Médias. Quand Le Temps sent le sapin

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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Quand Le Temps sent le sapin
La RTS nous apprend que Le Temps est en difficulté économique. On ne s’y attendait pas dans la mesure où ce quotidien est en mains de la fondation Aventinus dont le rôle est d’assurer « l’existence d’une presse et de médias autonomes, diversifiés et de qualité, conditions nécessaires à la bonne circulation de l’information et au fonctionnement de la démocratie et de la société civile. »
Le Temps serait donc nécessaire à la bonne circulation de l’information et au fonctionnement de la démocratie et de la société civile. Manifestement, le lectorat n’a pas perçu le rôle essentiel que ce journal s’attribue puisqu’il le boude. Il est vrai qu’une ligne éditoriale se résumant à deux axes, Union européenne : bon, UDC : pas bon, n’est pas de nature à séduire sur la durée.
On se croirait il y a quelques années déjà lorsque les difficultés touchaient l’Hebdo. La seule différence avec Le Temps, c’est que l’Hebdo, d’où son nom, ne paraissait qu’une fois par semaine. Lorsque le rédacteur en chef était interpellé sur les déficits chroniques de sa publication, il annonçait d’année en année des innovations salvatrices. Jusqu’au jour où la réalité s’est imposée, l’Hebdo a disparu.
L’administrateur-délégué du Temps vient de se livrer au même numéro d’enfumage, expliquant qu’il y a peut-être ici ou là quelques journalistes mécontents mais que ça fait partie de la vie éditoriale, rien de bien particulier donc. Il annonce une kyrielle d’innovations qui vont permettre au journal de sortir le nez de la mouise. On attend de voir.
En fait, les soucis financiers du Temps importent peu, la démocratie et la société civile survivraient à sa disparition comme elles ont survécu à celle de l’Hebdo. Non, l’essentiel est ailleurs. Les problèmes de ce fanzine mettent en évidence le fait que le lectorat n’en peut plus de la propagande pro-européenne constituant l’essentiel de chaque numéro. Et pourtant, pour être abonné au Temps, il faut déjà manifester une certaine europhilie faute de quoi la nausée arrive bien vite. Mais trop, c’est trop, même pour les plus convaincus.
C’est cela qu’il faut retenir, le désamour général pour l’Union européenne. Les menaces plus ou moins voilées de la Commission européenne, l'adhésion, les bénéfices colossaux que la Suisse tirerait d’un accord-cadre, la chance que nous avons de profiter de la migration hors contrôle, tout cela ne passe plus.
La fondation Aventinus avait pour ambition de soutenir un journalisme de qualité. C’est raté. Mais désormais, elle servira de thermomètre permettant de mesurer la chaleur pro-européenne au sein de la population suisse. Et à voir, il fait plutôt frisquet.

4 commentaires

  1. Posté par ras le bol le

    Excellent article. Bravo!
    C’est clair que tant que Le Temps continue sur cette ligne éditoriale qui rebute l’écrasante majorité des romands, les richissimes actionnaires des fondations Aventinus et Rolex vont perdre des millions chaque année. Reste à savoir jusqu’à quand ils seront d’accord de perdre de l’argent. J’attends avec impatience qu’ils se lassent de soutenir ce torchon.

  2. Posté par antoine le

    Soit le journal et les journaleux s’adaptent, soit ils disparaîtront …. comme les dinosaures !!
    De la dictature des technocrates de Bruxelles, on n’en veut PAS !

  3. Posté par Marie-France le

    Il parait que Le Temps va fermer tous ses blogs… .IL y a trop de liberté d’expression sur ces blogs, il faut que ça cesse.. Il y a trop d’internautes qui y donnent une opinion non conforme à la ligne du journal, il faut les faire taire…. J’avais applaudi avec force lors de la disparition de l’Hebdo, du Matin ( *) j’en ferai de même si Le Temps disparait aussi…
    (*) La leçon semble avoir servi ; les éditoriaux du Matin Dimanche me semble un peu moins “sectaires”,

  4. Posté par Vitt le

    Bravo au suisses de résister à la bêtise suicidaire de la CE

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