Hausse de la prostitution des mineurs : un rapport vise le «proxénétisme de cité»

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Le gouvernement veut prendre des mesures contre la prostitution des jeunes femmes mineures, un phénomène en «augmentation régulière» selon un rapport remis le 13 juillet par un groupe de travail. Les 32 experts issus de l'Education nationale, de la justice, des forces de l'ordre, de la santé, des associations de protection de l'enfance et des départements pointent notamment le développement d'un «proxénitisme de cité».

Avec l'émergence des réseaux sociaux, qui permet aux proxénètes de mettre en relation clients et prostitués, le phénomène concernerait désormais 7 000 à 10 000 adolescents selon les associations, une fourchette «approximative» et «peut-être en deçà de la réalité», note le rapport, relayé par plusieurs médias. L'âge moyen oscille entre 15 et 17 ans ; il descend jusqu'à 12 ans.

Le nombre de mineurs victimes de proxénétisme a augmenté de 70% en cinq ans

Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a recensé 400 mineurs victimes de proxénétisme en 2020, contre 206 en 2019 et 116 en 2016. «En cinq ans, la progression a été de 70 %», a souligné Catherine Champrenault, procureur générale près la cour d’appel de Paris et présidente du groupe de travail.

Par ailleurs, selon une étude de la police citée dans ce document, 85% des mineures victimes sont exploitées «par des délinquants originaires de cité», un fléau «exclusivement français apparu en 2015» et qui a «rapidement pris son essor». «Ce sont très majoritairement des jeunes filles vulnérables, provenant de tous les milieux sociaux et qui peinent à prendre conscience de leur statut de victimes. Elles ne sont pas dans une logique de survie économique.

Pour elles, la prostitution devient une activité de promotion sociale», a expliqué la magistrate. Une étude de l'Unicef dans le département du Nord en 2016 montrait ainsi que 50% des mineurs se prostituant y trouvaient des aspects positifs, le premier étant l’autonomie financière.

Un «plan national de lutte» en préparation

Une réalité «difficile à intégrer et à comprendre pour les professionnels», selon les experts qui estiment qu'il faut renforcer les effectifs des services d’enquête et de l’aide sociale à l’enfance (ASE), et améliorer «substantiellement la formation» des enseignants et des soignants pour mieux comprendre le «comportement parfois déroutant des victimes», dû à des «mécanismes d'emprise» et aux «conséquences traumatiques des violences subies». Les parents, de leur côté, ne sont pas assez informés des «risques liés aux mauvais usages du numérique par leurs enfants».

Les auteurs du rapport demandent aussi la création de structures d'hébergement spécialisées, afin d'éviter que les jeunes filles secourues ne soient contraintes de «passer plusieurs nuits en foyer d'urgence ou en hôtel» où leurs proxénètes «les retrouvent systématiquement». 

Lors de la présentation des travaux, le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance Adrien Taquet a déclaré qu'un «plan national de lutte» serait présenté en octobre 2021 : «Pour être efficace, nous devons travailler sur toutes les dimensions de la prostitution», a-t-il souligné, promettant des «mesures concrètes» sur «la prévention, le repérage, le traitement judiciaire, la prise en charge tant éducative que médicale, et enfin la formation de tous les professionnels concernés».

 

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