L’accord de Paris de décembre 2015 vise à stopper le réchauffement climatique. Un « Fonds vert pour le climat » a également été créé à cette occasion, afin de faciliter la transition des pays les plus pauvres vers une politique climatiquement neutre. Mais la morale de paiement est variable. Le président américain de l’époque, Barak Obama, avait promis 3 milliards lors de la signature du traité, mais jusqu’à présent, seul 1 milliard a été mis à disposition par les États-Unis.
Il en va tout autrement en Suisse. Nos conseillères et conseillers fédéraux aiment jouer les tantes ou les oncles fortunés lors des conférences internationales. Pour le premier tour de financement 2015-2017, les contribuables suisses ont versé 100 millions de dollars, suivis de 150 millions supplémentaires. Le prochain don, encore plus important, ne devrait pas tarder à arriver.
Cependant, malgré les aides financières, de nombreux pays en voie de développement font peu d’efforts pour protéger le climat. On pourrait pourtant s’attendre à ce que les pays qui se considèrent comme des victimes des émissions de CO2 des pays industrialisés occidentaux soient eux-mêmes prêts à contribuer à la réduction de ces émissions.
Cette négligence se reflète dans les émissions de CO2 par habitant. De nombreux marchés dits émergents se trouvent dans la première partie du classement négatif avec des émissions élevées. La Suisse occupe la 88e place sur 209 pays et îles classés, loin derrière l’UE, qui se classe 56e avec des émissions supérieures de 55% à celles de la Suisse.
En chiffres absolus, la Suisse a réduit ses émissions de CO2 de 22% depuis 1990, mais le calcul par habitant montre une image encore plus favorable ; la réduction a été de 40%, ce qui est nettement mieux que l’UE avec 31%. Les émissions de CO2 par PIB (produit intérieur brut) constituent un autre indicateur révélateur. Il indique l’efficacité d’une économie en matière de CO2. Avec une 7e place, la Suisse est le meilleur pays occidental à cet égard, devant la Suède, l’Irlande et le Danemark.
En conclusion : avant d’accorder des fonds supplémentaires à des pays qui ont par exemple assez d’argent pour les armes mais pas pour le climat, nous devrions y regarder de plus près. Aujourd’hui, les pays responsables de 38% des émissions de CO2 doivent financer les 62% restants qui ne se sont pas engagés à prendre des mesures. C’est ce qu’on appelle la « justice climatique ».
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