Qu’il est doux d’être de gauche. Lorsque vous avez la chance de l’être (ou que vous vous en êtes persuadé, voire que vous l’avez jugé opportun pour votre image ou votre réussite), vous êtes quelqu’un d’ouvert, de tolérant, de généreux, d’accueillant, d’inclusif, de solidaire, d’altruiste, de bienveillant, d’empathique, de compassionnel, de démocrate, et bien sûr toujours la main sur le cœur. N’en jetez plus, j’en oublie certainement.
Mais voilà… Là où le bât blesse, c’est que tout ce qui s’écarte un peu trop de la gauche bon teint est rapidement décrié et qualifié d’extrême droite (moyen très commode de rendre un adversaire inaudible, de le châtier, tout en présentant ainsi son propre caractère vertueux).
En réalité, en lieu et place de l’esprit ouvert et tolérant que vous prétendez avoir, il se peut que se cache en vous un esprit intolérant. Et là où vous vous affichez comme étant un grand démocrate, on peut de demander si vous n’êtes pas plutôt entraîné vers la tentation totalitaire.
La liberté d’expression mise en cause
Si la grève au JDD pouvait légitimement exprimer un mécontentement de la part des journalistes qui y travaillent, elle n’a pas manqué de déborder le cadre du journal lui-même.
S’en sont mêlés de nombreux journalistes, intellectuels, politiques, célébrités de toutes sortes. Afficher ainsi sa tolérance et son ouverture d’esprit (sic), son « courage » face au terrible péril qui nous guette, relevait quasiment du sens du devoir de la part de tout esprit éclairé. Au pays des Lumières, on n’en attendait pas moins.
Alarmant jusqu’à la ministre de la Culture en personne, pas vraiment novice en la matière, mais aussi des représentants de syndicats, telle Sophie Binet, qui entendent se joindre aux journalistes pour « sommer » le président Macron d’agir.
Mais, interroge à juste titre Nicolas Lecaussin dans la Lettre des libertés de l’IREF, « la rédaction du JDD se serait-elle mise en grève si Lagardère avait nommé un ex-directeur de L’Humanité dimanche ? ». Il ajoute :
Lorsque l’État subventionne la presse et que les politiques s’en mêlent, les journalistes n’ont aucun problème de conscience. L’argent public n’a pas d’odeur. En revanche, si les milliardaires du privé investissent leur propre argent, cela devient dangereux.
Guillaume Roquette, rédacteur de la rédaction du Figaro Magazine, évoquait d’ailleurs dans une interview dès avril, au sujet de la sortie d’un numéro spécial sur le sujet, « la tentation de la pensée unique » dans l’audiovisuel public.
Au-delà de sa dénonciation du manque de pluralisme et du règne (terme qu’il évite justement) de la pensée marquée à gauche dans les médias, il y montrait comment les médias de gauche pratiquent une domination marquée des idées de gauche, à la fois assez évidente, mais aussi insidieuse dans la mesure où à force de répétition et de convergence de la ligne éditoriale et des analyses, l’auditeur finit pas retenir des choses biaisées et très binaires (l’entreprise comme lieu où on triche, où on exploite, où on ment, et autres biais de confirmation. Ne parlons même pas d’écologie…).
Des personnalités retentissantes comme Élise Lucet par exemple, pratiquent ce qu’il appelle un « journalisme à charge », qui consiste à forcer le trait et à élaborer des montages dans lesquels les personnes interviewées ne se reconnaissent pas dans ce qu’elles avaient voulu exprimer.
C’est le cas par exemple de France Inter, où il a la chance d’avoir une chronique de trois minutes dans la matinale (certains parlent de « caution de droite » à cet égard), et où l’immense majorité des invités hors politique sont des intellectuels de gauche ou apparentés (même chose à France Culture, où l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut, qui ne s’est d’ailleurs jamais présenté autrement que comme un homme aux idées plutôt de gauche, constitue une voix minoritaire et à part de la chaîne).
Ce qui ne serait pas forcément choquant en soi s’il ne s’agissait pas de radios publiques et qu’une chaîne concurrente comme CNews n’était pas accusée perpétuellement (par les gens de gauche) de ne pas respecter un équilibre suffisant entre droite et gauche (sacré paradoxe et comble de l’ironie !).
Pire, Guillaume Roquette et son équipe éditoriale montrent comment une différence dans la manière d’interviewer est notable selon qu’il s’agit d’un invité présenté comme un « intellectuel » (on ne précisera pas de gauche) ou de quelqu’un qui n’est pas de gauche, que l’on présentera, et avec qui on s’entretiendra de manière différente, tout en soulignant le caractère subjectif de ses propos et en évoquant son « opinion ». Imprégnation qui relève de la culture interne de la chaîne, dont les membres n’ont pas nécessairement toujours pleinement conscience et se gardent donc bien de le reconnaître.
Soulignons au passage, et Guillaume Roquette en donne des exemples, que les nominations à la tête d’un média public résultent généralement du transfert d’un journal (ou d’une radio) à un autre. Ce qui montre bien le deux poids deux mesures qui est pratiqué lorsque certains s’offusquent de la nomination du journaliste Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction du JDD.
La liberté de la presse en danger
Pour en revenir justement à ce « scandale » de la nomination de Geoffroy Lejeune à la rédaction du JDD, il est symptomatique que, comme à chaque fois qu’un événement d’actualité fait du bruit, on cherche aussitôt à légiférer en urgence.
On sait qu’Emmanuel Macron s’était déjà interrogé, de manière stupéfiante, sur l’opportunité de considérer l’information comme un bien public. C’était il y a maintenant quatre ans. Nous nous étions alors demandés dans quelle mesure nous ne risquions pas de tomber dans des dérives autoritaires, le retour à des formes sévères de censure, au danger d’aboutir à la quasi-nomination de journalistes d’État au service d’une sorte de ministère de la Vérité.
Sans aller jusque-là, cet article a surtout pour objet d’attirer l’attention sur ce qui se profile : il aura suffi d’une affaire montée en épingle pour que le président – dont nous disions plus haut qu’il avait été « sommé d’agir » par des groupes de journalistes – décide aussitôt la mise en place en septembre d’États généraux de l’information.
Mais déjà, plusieurs médias (indépendants ou pas classés à gauche, comme vous vous en doutez) nous alertent sur la composition loin d’être neutre du Comité chargé d’organiser ces États généraux. Il conviendra donc d’être vigilants et de suivre attentivement ce qui va se passer…
Extrait de: Source et auteur
”Lorsque l’État subventionne la presse et que les politiques s’en mêlent, les journalistes n’ont aucun problème de conscience. L’argent public n’a pas d’odeur. En revanche, si les milliardaires du privé investissent leur propre argent, cela devient dangereux.”
Lorsque L’État subventionne la presse, cela c’est passé SANS notre consentement et d’autre part ce sont NOS impôts !!
Lorsque ce sont des milliardaires qui investissent, cela les regarde et ce sont leurs sous !
Le message à passer étant totalement différent entre la gôche et la droite, il est évident que la gôchiasse va hurler de rage et invectiver l’opposition d’extreeeeeeeme-doite !
La Démocratie DOIT comporter toutes les tendances, sinon ce n’est plus une démocratie.