Les enseignants confrontés à la « chute vertigineuse » du niveau des élèves en langue française

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Jeunes enseignants ou expérimentés, ils exercent un métier aujourd’hui en crise. Le Figaro a recueilli le retour d’expérience d’enseignants, issus du public ou du privé, qui le sont devenus par amour de la littérature ou de la langue française. Métier en crise, chute vertigineuse du niveau de français parmi les jeunes élèves, manque d’intérêt…

Il ne fait pas toujours bon être professeur de français en 2023. D’après les chiffres indiqués dans un sondage publié ce lundi par le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, une semaine après la rentrée, il manque en moyenne «au moins un enseignant dans 48% des collèges et lycées» en France. Et parmi eux manquent à l’appel des professeurs de français. […]

Cela fait quarante ans qu’Alain Vergneault enseigne le français. Cette année, il a repoussé son départ à la retraite, bien qu’âgé de 65 ans. «Je continue de persévérer à mon poste malgré les difficultés et le sentiment d’échec qu’on peut avoir dans notre travail aujourd’hui» , commente-t-il. […]

Car les difficultés, pour les professeurs, se sont multipliées ces dernières décennies. En français, ils assistent à une chute vertigineuse du niveau de leurs élèves. Un constat que partagent Alain et Nathalie. «Je trouve que le niveau de langue baisse fortement d’année en année, déplore cette dernière. Quand on les voit arriver en classe de seconde, peu d’élèves savent composer un paragraphe avec une syntaxe correcte et une orthographe correcte.» De son côté, pour évaluer le niveau de ses lycéens, Alain leur a dicté en ce début d’année un poème de Baudelaire, «L’Albatros ». «Je me suis aperçu qu’ils ne connaissaient pas le mot “infirme”...» , s’étonne-t-il encore. Une anecdote qui n’est pas sans nous rappeler la polémique qui a eu lieu lors du bac professionnel en 2022 autour du texte de la romancière Sylvie Germain, dont l’énoncé contenait le mot «ludique». Un mot inconnu qui a perturbé les futurs bacheliers…

Les professeurs de français sont donc obligés de reprendre toutes les bases et sont confrontés à un véritable «travail de fourmi» . «Ce que je faisais il y a vingt ans pour un niveau de 6e et 5e serait compliqué à faire aujourd’hui dans les mêmes classes» , témoigne Véronique Taillefer, professeur dans un collège privé de Pau. Un métier qu’elle a commencé en 1992 et qui était pour elle «une évidence».  […]

«Je passe beaucoup de temps à créer un cadre de travail pour avoir du calme en classe et je mets beaucoup d’énergie dans la discipline, cela crée beaucoup de tensions» , raconte Eve Vaguerlant. Et d’ajouter: «C’est difficile parce qu’on a l’impression de tourner en rond avec des élèves qui ne maîtrisent pas les bases de la grammaire, ni la lecture, choses qui auraient dû être apprises en primaire.»  […]

Le Figaro

Merci à Tara King

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par antoine le

    ”En français (en math, en sciences, etc …), ils assistent à une chute vertigineuse du niveau de leurs élèves.”
    Cela fait au moins 40 ans que le niveau baisse et pas seulement en France !
    Lorsque les autochtones de langue maternelle française se retrouve minoritaires u milieu de classe comportant majoritairement des élèves presque incultes, cela ne peut que baisser …
    Moi y en a parler fransé !
    C’est malheureux à dire mois les ”chances” de l’immigration de masse illégale ne sont PAS vraiment une CHANCE pour nos enfants !
    Merci à tous les immigrationnistes bobo-gôcho-socialo d’avoir ainsi défavorisé nos enfants !
    Il ne reste plus que l’école privée, mais à quel prix ?
    Cela va encore défavoriser la classe moyenne !!

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