Après vingt-deux ans de « bons et loyaux services », Joffrey Hivin-Gérard est devenu un jeune retraité de l’armée de terre au printemps, reconverti conseiller dans une animalerie du côté de Vannes dans le Morbihan. C’est de là et du 3e régiment d’infanterie de marine que son frère jumeau Johann était parti en opération en Afghanistan en 2009. Johann Hivin-Gérard est l’un des 90 soldats français à avoir péri pour une cause désormais perdue.
Qu’il s’agisse de mon frère ou de mes autres camarades, j’ai le sentiment amer qu’ils sont allés au bout de leur mission et du sacrifice ultime pour rien
La victoire des talibans consécutive au retrait américain laisse un goût insupportable à son jumeau Joffrey. « Qu’il s’agisse de mon frère ou de mes autres camarades, j’ai le sentiment amer qu’ils sont allés au bout de leur mission et du sacrifice ultime pour rien ! Ça me rend très furieux que nos chefs ne soient pas allés au bout de la mission. Les morts donnaient un sens à la mission. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir été trahi. »
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Joffrey revient régulièrement du côté d’Hautmont pour voir sa maman Marie, notamment autour de la date du 8 octobre qui demeure et demeurera une date difficile à supporter. « Ça reste toujours une période délicate, surtout pour une maman qui a perdu un enfant. » Comme pour un frère qui a perdu son jumeau.
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