Dans le Monde, une tribune signée par une palanquée d’universitaires alerte contre les dangers de… l’antiwokisme.
Dans une tribune parue dans Le Monde du 3 mai 2023, les auteurs s’offusquent de ce que, dans plusieurs États américains, « on limoge des enseignants, on retire des livres des bibliothèques, on interdit d’enseignement des pans entiers de la science et même des œuvres de l’art occidental. Et ce n’est qu’un début. La falsification de l’histoire, l’abolition de la culture, la mise au pas de la pensée sont en marche. » Bravo ! On applaudit. Ces quelques lignes semblent avoir été écrites pour rappeler les ravages du wokisme dans les universités : cancel culture à tous les étages, colloques interdits, universitaires menacés, etc. Sauf que… cette tribune, signée par d’obscurs universitaires français spécialisés dans les études de genre, ne dénonce pas les wokistes, mais les… « antiwokistes », ces « polémistes d’extrême droite » qui nuiraient à la recherche et à la liberté académiques. L’antiwokisme représenterait le « nouveau fascisme » et serait « infiniment plus puissant et menaçant aujourd’hui que ledit “wokisme” auquel il prétend s’attaquer ».
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L’inversion du réel à son summum. Le cerveau rongé par l’idéologie, les rédacteurs de cette lymphatique tribune affirment sans rire que « les travaux menés par certains universitaires dans le domaine des études de genre ou des études postcoloniales s’appuient sur des œuvres de pensée parmi les plus fécondes depuis un demi-siècle ». Eux-mêmes initieraient « leurs étudiants aux nombreuses problématiques élaborées dans le champ des études de genre, avec la rigueur intellectuelle, la patience et le raffinement dans la pensée qui les caractérisent ». Le wokiste aime se faire reluire. Cette tribune à front renversé confirme, si cela était nécessaire, que le wokisme en général et la théorie du genre en particulier sont parmi les plus grandes impostures intellectuelles de notre époque. Quant aux « académo-militants » ayant signé cette pitrerie, ils incarnent à la perfection la médiocrité et la suffisance universitaires, à des années-lumière du travail rigoureux et de l’humilité qui distinguent le vrai chercheur du philistin idéologue.
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