Attaqués au portefeuille par les Sleeping Giants, Boulevard Voltaire, CNews et Valeurs actuelles contre-attaquent en justice

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Une sombre habitude semble s’installer dans le contexte d’une société de plus en plus numérisée, où les réseaux sociaux et les minorités actives favorisés par l’impact d’Internet obtiennent de plus en plus de pouvoir : la volonté des petits censeurs de rendre la justice en lieu et place de l’Etat de droit. Or, l’Etat de droit est un socle des démocraties parlementaires et libérales occidentales. Ainsi, des groupuscules dont on ignore le nombre réel de divisions, à l’instar des Sleeping Giants, mènent des campagnes en ligne en vue de décider, loin des tribunaux, qui a le droit ou non de s’exprimer. Dans le viseur des Sleeping Giants en France : Boulevard Voltaire, CNews et Valeurs actuelles. Ces médias ont décidé d’ester en justice. Et les procès ont lieu fin juin. Il s’agit de dénoncer la censure mais c’est également une question vitale.

Qui sont les Sleeping Giants ? Ils se présentent comme un « collectif citoyen de lutte contre le financement de la haine », une formulation clairement gauchiste. La structure mère est née aux Etats-Unis peu après l’élection de Donald Trump. Leurs premières cibles furent Breitbart News et Steve Bannon. Un succès : les injonctions avaient conduit plus de 4 000 entreprises à retirer leur publicité du site américain. Les activistes ont trouvé un terrain particulièrement fertile en France où il en faut peu pour que l’ère du soupçon s’étende. Jamais critiqués par les médias du Système, au contraire, ils étendent leur toile.

De véritables mises en demeure

Les Sleeping Giants sont un groupe d’activistes qui n’attaque pas directement ses cibles mais s’en prend à qui travaille avec elles. Le but est d’assécher les rentrées financières et publicitaires des médias qui ont le tort de penser autrement que les Sleeping Giants. Le groupe repère un annonceur présent sur les sites de Boulevard Voltaire, Valeurs actuelles et CNews, puis il contacte l’annonceur par les réseaux sociaux. Les entreprises faisant de la publicité sur les sites des trois médias cités reçoivent de véritables mises en demeure du type : « Savez-vous qu’en acceptant d’avoir de la publicité pour vos produits sur le site de tel média, vous financez des idées d’extrême droite, racistes, etc. ? ». Dans la société actuelle, la reductio ad Hitlerum demeure assez efficace pour que nombre d’entreprises ne veuillent pas être associées aux mots mis en avant sur les réseaux sociaux, sachant que leur réponse ou leur absence de réponse sera largement diffusée. Elles contactent les hébergeurs des sites et demandent que leurs produits ne soient plus associés aux médias dénoncés par les Sleeping Giants. Une stratégie de l’intimidation qui est aussi une délation en forme de name and shame.

Les activistes veulent assécher les finances des médias non conformes à leurs idées en supprimant l’argent de la publicité. A aucun moment, l’institution judiciaire n’intervient. Ce sera bientôt le cas. Les procès ont lieu fin juin. Ce qui est en jeu ? La liberté d’opinion. •

 

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