« Faut-il geler pour Kiev ? » – la Hongrie se moque de la presse suisse

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Un grand journal suisse : faut-il vraiment geler pour Kiev ?

Selon le rédacteur en chef de la NZZ, les Allemands ne se préoccupent que de leur propre bien-être, c'est pourquoi ils sont tombés dans le piège de Poutine.
Or nous ne devons pas nous rendre aux Russes, c'est dans l'intérêt même de l'Europe.

Eric Gujer, le rédacteur en chef de la Neue Zürcher Zeitung, a publié un long éditorial en ligne. Il y évoque la moralisation allemande et suisse autour de la guerre en Ukraine, soulignant que ces pays - et plus largement l'Europe - ne sont pas disposés à payer jusqu'au bout le prix toujours plus élevé du soutien à l'Ukraine, à cause de leurs propres intérêts.

Pour les Allemands, seul leur bien-être compte

"D'abord le ventre, ensuite la morale", écrit Gujer en citant Bertolt Brecht, affirmant que l'Allemagne d'aujourd'hui revendique d'agir plus moralement que les autres pays, ce qui signifie en pratique qu'elle laisse toujours le sale boulot aux autres. Selon l'auteur, lors de la guerre en Afghanistan, les Allemands ont laissé les tueries aux Américains afin de pouvoir construire leurs écoles et leurs puits en toute tranquillité, et en 2015, ils ont traité de sans-cœur les pays qui tentaient de freiner l'immigration incontrôlée en Europe.

"L'Allemagne a également pris des chemins séparés avec la Russie. Les objectifs élevés n'ont pas manqué ici. Elle a voulu être médiatrice, promouvoir la paix et la compréhension - et bien sûr a qualifié de nostalgique de la guerre froide toute personne qui jugeait Moscou plus sobrement", écrit Gujer.

Pour le rédacteur en chef de la NZZ, la guerre en Ukraine a mis fin à l'autoglorification allemande. Gujer estime que l'Allemagne a déjà acquis un avantage concurrentiel sur les autres grâce à l'énergie russe bon marché, tandis que les filets de Poutine se resserraient autour d'elle.

"La politique étrangère de l’Allemagne vise avant tout à accroître sa propre prospérité. Tout le reste est secondaire. D'abord le ventre, ensuite la morale" - déclare l'auteur.

Selon Gujer, nombreux sont ceux qui, en Suisse également, abandonneraient les Ukrainiens à leur sort en échange de gains économiques à court terme.

La guerre en Ukraine soulève avec une force renouvelée la question séculaire de la relation entre la politique étrangère, la moralité et les intérêts nationaux. Plus l'hiver approche, plus ceux qui ne veulent pas geler pour Kiev se font entendre", écrit-il.

Pour lui, il serait illusoire de penser que la position pro-ukrainienne restera inchangée dans les mois à venir. À son avis, de plus en plus de personnes diront que Kiev doit accepter les conditions de Moscou à mesure que les troupes russes avancent dans le bassin du Donets.

La neutralité ne signifie rien d'autre que le silence

"Les Allemands et les Suisses ont tendance à se cacher derrière leurs grands principes pour fuir leurs responsabilités. Une nation se cache derrière son histoire, l'autre derrière sa neutralité" - écrit Gujer, qui affirme que la Suisse est heureuse d'accueillir d'importantes organisations mondiales et des réunions des puissants, alors que sa politique étrangère est profondément immorale.

"La neutralité ne signifie rien de plus que de s'abstenir lorsqu'un dictateur de type hitlérien noie son pays dans le sang", écrit-il.

En fin de compte, conclut le rédacteur en chef de la Neue Zürcher Zeitung, quiconque cède à la pression de Poutine aujourd'hui sera confronté à des exigences et à des provocations encore plus graves à l'avenir.
Il souligne que l'Europe n'a rien fait lorsque la Géorgie a été attaquée en 2008 ni lorsque la guerre a éclaté contre l'Ukraine en 2014, et que si elle ne fait rien maintenant, elle paiera encore plus cher à l'avenir.

