Mireille Vallette
Le nombre des protestataires témoigne de ce paradoxe: ils ont exactement le même avis sur le danger majeur que ces médias représentent tout en étant tous de fervents défenseurs de la liberté d’expression. En fait interdire CNews, comme la ministre de la culture l’a suggéré, serait pour eux une décision bienvenue.
CNews et C8 font 4% de l’audience de la TV gratuite, et les autres propriétés de Bolloré une part infime des milliers de titres français.
Alors que le landernau médiatique ose de plus en plus reconnaitre les problèmes liés à l’immigration, à l’islamisme, à l’insécurité et à la violence, traiter de ces sujets sur CNews est considéré comme «d’extrême droite».
L’écrasante majorité des médias est de gauche ou centre-gauche. La gauche c’est bien, la droite c’est … d’extrême droite.
Dans Le Temps, le journaliste Paul Ackermann résume tous les poncifs liés à Bolloré et ses médias: «nomination d’un journaliste d’extrême droite», un JDD «sous l’influence du milliardaire», «la violence de la réorientation des médias contrôlés par l’homme fort de Vivendi», «le milliardaire construit une énorme force de frappe idéologique d’extrême droite», un «tsunami»… Et Geoffroi Lejeune, crime impardonnable, est un «ami d’enfance de Marion Maréchal, intime d’Éric Zemmour».
Cette presse insulte tous les jours plus de 3,5 millions de citoyens qui ont voté FN. Inversement, elle se réserve la liberté totale d’endoctriner ses publics et d’exclure les journalistes qui travaillent pour «l’ogre».
Vous n’entendrez ni ne verrez donc jamais des journalistes d'un professionnalisme exceptionnel tels Charlotte d’Ornellas ou Dimitri Pavlenko (Face à l’info, Europe1) sur leurs ondes. Franceinfo vous servira en revanche chaque soir la soupe des «informés», un choix de confrères qui illustrent l’état du débat médiatique français.
Et vous, qu'en pensez vous ?