Kandahar, la deuxième ville d’Afghanistan, tombe entre les mains des Taliban

post_thumb_default

 

L'AFP rapporte ce 13 août que les Taliban se sont emparés de Lashkar Gah (sud), capitale de la province afghane du Helmand, quelques heures après avoir fait tomber Kandahar, la deuxième ville du pays, située 150 km à l'est. Les insurgés islamistes ont aussi pris sans résistance Chaghcharan (centre), capitale de la province de Ghor. L es Taliban ont également conquis la ville de Pul-e-Alam, capitale de la province du Logar, située à 50 km seulement au sud de Kaboul.

Les Taliban contrôlent désormais près de la moitié des capitales provinciales afghanes, toutes tombées en seulement huit jours. L'essentiel du nord, de l'ouest et du sud du pays est maintenant sous leur coupe. Kaboul, Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord, et Jalalabad (est) sont les trois seules grandes villes encore sous le contrôle du gouvernement.

Evacuation américaine en catastrophe

Les Taliban ont lancé leur offensive en mai, quand le président américain Joe Biden a confirmé le départ des dernières troupes étrangères du pays, 20 ans après leur intervention pour chasser les Taliban du pouvoir en raison de leur refus de livrer Oussama ben Laden, le chef d'Al-Qaïda, dans la foulée des attentats du 11-Septembre.

Ce retrait doit être achevé d'ici le 31 août. Le président Biden a depuis affirmé ne pas regretter sa décision, même si la rapidité avec laquelle l'armée afghane s'est désintégrée devant l'avancée des Taliban a surpris et déçu les Américains, qui ont dépensé plus de 1 000 milliards de dollars en 20 ans pour la former et l'équiper.

En raison de l'accélération des événements, Washington a décidé de réduire encore davantage sa présence diplomatique à Kaboul dans les prochaines semaines, selon des informations rapportées par le porte-parole du département d’Etat, Ned Price. Pour mener à bien cette évacuation de diplomates américains, le Pentagone va déployer 3 000 soldats à l'aéroport international de la capitale, qui rejoindront les 650 militaires américains encore présents en Afghanistan, d'après son porte-parole John Kirby. Quelque 3 500 autres militaires seront positionnées au Koweït pour pouvoir être envoyés en renfort en cas de détérioration de la situation à Kaboul.

«Il ne s'agit pas d'un réengagement militaire dans le conflit», a assuré Ned Price, tandis que le Pentagone a également affirmé qu'il n'utiliserait pas cet aéroport pour des frappes contre les Taliban.

Londres a parallèlement annoncé le redéploiement de 600 militaires pour aider les ressortissants britanniques à quitter l'Afghanistan.

Ces évacuations interviennent alors que les tractations diplomatiques avec les insurgés n'apportent aucun résultat. Trois jours de réunions internationales à Doha, au Qatar, se sont achevés le 12 août sans avancée significative. Dans une déclaration commune, les Etats-Unis, le Pakistan, l'Union européenne et la Chine ont affirmé qu'ils ne reconnaîtraient aucun gouvernement en Afghanistan «imposé par la force».

Moscou déplore le refus des Taliban de négocier

Interrogé lors d'une conférence de presse ce 13 août, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré, à propos des Taliban : «Ils prennent de plus en plus de villes, de districts. Tout ceci est grave, c’est une erreur. Nous discutons avec toutes les forces politiques en Afghanistan qui ont une importance de quelque sorte que ce soit, dont le gouvernement et les Taliban, les représentants des Ouzbeks, des Tadjiks, des Hazaras, avec tout le monde. Nous voyons à quel point il est difficile de parvenir à un consensus dans la société afghane.»

En outre, le chef de la diplomatie russe a déploré le fait que les Taliban «ont décidé de régler la situation par la voie militaire».

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.