Hakim El Karoui est l'auteur de "Les militants du djihad" aux éditions Fayard. Il est chercheur à la Fondation Montaigne*. Son livre est une enquête approfondie sur le djihadisme en Europe de 2010 à 2020. Il se divise en trois parties :
1re vague de djihadistes : 2010-2012.
On laisse faire les imams qui prônent un islam où le prophète n’est plus seulement un messager mais dicte la loi divine. C’est le wahhabisme, la volonté d’imitation du prophète divinisé.
Nous nions catégoriquement cette explication mensongère, car nous savons qu’à partir d’un certain nombre, les musulmans s’attaquent aux non-musulmans, partout sur la planète depuis 1386 ans. La cohabitation avec l’islam a échoué . (Commentaires Cenator en italiques)
2e vague, 2012-2017 : arrivée du salafisme ultra-rigoriste en France, les adeptes partent pour la Syrie faire le djihad. En 2014, quelques milliers de départs pour l’État islamique, comme Mohamed Merah, viré salafiste à cause d’un imam. C’est un djihadisme symbolique ; Merah vise des cibles symboliques, comme l’école juive. C’est le refus d’intégration.
3e vague. Dès 2017, le reflux des djihadistes vers l’Europe.
En France : 1300 en prison, 10'000 fichés S.
Hakim El Karoui prévoit trois solutions possibles pour résoudre le problème du terrorisme, appelé pudiquement djihad.
1er scénario : La mode va s’estomper (peu de chances selon lui), car c’est un phénomène grégaire.
Hakim El Karoui sait très bien que notre civilisation repose sur l’individu, l’islam sur la collectivité, et que ceci – entre autres raisons – nous rend totalement incompatibles. Il sait également que la démographie travaille contre nous.
2e scénario : Djihad idéologique, le scénario réel, en marche aujourd’hui. C’est la salafisation des esprits des musulmans. La diffusion de la norme salafiste, qui ne va pas « s’imposer à tous les musulmans », mais qui est la mesure pour se comparer les uns aux autres : le meilleur musulman est le salafiste.
Dans ce scénario, ce sont les lois les plus extrêmes, rétrogrades et IMAGINAIRES (!) qui s’appliquent. On revient au 7e siècle en Arabie.
Ce djihad idéologique n’est pas un djihad violent mais il se répand, et peut avoir des conséquences, comme le Tchétchène de Samuel Paty : « Je suis appelé pour venger le Prophète ».
3e scénario : C’est la recomposition, avec les réseaux des quartiers, les prisons et avec tout cela un groupement armé de djihadistes de l’étranger sur le théâtre européen.
En d’autres termes, ces trois entités attaquent ensemble l’Occident.
Hakim El Karoui : L’urgence absolue, c'est la prévention, car la répression ne suffit pas.
L’urgence absolue, c’est de garder strictement les frontières de l’Europe, de stopper toute immigration musulmane, et d’expulser tous les radicalisés, avec leur famille.
Hakim El Karoui : La dimension idéologique demande un contre-argument religieux. Il faut contre-argumenter. Le djihad est la voie vers Dieu. Ce sont les réseaux sociaux qui renforcent la radicalisation, pas les imams. Les mosquées sont contrôlées, pas les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux recrutent bien plus. Il faut donc offrir un discours alternatif, le contre-discours est essentiel.
Comment ose-t-il dire cela alors que même le président des États-Unis a été censuré puis éjecté des réseaux sociaux ?
Les GAFAM censurent ceux qu’ils veulent bien censurer.
Quant aux mosquées en Suisse, le spécialiste de la radicalisation islamique pourrait lire l’ouvrage de Mireille Vallette : Le radicalisme dans les mosquées suisses : islamisation, djihad culturel et concessions sans fin et celui de Saïda Keller-Messahli : La Suisse, plaque tournante de l’islamisme.
Hakim El Karoui : Les arguments sont fondés sur une jurisprudence rigoriste de l’islam. Exemple : l’antisémitisme. (Il montre des extraits du Coran.) Le prophète échoue à faire alliance avec les tribus juives, c’est pourquoi il appelle à les tuer.
Nous ne voyons pas en quoi cette contextualisation aidera les juifs à ne plus être des cibles pour l’oumma!
Stop à l’enfumage !
En tout, Hakim El Karoui a étudié 1400 djihadistes européens, dont la moitié sont des Français.
