Nouvel épisode dans la saga Arcinfo. On se demande si les phalanges de ces internautes sont vraiment connectées à leur cerveau

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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Nouvel épisode dans la saga Arcinfo. On se demande si les phalanges de ces internautes sont vraiment connectées à leur cerveau

Voici la question qui taraude un homme d'exception. Julian Cervino est journaliste et s'exprime dans les colonnes d'Arcinfo, c'est dire la qualité du personnage. Il s'inquiète aujourd'hui au sujet des commentaires qu'il voit passer sur les réseaux sociaux. Oui, vous avez bien lu, cet homme valeureux a le courage d'examiner la fange intellectuelle qui circule sur Internet. Et cela l'indispose. Il propose aux gueux d'essayer "de réfléchir quelques secondes avant de faire part de leur indispensable avis sur la toile."

 

On sent bien la condescendance, le mépris qu'éprouve l'homme de presse pour ces crétins congénitaux qui s'essaient à penser puis à partager le fruit de leurs cogitations alors qu'ils sont dépourvus des outils indispensables à la réflexion. Il vit mal que d'autres que lui aient l'occasion de partager leurs points de vue. Julian Cervino souffre de ne plus avoir le monopole de la pensée prédigérée. Il doit composer avec des simples qui ont l'audace de ne pas partager son avis. C'est intolérable, on sent que le plumitif aurait plaisir à ce que ce crime de lèse-majesté soit puni.

 

On rappellera à ce faquin que le quotidien qu'il honore de sa plume se comporte actuellement en Rom sur un trottoir genevois, mendiant les 150 millions que le Conseil fédéral et le Parlement prévoient de verser en guise de soutien à la presse. Et s'il en est ainsi, c'est parce que les lecteurs se détournent de ce qu'il écrit précisément au profit de ce qu'on trouve sur la toile. Pas de quoi provoquer une remise en question, l'homme ne peut qu'avoir raison. C'est juste le lecteur qui ne parvient pas à saisir le privilège qui est le sien de pouvoir accéder à la Pensée de Julian Cervino.

Flaubert disait qu'on se sauve de tout par l'orgueil. Julian Servino a fait siens ces propos. Hélas, Flaubert se trompait, l'orgueil ne sauve pas du ridicule.

Merci de l'attention que vous avez bien voulu porter à ces quelques lignes que vous n'auriez jamais eu l'occasion de lire ailleurs que sur les réseaux sociaux. Et tant mieux si ça énerve Julian Cervino.

Yvan Perrin, 16.02.2022

 

 

3 commentaires

  1. Posté par Lucide le

    Et oui, que les manants et autres gueux puissent s’exprimer, quelle horreur !
    Et soyons-en sûr, les 150 mios iront dans la poche des bien-pensants, et donc les gueux, par leurs impôts, vont financer la propagande qui les considère comme des gueux !
    C’est pas beau la vie ?

  2. Posté par Max le

    La liberté d’expression, c’est pour moi, pas pour vous.

  3. Posté par Serguei le

    Magnifique billet M.Perrin.
    Traité avec humour, sagesse et tellement drôle, que le nommé, dont le titre de journaliste, lui fait croire l’égal d’un roi, s’imagine planer dans l’espace… (ce que la prise de substances illicites à comme effet)
    Naturellement gribouillant dans un “canard” quelque peu désuet et ignoré du bas peuple. Qui expliquerait son courroux et lui donner comme excuse, ses griefs vis-à-vis de ceux qu’il dénigre.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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