Quand Le Monde militait pour la pédophilie universelle

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Tout le monde peut se tromper. Et en particulier un quotidien. Présent ne fait certainement pas exception à cette règle. Le Monde s’est gravement trompé sur la pédophilie. Il a fini par le reconnaître. Et en 2021, le principal quotidien de gauche, qui est aussi le plus important média de gauche, classé « presse de qualité », même s’il a perdu son statut de « quotidien de référence », a largement couvert l’affaire Olivier Duhamel comme toutes les affaires annexes et incidentes. La pédophilie n’a plus droit de cité au Monde. On ne peut que s’en réjouir.

Le hors-série de Présent numéro 30 de février dernier, consacré à « la gauche pédocriminelle », n’a pas épargné Le Monde, parce que « le quotidien de la rue des Italiens » [jusqu’en 1990, le siège du Monde était dans cette petite rue, située non loin de Présent] avait donné sa caution à la campagne de légalisation de ces pratiques. Mais notre dossier mettait d’abord en cause le quotidien Libération, qui fut le fer de lance des campagnes pédomanes, avec ses journalistes pédo-gauchistes, et aussi Charlie-Hebdo, et bien entendu Le Gay-pied.

Il nous a cependant semblé nécessaire de revenir sur l’implication du Monde dans ces affaires. Certes Le Monde ne s’est pas engagé de façon militante. Il a diffusé les pétitions criminelles, mais ses journalistes n’en étaient ni les rédacteurs, ni les collecteurs de signatures. Et les prises de positions pro-pédophiles comportaient toujours une distanciation. Ce n’est pas Sirius (pseudonyme de Beuve-Méry) ou Jacques Fauvet ou André Fontaine qui prenait position, c’était un « point de vue » qui était publié, ou un « à propos », anonyme le plus souvent. L’appel à la légalisation de la pédophilie (Le Monde du 22-23 mai 1977) se présente par exemple comme une information, le résumé d’un dossier à la fois sociétal et technique. Il n’empêche que Le Monde reprend les arguments des pro-pédophiles sans les commenter défavorablement. Or habituellement Le Monde joue volontiers les autorités morales et les censeurs. Pas sur ces dossiers-là.

Un nouvel Alfred Dreyfus

L’engagement du Monde est parfois allé bien au-delà. Dans l’affaire Luc Tangorre, Le Monde a publié, le 25 janvier 1985, une page entière de soutien à ce violeur en série. Certes Luc Tangorre n’agressait pas que des petites filles. Et ce n’est donc pas le pédophile qu’entendait soutenir ainsi le quotidien de gauche, mais un nouvel Alfred Dreyfus. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, parmi les pétitionnaires en faveur de Tangorre on trouve… le petit-fils du capitaine Dreyfus ! Notre hors-série reproduit in extenso la page du Monde.

Mais Le Monde sera obligé, plus tard, de faire repentance, par l’intermédiaire de Vidal-Naquet. Et notre hors-série reproduit aussi la demi-repentance du président du comité de soutien à Tangorre, l’avocat d’extrême-gauche alors très connu. Son « point de vue » de contrition fut publié en une dans Le Monde du 15 février 1992. Mais si Le Monde avait fait son travail de quotidien de référence, il aurait étudié le dossier au-delà des dires de Vidal-Naquet et ne se serait pas lancé dans cette cause nauséabonde.

« C’est écrit dans Le Monde »

Au-delà des rapports du Monde avec la pédophilie, il est important de se souvenir (c’est le thème de l’éditorial du hors-série) que Le Monde s’est fourvoyé dans de très nombreuses autres mauvaises causes : sa dérive maoïste des années de révolution culturelle, sa lecture procommuniste des évènements portugais de 1975, ses tombereaux d’injures contre Soljenitsyne, son négationnisme sur le génocide cambodgien…

D’une certaine façon, le traitement par Le Monde de la question pédophile a des vertus pédagogiques : cela apprend à douter globalement de la pertinence des foucades et des détestations de l’ex-quotidien de référence.

Quant à ce hors-série, il constitue un véritable outil de contre-propagande, un instrument de la bataille politique : « c’est écrit dans Le Monde » ? Alors commençons par douter !

 

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