L'Ogre européen a faim. Il a toujours faim. Et comme à chaque fois, il vient frapper aux portes de la Suisse.
Le 15 mai, le peuple est invité à se prononcer sur la Reprise du règlement de l'UE relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (développement de l'acquis de Schengen). Cet intitulé barbare, heureusement simplifié en "vote sur Frontex" par ceux qui parlent le français plutôt que le salmigondis administratif, invite les contribuables helvètes à verser encore plus d'argent à Frontex, le corps de gardes-frontières européen. La dotation de la Suisse se monte à 24 millions de francs aujourd'hui et devrait augmenter jusqu'à atteindre 61 millions en 2027 - mais c'est une estimation.
Ce sujet à priori insipide est en fait un incroyable gisement de bêtise, comme nous allons voir.
Ma première surprise, et non la moindre, survint lors d'un congrès de mon parti, l'UDC Vaud, lorsque différents interlocuteurs se succédèrent pour inviter l'assemblée en faveur du versement du tribut. Leurs arguments:
- Frontex est un corps de garde-frontières européen, et les frontières extérieures de l'Europe, il faut les défendre!
- On aime bien payer des trucs à l'Union Européenne pour se faire bien voir. D'ailleurs, si on ne paye pas, on se fera mal voir ; la Suisse pourrait même être jetée dehors de l'Espace Schengen. Imaginez-vous pareille catastrophe?
- Les gauchistes sont contre Frontex, donc on ne va quand même pas s'aligner avec eux, ou bien?
Stupeur: les représentants de l'UDC Vaud votèrent en faveur du versement de l'argent à Frontex! Malgré les tentatives de différents intervenants, dont votre serviteur, qui se demandait de plus en plus s'il assistait à une caméra cachée, ou s'il ne s'était pas trompé de salle et n'avait rejoint par mégarde le congrès du PLR...
N'exagérons pas ce triste épisode d'un parti édulcoré et peu aligné avec l'UDC suisse, la vraie. Mais ce soir-là, le spectacle était assez incroyable. L'UDC suisse avait fait feu de tout bois pour s'opposer à l'ouverture des frontières en 2003 ; à l'entrée de la Suisse dans l'Espace Schengen en 2008 ; et avait réussi le tour de force de faire en théorie quitter celui-ci six ans plus tard le 9 février 2014 avec l'Initiative contre l'immigration de masse, qui ne fut pas appliquée par les autorités.
Et là, entre la poire et le fromage, la majorité des délégués vota pour. Ils voulaient rester dans cet espace sans frontières qui tue la Suisse sous les coups de boutoir de l'immigration, de la criminalité et de l'islamisation, en acceptant de payer davantage de surcroît.
Je n'étais qu'au début de mes surprises...
Le grand malentendu
Des arguments lancés autour de la votation sur Frontex, un seul avait l'air d'être de bon sens: ne pas s'aligner avec la gauche. Sans vouloir être sectaire, sur la plupart des sujets la gauche helvétique est une des pires d'Europe, et ce n'est pas peu dire. Sur n'importe quel sujet, on peut tomber sur de bons résultats pratiquement à chaque fois qu'on la prend à contre-pied. La martingale est plutôt efficace. Et sur Frontex, on peut dire que la gauche est vent debout en faveur du Non.
À Genève, quelques affiches électorales étalant leur amour pour Frontex (cliquez pour agrandir)
Dans l'imaginaire collectif gauchiste, dans lequel tous les policiers sont des bâtards ("ACAB") au service du pouvoir bourgeois et patriarcal, Frontex représente une forme d'horreur suprême. Un corps de gardes-frontières défendant l'Europe et ses peuples contre les immigrés clandestins, les Damnés de la terre, le nouveau prolétariat? Et il faudrait leur donner plus d'argent?!
Mais se pourrait-il que la gauche se trompe?
La réalité de Frontex est bien différente. Nous le savons à travers la fracassante démission de son directeur exécutif, le Français Fabrice Leggeri, le 18 avril. Le malentendu est compréhensible car il atteint même Frontex, pour ainsi dire. L'agence de "protection des frontières extérieures de l'Europe" s'apprête ainsi à devenir une agence de surveillance des droits des migrants:
Cette démission est l'épilogue d'une sourde bataille qui se mène dans la coulisse des institutions européennes sur la mission de l'agence Frontex et plus globalement sur le sens à donner à la politique migratoire européenne. D'un côté, Fabrice Leggeri et la direction de Frontex qui rappelaient sans cesse que le mandat de l'agence était la garde de la frontière commune. De l'autre, Ylva Johansson, commissaire européen aux Affaires intérieures, qui exerce la tutelle sur Frontex, alignée sur les ONG, qui voudrait en quelque sorte transformer Frontex en agence de surveillance du respect par les États membres des droits fondamentaux des migrants à leur arrivée. Concrètement, l'action de Fabrice Leggeri était entravée depuis des mois par les initiatives de l'«officier aux droits fondamentaux» présent au sein de l'agence pour garantir ces droits…
On aurait pu croire (ou espérer) qu'après la déferlante migratoire de 2015-2016, les dirigeants européens allaient enfin prendre au sérieux la question migratoire et comprendre ce qu'elle a d'existentielle pour des sociétés européennes en déclin, qui doutent de leur modèle et qui ont déjà accueilli une immigration massive depuis cinq décennies. Ce n'est pas ce qui s'est passé
En tout cas, si l'on peut considérer que la précédente Commission européenne (présidée par Jean-Claude Junker entre 2014 et 2019) eut quelques velléités, ce n'est absolument pas le cas de l'actuelle Commission, présidée par Ursula von der Leyen. En son sein, ce sont les visions humanitaires (celle des ONG qui jouent un rôle délétère sur le terrain) et technocratique (celle du « migration management » des organisations internationales) qui dominent tout.