Il dit que son livre refuse toute victimisation ou angélisme, ne veut ni tout excuser ni tout accepter.
Il parle de militants, car le djihadiste est un militant ultra-rigoriste, dont la vision est basée sur la confrontation entre eux et nous, eux et l’Occident. Pour le djihadiste, on est en guerre.
Et si ces musulmans djihadistes se considèrent en guerre, nous le sommes également par la force des choses. Nous sommes en guerre et les lois sont de plus en plus restrictives pour nous empêcher de nous armer, alors que la racaille dispose d’armes hors la loi.
La version armée de l’islamisme, c’est le djihadisme. C’est-à-
dire la volonté de prendre les armes contre un ennemi. Hakim El Karoui analyse comment les jeunes en arrivent là.
Les djihadistes ont une vision de la vie et la mort qui leur donne une position d’invulnérabilité face à nous, ils aiment cela.
Mohamed Merah : « Je veux réussir ma mort comme vous avez réussi votre vie.»
Ben Laden : « Nous aimons autant la mort que vous la vie ».
Il est difficile de combattre cela.
El Karoui: Dire « tous les musulmans ne sont pas des djihadistes mais tous les djihadistes sont des musulmans » est une tautologie. Seuls les 0,05% des musulmans sont concernés, les 95% ne sont pas touchés par le phénomène.
Le sondage de l’Institut Montaigne a montré que 28% des musulmans placent la charia avant la République, les lois françaises.
Comment faire pour que ce tiers ne soit pas tenté de passer à la violence ?
El Karoui : La répression, la peur du gendarme, et la prison. Cela concerne peu de personnes. Beaucoup de jeunes qui sont tentés par le djihad le sont seulement par une affirmation identitaire. El Karoui est d’accord qu’à la fin ça fait beaucoup de monde pour les projets terroristes. Mais c’est une approche quantitative du phénomène.
Les analyses précédentes portaient sur 10-20 cas ; et leurs conclusions étaient :
- Le djihadisme c’est à cause de l’urbanisme.
- Le djihadisme, c’est à cause de la discrimination.
- Le djihadisme, c’est à cause de la guerre en Irak.
- Le djihadisme, c’est à cause du conflit israélo-palestinien.
- Le djihadisme, c’est à cause du nihilisme.
- Ou, comme dit Gilles Kepel : C’est la radicalisation de l’islam.
El Karoui a mis ces interprétations de côté. Il a analysé le phénomène en agrégeant des statistiques, vu d’en haut, et retracé les parcours. Et le résultat : c’est un phénomène extrêmement simple. El Karoui répète : « vu d’en haut ».
C’est toujours la même catégorie de personnes : des jeunes, d’âge moyen 25 ans, et Hakim El Karoui parle d’Europe, c’est-à-dire Allemagne, France, Belgique, Grande-Bretagne, et ils viennent des milieux populaires, pas forcément des banlieues, mais aussi de Paris, de Molenbeek. Le djihadiste rural n’existe pratiquement pas.
Beaucoup sont des convertis, 25-30%, alors que les convertis ne sont que 5% de l’ensemble des musulmans. Il y a comme constante une rupture spirituelle. 80% ont connu une rupture spirituelle, ont quitté la religion de leurs parents, l’islam des parents, et vont vers l’islam de confrontation.
Remarquons ce formidable enfumage tout au long de l’interview. Si le musulman va de l’islam modéré à l’islam radical, où est la rupture ? La radicalisation, c'est le retour aux sources. Le Coran, parole incréée de Dieu, est indivisible et irréformable. La continuité entre islam pacifique et islam sanguinaire reflète simplement le fait que l’islam est devenu guerrier à cause du nombre des conquérants sur le sol des mécréants.
El Karoui : Dans leurs quartiers, il y a d’autres groupes fortement religieux, comme les évangéliques. (Ben voyons !) Les jeunes djihadistes sont travaillés depuis longtemps par l’islamisme, les Frères musulmans, les salafistes, etc., qui sont établis depuis une trentaine d’années.
Ce qui signifie que l’intégration ne s’est jamais faite, mais là, Hakim El Karoui ne voit – d’en haut – que du feu !
El Karoui : Pas de djihadistes sans recruteur (alors que El Karoui dit que le recrutement se passe essentiellement sur le Net). Le recruteur n’a pas plus de capacité d’action qu’à l’échelle de son petit quartier, c’est à dire 2-3000 personnes à convaincre. Les chercheurs de l’Institut Montaigne ont reconstitué cela !