"La résistance à l'impérialisme russe n'est pas seulement une question morale, mais un intérêt personnel bien compris des Européens", écrit Gujer, qui affirme que l'art consiste ici à infliger le plus de dommages possibles à la machine de guerre russe et le moins possible à la société.

"La guerre en Ukraine nécessite un leadership fort. C'est une sorte de tache aveugle pour les deux pays", estime Eric Gujer. Pour lui, "la faiblesse des dirigeants de l'ère Merkel a largement contribué à rendre l'Allemagne si dépendante de la Russie."

En Suisse, la situation est d'autant plus grave que son principe de gouvernement à sept membres égaux empêche que l'un d'eux soit réellement aux commandes. Selon Gujer, cela se traduit par le fait que la Suisse n'est toujours pas préparée à l'éventualité d'une pénurie de gaz russe.

"Une politique étrangère intelligente repose sur deux piliers : les intérêts et les principes. L'approvisionnement en énergie est sans aucun doute une question de survie. Aucun gouvernement ne peut se permettre de l'ignorer", affirme l'auteur.

Gujer conclut que l'approvisionnement en gaz du continent dépendra toujours de l'humeur de Poutine. "S'il voit que l'Europe fait volontairement ce qu'il veut, il aura toujours recours à cette arme. Ne cédez jamais aux maîtres chanteurs", conclut Eric Gujer.

Neue Zürcher Zeitung, Erst das Fressen und dann die Moral: Soll man mit Putin Frieden schliessen, um im Winter nicht frieren zu müssen? (D'abord la nourriture, ensuite la morale : faut-il faire la paix avec Poutine pour ne pas devoir geler en hiver ?)

Source : Mandiner - Vezető svájci lap: Tényleg meg kell fagynunk Kijevért?

Traduction libre : Albert Coroz

5 commentaires

  1. Posté par aldo le

    Cette guerre en Ukraine a été programmée depuis de nombreuses années tout comme les inepties écolo-soviétiques du tout électrique, sans centrales nucléaires grâce à la Leuthard qui ne sait pas ce que c’est de se les geler. A moins quelle soit aussi un trans… ayant ratissé large pour bénéficier du soutien occulte des SELISBOLFA (Socialo-écolo+lgbtx-islamo-bolchévo-fascistes). https://is.gd/8pHeTA Est-ce qu’elle avait demandé à son mari de pousser sa Tesla en panne d’électricité ? https://is.gd/JrMQjo https://is.gd/IZ0tLU Un 20 minutes disparu (?) nous comptait qu’il avait fallu environ 1h et demie à la police pour les séparer. A croire qu’elle était tout aussi bourrée que son esclave et que de tâter de la psychiatrie lui aurait fait le plus grand bien.

    VOILA CE QUI ARRIVE QUAND DES PARTIS POLITIQUES DÉCIDENT DANS LE DOS DES ÉLECTEURS de leur imposer IMPOSER DES POULARDES QUI S’OCCUPENT PLUS DE LEURS ACCESSOIRES DE SÉDUCTION QUE DE L’ESSENTIEL DE LEURS DEVOIRS. Et avec LA CONSPIRATION DU TOUT ÉLECTRIQUE SANS CENTRALES NUCLÉAIRES, ON A DÉJÀ ÉTÉ LARGEMENT SERVIS ET CONDITIONNÉS tout comme avec l’Ukraine soviéto-nazie.

    Le C.F. nous a déjà imposé ces aspirateurs asthmatiques devenus impuissants, dont ils ont subtilement diminué le diamètre du tuyau pour continuer à NOUS FAIRE CROIRE, COMME EN URSS, qu’ils étaient aussi puissants que les anciens. MÊME AVEC LES ASPIRATEURS, LA FRÉNÉSIE FÉDÉRALE A NOUS EMMERDER, COMME MACRON ET AVEC SES ESCLAVES FRANÇAIS, N’A PAS ÉTÉ SUIVIE PAR LES ALLEMANDS, QUI M’ONT VENDU UN ASPIRATEUR à plus de 2000 WATT. Alors vous pensez bien que toutes les promesses allemandes ne valent pas clopette et que LES ALLEMANDS FINIRONT BIEN PAR PLIER AVEC BONHEUR FACE A POUTINE, alors que LES SUISSES SERONT LES SEULS GOGOS à respecter leurs injonctions totalitaires IMPOSÉES PAR CES MAQUIGNONS ALLEMANDS, mais téléguidées par l’OTAN et les USA.