On notera qu'après les élections européennes, "le nouveau Parlement, à connotation écolo, a ramené la dotation de l'agence à un milliard par an (contre 1,8 milliard prévu initialement)." Les Suisses sont donc invités à augmenter leur part alors que l'UE réduit la sienne. On ne prend pas du tout les Suisses pour des vaches à lait!
Résumons: plus personne ne veut de Frontex dans sa forme originelle, et surtout pas les dirigeants actuels de l'Union Européenne. L'organisation ne doit plus protéger les frontières de l'Europe des immigrés clandestins, ce qu'elle faisait déjà fort mal dans la dernière décennie, mais désormais accompagner ces derniers dans leur périple vers la terre promise européenne.
Les agents de Frontex deviennent des GO de Club Med dont le travail est d'accueillir "décemment" les clandestins. Le tout en bonne coopération avec les passeurs qui s'occupent de la première partie du trajet, avant de leur passer la main. Frontex devient littéralement le supplétif des ONG qui s'occupent du juteux trafic de chair humaine entre le Tiers-monde et l'Europe.
Remettre des sous pour la pompe aspirante?
Convenez qu'il y a donc quelque chose de cocasse à voir l'UDC Vaud appeler à soutenir financièrement Frontex, et la gauche pro-immigration à rejeter la même rallonge. Les deux parties n'ont simplement pas réactualisé leurs informations. À leur décharge, la dérive de l'Union Européenne va de plus en plus vite.
Le 15 mai les Suisses, trop souvent dociles, voteront probablement pour subventionner un peu plus leur dilution dans l'immigration de masse. Il y aurait pourtant un coup à jouer, puisque - aux dires de certains - le rejet du vote sur Frontex amènerait la Suisse à être éjectée de l'Espace Schengen et donc à retrouver enfin une souveraineté sur ses frontières. Je doute fort d'un résultat aussi heureux même si le NON l'emporte, mais qui ne tente rien n'a rien. Et au pire, ça coûtera moins cher à la Suisse.
Je vais donc applaudir la gauche de sa bévue et voter NON à mon tour pour Frontex, en espérant une erreur historique.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 8 mai 2022
J’ai déjà mentionné le même point de vue ici : https://lesobservateurs.ch/2022/04/30/letau-se-resserre-autour-de-frontex-mais-nos-politiciennes-disposent-des-solutions-pour-sa-reforme/ en ajoutant que les montants exigés par l’Europe pour maintenir cette tarfuferie seraient très judicieusement utilisables pour financer notre propre frontière. Dire non c’est tout simplement arrêter de croire aux balivernes de cette europe totalitaire bolchévo-nazie UErss.
M.Montabert vous avez tout juste et l’UDC semble hypnotisée par la pseudo efficacité de Frontex à protéger les frontières de L’UE.
J’ai voté NON à la rallonge pour Frontex ! Et j’espère que les Suisses se réveillerons enfin !
Les frontières extérieures de l’UE sont des passoires !
Schengen/Dublin ne fonctionne PAS !
Tous les jours on observe un flux ininterrompu de migrants illégaux !
Le ”j”ustice n’expulse PAS les migrants violents !
Tout est mis en place pour que le Great Reset – Grand remplacement continue de plus belle !
”Ylva Johansson, commissaire européen aux Affaires intérieures, qui exerce la tutelle sur Frontex”
https://lesobservateurs.ch/2020/05/20/ylva-johansson-commissaire-europeenne-limmigration-ne-doit-etre-consideree-que-sous-un-angle-positif-les-migrants-font-partie-de-nous/
https://lesobservateurs.ch/2021/09/02/lautriche-estime-que-la-commissaire-europeenne-ylva-johansson-prefere-vilipender-les-pays-de-lue-qui-refusent-les-migrants-plutot-que-de-lutter-contre-limmigration-clandest/
Tout cela est contraire aux bases de l’UE qui on décidé la libre circulation à l’INTÉRIEUR de l’UE et de protéger les frontières EXTÉRIEURES !!
DEU :
https://img.chmedia.ch/2022/04/23/a5ed2e5a-b4d5-44f0-a708-88687ad8a5aa.jpeg
https://www.udc.ch/actualites/articles/exposes/schengen-et-frontex-apres-avoir-pese-les-pour-les-contres-cest-un-non-clair-et-net