Mieux que Frankenstein n’aurait pu l’imaginer: les greffes d’utérus pour personnes transgenres

Washington Examiner: Un document de l'AMA envisage des greffes d'utérus pour les hommes biologiques, financées par le contribuable

par Breccan F. Thies, journaliste d'investigation

15 août 2023

L'Association médicale américaine (AMA) a lancé un ballon d'essai au sujet des greffes d'utérus pour les hommes biologiques qui s'identifient comme femmes.

Publiée en juin dans le Journal of Ethics de l'AMA, cette analyse détaille les arguments éthiques relatifs à une telle opération, et notamment la question de savoir si elle doit être financée par les contribuables.

La première greffe d'utérus réussie, réalisée sur une femme, a eu lieu en Suède en 2013.

Parmi les raisons pour lesquelles les hommes biologiques s'identifiant comme femmes pourraient vouloir une greffe d’utérus, l'article cite la possibilité de concevoir leurs propres enfants ou de "consolider leur identité sans concevoir d'enfants".

"Au lieu de financer des études médicales objectives sur la médecine transgenre, l'AMA a choisi des positions militantes sur ce sujet délicat", déplore le Dr Martin Makary, professeur à la Johns Hopkins School of Medicine. "Pourquoi ne finance-t-elle pas plutôt une étude sur le taux de regret à 10 ans des enfants qui subissent une chirurgie de transition ? Ou sur le taux de suicide chez ceux qui suivent un traitement hormonal ou chirurgical agressif par rapport à une thérapie par la parole à long terme ?"

Selon une étude réalisée en 2021 sur les perceptions des hommes s'identifiant comme des femmes et leurs motivations pour une greffe d'utérus, 94% des personnes interrogées estimaient que la capacité de donner naissance "renforcerait la perception de leur féminité". 88% pensaient que la capacité d'avoir des "menstruations" renforcerait également cette perception.

Le mouvement trans a pris de l'ampleur dans le monde médical ces dernières années, avec des personnes comme Jacques Bayala, gynécologue-obstétricien et clinicien scientifique à l'université McGill, qui soutient qu'une femme née sans utérus et un homme qui commence à s'identifier comme une femme "ont une revendication semblable à la maternité si nous considérons qu'ils ont des droits équivalents à réaliser le potentiel reproductif de leur genre. Et je pense que c'est le cas."

"La médecine est aujourd'hui confrontée à de nombreuses crises : les traitements excessifs, le complexe médico-industriel, la stagnation de la recherche sur le cancer et la montée en flèche des coûts des soins de santé", répond Makary. "Il est étrange que l'AMA passe à côté de ces problèmes majeurs pour se concentrer sur les greffes d'utérus pour les personnes transgenres."

La plupart des études favorables aux greffes d'utérus pour les hommes biologiques justifient cette opération rare, risquée et coûteuse par des considérations de justice et d'égalité. Une étude, par exemple, conclut que les transgenres nés hommes à qui la procédure est refusée pourraient subir un "préjudice psychologique" identique à celui des femmes biologiques incapables de concevoir.

Le document de l'AMA, rédigé par Timothy Murphy, professeur de philosophie à l'Illinois University College of Medicine, et Kelsey Mumford, étudiante en médecine à l'université du Texas, indique que tous les candidats à une telle opération n'auraient pas les mêmes chances de bénéficier de subventions fédérales ou d'une couverture d'assurance, rappelant que les traitements de fertilité, tels que la fécondation in vitro, ne sont généralement pas pris en charge par le gouvernement ou les compagnies d'assurance.

Aux États-Unis, les coûts de la fécondation in vitro varient entre 100 000 et 300 000 dollars.

Bien que l'article présente quelques contre-arguments à la greffe d'utérus pour les hommes biologiques, tels que les "prétentions concurrentes à des ressources limitées", ils sont largement contrebalancés par des arguments favorables à cette opération. Les auteurs admettent tout de même que "les cas moralement plus faibles sont ceux qui impliquent des revendications fondées sur des intérêts personnels sans rapport avec la procréation ou d'autres types d'égalité de statut et qui comportent un risque supérieur au bénéfice."

Makary  trouve paradoxal cet intérêt de l'AMA pour les greffes d'utérus chez les hommes biologiques, alors que cette association préconise par ailleurs d'autres traitements "d'affirmation du genre" qui rendent les enfants infertiles de façon permanente. "La croyance des responsables de l'AMA selon laquelle les enfants peuvent choisir un sexe comme ils choisissent un parfum de crème glacée n'est pas étayée scientifiquement."

Terry Schilling, président de l'American Principles Project, s’est déclaré préoccupé par la tendance globale au rejet de l'humanité naturelle au profit du "narcissisme" des entreprises.

"Notre sexe est un don, et les activistes de la science et de la médecine ne pensent pas assez aux problèmes et aux effets sociétaux qui résulteront de l'introduction de cette technologie à la Frankenstein », explique-t-il. "Nous ne devrions rien gaspiller, y compris notre corps. Mais cette industrie à but lucratif fondée sur le narcissisme cherche à bouleverser l'humanité tout entière pour poursuivre ses objectifs sans valeur."

Alors que des groupes comme l'AMA sont de plus en plus "dominés par des activistes partisans", relève Makary, le nombre de leurs membres diminue parce que ce type d’activisme "aliène un grand nombre de leurs membres médecins." Il n’en reste pas moins que la dissidence est combattue.

"On assiste à une sorte de maccarthysme des temps modernes, qui conduit à “annuler” certains chercheurs", dit Makary. "Mayo vient de suspendre le Dr Michael Joyner, physiologiste de l'exercice de renommée mondiale, pour avoir suggéré que la testostérone dans les sports pratiqués par les transsexuelles pouvait entraîner une concurrence déloyale. Mayo a déclaré que Joyner n'avait pas suivi la 'communication prescrite'".

P.S. Après la publication de cet article, l'AMA a déclaré au Washington Examiner qu'elle n'avait pas de politique officielle en matière de greffe d'utérus.

Source et liens: https://www.washingtonexaminer.com/policy/healthcare/ama-taxpayer-funded-uterus-transplants-men

Traduction libre: Albert Coroz

Un commentaire

  1. Posté par Poulbot le

    Il y a des jours , je me demande si l’indien d’Amazonie , le pygmée d’Afrique ou les tribus de Bornéo ne sont pas plus heureuse que nous.
    Nous qui subissons toutes ses conneries d’affairistes qui ne crois qu’au dieu $ , cette monnaie de singe qui conduit le monde a sa perte.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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