    Est-ce la cause du job de la Leuthard dans le groupe Coop ? Il est vrai qu’une fois les Suisses suffisamment agacés par ces conneries de dément(e)s, après quelques générations sacrifiées et les reconstructions des centrales nucléaires, Coop et Migros pourront doubler leurs ventes d’aspirateurs, de frigo-congélateurs etc. avec des pseudo-nouveautés exploitant progressivement l’augmentation de puissance. Des milliards de profits indus et une abondance de déchets garantie, déjà payés par d’avance par notre pomme avec la taxe de recyclage. Quand on pense qu’il y a de nombreuses années, les récupérateurs gitans roms et autre que l’on doit aujourd’hui subventionner, pouvaient devenir millionnaires, on voit bien qu’on engraisse encore plus de fonctionnaires issus des Selisbolfa qui s’en servent pour y planquer leurs descendances d’imbéciles et d’inutiles congénitaux en dehors de la poltique…

  2. Posté par Coligny le

    Se geler pour Kiev ? Nous a-t-on demandé notre avis pour soutenir le régime corrompu du voyou Zelensky ? Nos oligarques sont capables de nous dire que c’est la faute de Poutine ! Que les troupes de la Fédération de Russie libèrent ce pays de la bande d’escrocs qui le dominent avec la complicité du sénile Biden qui a mis le doigt dans le pot de confiture, lui et son cher fils!

  3. Posté par Dutruit le

    Eric Gujer, le rédacteur en chef de la Neue Zürcher Zeitung a raison. Le vrai test sera cet hivers. Poutine s’attend à un certain mécontentement des populations de l’Ouest afin qu’elles mettent leurs gouvernements sous pression et que ces derniers modèrent leurs soutien à l’Ukraine. Cela sera le moment crucial et il nous faudra tenir et continuer à aider l’Ukraine et l’Europe tout autant quitte à avoir un peu plus froid. Cette fois ci il ne s’agit pas de récession économique vu que tous les pronostics montrent que s’il devait y avoir une récession celle – ci serait infiniment plus faible que celle que nous avons connue sous le COVID, mais seulement de mettre un ou deux pull de plus.

  4. Posté par Frederic Ebermann le

    Parce que les Hongrois, eux, sont prêts à se geler pour Kiev ? Première nouvelle… Il semble plutôt qu’Orban a une politique très accommodante avec Moscou. Le rédacteur en chef de ce canard vient juste de découvrir l’eau tiède: un Etat digne de ce nom fait la politique de ses intérêt. Le reste , c’est pour amuser la galerie…

  5. Posté par antoine le

     »Selon Eric Gujer, le rédacteur en chef de la Neue Zürcher Zeitung, cela se traduit par le fait que la Suisse n’est toujours pas préparée à l’éventualité d’une pénurie de gaz russe. »
    Cela rejoint les déclarations de M. A. Donzé président de Swissgas :
     »Zurich (awp/ats) – Pour le président de Swissgas André Dosé, il suffira de très peu de choses l’hiver prochain pour arriver à une pénurie dans l’approvisionnement en gaz. La Suisse ne se rend pas compte à quel point la situation est dangereuse, estime-t-il. »
    07.07.2022
    Seuls nos 7 nains au Conseil Fédéral ne voient aucun problème d’approvisionnement … !!
     »Berne (awp/ats) – Le Conseil fédéral ne sous-estime pas la crise énergétique, affirme le président de la Confédération Ignazio Cassis. Selon lui, le gouvernement s’est penché de manière intensive sur le sujet ces derniers jours et la Suisse est sur la bonne voie. »
    08.07.2022
    Un homme averti en vaut deux !!

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