’est retrouvée sous surveillance policière !
Aussi, en lisant cet article, faites comme bon vous semble. Sachez que dans ce monde de l’enfermement, si vous refusez d’être tracé, vous serez « possiblement » considéré comme suspect. L’internet est de fait non seulement mort, mais depuis longtemps bien enterré.
« Un homme pur doit être libre et suspect. » Jean Cocteau
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*Le darknet est une partie émergée qui n’intègre pas le Darknet. Pour rappel, malgré son nom et l’image qu’en donnent régulièrement les médias, le darknet n’a originellement pas été pensé pour la délinquance, mais bien au contraire pour ceux ayant la nécessité – pour des raisons essentiellement politique – d’avoir recours à tous les outils et services traditionnels du net (création de site, messagerie etc ) en étant parfaitement anonymes.
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Legacy media companies are desperately trying to kill this platform by any means possible https://t.co/WzihRGtVth
— Elon Musk (@elonmusk) November 23, 2023
On est pas au bout de nos surprises. J’ai découvert il y a quelques semaines par expérience personnelle qu’une télé sous ANDROIDE même si elle n’est pas connectée , communique avec les smartphones se trouvant dans son périmètre à l’insu de tout le monde . Et une association est faite entre le propriétaire du lieu où se trouve la télé et les propriétaires des smartphones .