La note des universités helvétiques est globalement en baisse selon la liste établie par Quacquarelli Symonds. L’EPFL et les universités de Lausanne et du Tessin sont les plus touchées
C’est un résultat mitigé pour les universités suisses. Dans son classement international publié mardi, Quacquarelli Symonds (QS) – société spécialisée dans l’analyse des établissements d’enseignement supérieur – revoit à la baisse la plupart des notes des meilleures institutions helvétiques. Si l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) tire son épingle du jeu en restant la première université d’Europe continentale, progressant même de deux rangs à l’échelle mondiale (de la 9e à la 7e place) elle est – à ce niveau de classement – une exception.
Issu du Times Higher Education, le classement de QS passe pour plus sérieux que celui, très médiatisé, de Shanghai, délivré chaque été par l’Université de Shanghai.
Dans le panier des 300 meilleures universités à travers le monde, toutes les institutions suisses recensées par QS perdent des plumes à l’exception de l’Université de Bâle. La chute est marquée pour l’Université de Lausanne et l’EPFL, perdant respectivement 17 (203e à 220e) et 20 (16e à 36e) places par rapport au recensement de 2023. Mais c’est l’Université de la Suisse italienne qui dégringole le plus, passant du 240e au 328e rang.
Pour l’EPFL, cette chute s’explique avant tout par un changement de méthodologie dans les calculs de QS, et l’instauration de deux critères liés à la durabilité et l’employabilité: «Le premier critère est repris d’une enquête que QS a lancée l’automne dernier et à laquelle l’EPFL n’a pas participé, n’ayant pas été informée à l’époque qu’il serait intégré dans le classement, explique son porte-parole Emmanuel Barraud. L’EPFL fera en sorte que son plan climat soit pleinement pris en considération pour la prochaine édition. Le second s’appuie sur des listes subjectives et non normalisées – donc favorisant les grandes institutions – telles que «30 under 30» de _Forbes_ [qui met en avant des personnalités en vue de moins de 30 ans].»
### «Rester attentif»
Troisième meilleure haute école suisse, l’Université de Zurich est également en recul de huit places et est désormais 91e. Quacquarelli Symonds note toutefois que la Suisse conserve une place «d’excellence», notamment à travers son score «le plus élevé du monde pour la mesure de l’impact de la recherche», et par la très forte proportion d’étudiants et de professeurs étrangers.
La présidente de Swissuniversities, Luciana Vaccaro, observe le score helvétique du coin de l’œil: «On ne peut pas tirer de conclusion à ce stade, mais cette tendance à la baisse doit nous rendre attentifs, alors qu’on ne sait toujours pas où l’on va dans nos relations avec l’Union européenne. Au vu des résultats, il ne faudrait pas diminuer le soutien apporté aujourd’hui à l’enseignement et à la recherche.» La physicienne répète son inquiétude, de voir que la légère hausse de subvention prévue pour la période 2025-2028 par le Conseil fédéral ne servira même pas à couvrir l’inflation.
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En guise d’explications, QS relève que le léger recul de la Suisse «semble être attribuable au fait qu’elle peine à propager son évidente qualité dans le monde et en particulier sur le marché du travail». Une difficulté qui pourrait bien trouver sa source dans le flou entourant l’avenir des relations Suisse-UE. Le critère de la réputation auprès des employeurs internationaux étant basé sur un sondage, «il est plausible que beaucoup d’entre eux, sur la scène internationale, aient émis des réticences quant à la perspective d’engager des collaborateurs suisses», poursuit Emmanuel Barraud.
Certaines s’en sortent toutefois plutôt bien. Outre l’EPFZ et l’Université de Bâle (124e), Saint-Gall (436e) et Fribourg (563e) sont également en progression.
### 1499 institutions recensées
Les dix premières places du classement restent dominées par les institutions américaines et britanniques, le podium étant occupé par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), devant les universités de Cambridge et d’Oxford. Hormis l’EPFZ, seule l’Université nationale de Singapour (8e) parvient à se classer parmi les dix meilleures.
Ce QS World University Ranking 2024 recense 1499 institutions du monde entier. Ont été pris en compte pas moins de 17 millions de travaux académiques et les avis de plus de 240 000 universitaires et employeurs.
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Sans intérêt ce classement. C’est du copinage anglosaxon !!!