El Karoui : Pourquoi 28% mettent la charia avant la République ? Mais toutes les religions font cela !
Bercoff : L’islam amène quand même une pratique particulière, non ?
El Karoui : Qu’est-ce que cela veut dire, la charia avant tout ?
L’enjeu, c’est plus que la religion, c’est un enjeu d’identité.
Pour les Blancs, l’enjeu est également l’identité. El-Karoui le sait...
Nous avons attendu désespérément tout au long de l’entretien que Bercoff demande à El Karoui son avis sur la dissolution de Génération Identitaire. En vain.
El Karoui : La charia, ce n’est pas seulement couper la main aux voleurs. L’idée, c’est : mon identité, c’est musulman, ce n’est pas Français, ce n’est pas fils de mes parents. Cette identité religieuse passe avant l’identité citoyenne républicaine. C’est une identité universelle (l’oumma), et elle permet surtout de se poser en s’articulant avec le micro-local. Et là, il n’y a pas de place pour l’identité nationale.
C’est une merveilleuse manière qu’El Karoui utilise pour endormir les Français. Il s’agit simplement ici de savoir qu’en islam, l’oumma l’emporte sur tout le reste, le communautarisme est contenu dans l’islam même. C’est l’échec total de la politique multiculturaliste sans limite pratiquée en Occident.
Bercoff : Est-ce qu’on, l’école a raté quelque chose ?
El Karoui : L’intégration, c’est la société, ceux qui vivent avec les immigrés. Dans la majorité des cas, ça marche, mais dans d’autres c’est le dysfonctionnement complet.
Mais en réalité TOUTE la politique d’intégration avec les extra-européens est un leurre, on assiste en Occident à une conquête qui n’a pas le droit de dire son nom.
El Karoui : Pour que ça marche il faut que ce soit une minorité qui s’intègre à une majorité. Dire qu’il y a trop d’immigrés est faux, il y a trop de concentration. En Seine-Saint-Denis, on est passé de 15% à 30% d’immigrés entre 1982 et 2015. Immigré, c’est étranger né à l’étranger. C’est la concentration qui pose problème.
Pas forcément : ce sont surtout la quantité des immigrés et l’incompatibilité de ce mélange qui posent problème.
El Karoui : Ce n’est pas l’État qui fait l’intégration, c’est la société, les enfants qui vivent avec les enfants, les immigrés de différentes générations.
Nous invitons Hakim El Karoui à voir les attaques violentes, quasi quotidiennes, que des immigrés mènent contre des kouffars, souvent en bande. C’est aussi une forme de djihad, le djihad par non-intégration qui se déroule sur notre sol – que les GAFAM, par ailleurs, censurent pour nier le phénomène et endormir la population conquise par l’islam.
El Karoui : Il n’y a pas de problème avec les chiffres de l’immigration, le problème est une trop grande concentration, ce n’est pas le nombre.
Mais comme on dit, à partir d’un moment la quantité fait la qualité.
Et Hakim El Karoui propose la solution : la dilution.
Vidéo de l’interview : "Les militants du djihad" par Hakim El Karoui
Extraits Cenator
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* Qu’est ce que L’Institut Montaigne
« La mission que nous portons avec toute l’équipe de l’Institut est d’œuvrer pour l’efficacité de l’action publique, la cohésion sociale et la compétitivité de notre économie. C’est pourquoi notre ambition de chaque jour est d’innover, d’évaluer, de proposer et d’expérimenter à la poursuite de ces objectifs. »
Henri de Castries, Président de l’Institut Montaigne
https://www.institutmontaigne.org/qui-sommes-nous
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https://www.institutmontaigne.org/experts/hakim-el-karoui
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Hakim El Karoui - Essayiste
Hakim El Karoui, né le 30 août 1971 à Paris, est un essayiste et consultant français. Proche du pouvoir politique, Hakim El Karoui a pour ambition de créer un « islam de France ».
Date/Lieu de naissance : 30 août 1971 (Âge: 49 ans), Paris, France
Enseignement : Université Lumière Lyon-II Berges du Rhône, École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud
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Polémique autour des chiffres inquiétants de l'étude "Un islam français est possible"
RTS, Forum, 22.09.2016 - Débat entre Hakim El Karoui, auteur de l'étude, et Saïda Keller-Messahli, directrice du Forum pour un islam progressiste.
Et vous, qu'en pensez vous ?