Pourquoi Trump est légitimé à saisir la Cour suprême

A peine Trump a-t-il déclaré qu’il saisirait la Cour suprême en cas de victoire Démocrate que les médias habituels se sont rués pour l’attaquer. Comme ils savent si bien le faire leurs journalistes ont alors immédiatement tenté de dépeindre le président américain comme un autocrate. Des attitudes journalistiques qui n’étonnent plus personne.

La question qui aurait dû se poser était en réalité de savoir si Trump est légitimé à saisir la justice et à contester la victoire de Biden. Et la réponse est oui, trois fois oui. Parce qu’alors il faut rappeler tout le contexte de cette élection, dont certains éléments factuels extrêmement importants ont comme d’habitude été largement passés sous silence.

Une première considération porte sur la saisine de la justice. Et alors non, Trump ne va pas saisir la justice parce qu’il serait un mauvais perdant. Avant même le jour de l’élection plus de 300 recours en justice avaient déjà  été déposés devant les tribunaux américains, des recours qui visaient surtout les manières litigieuses dont le vote par correspondance a été rapidement élargi et mis en place ces derniers mois dans certains Etats américains en raison de la pandémie. C’est toute la question de cet élargissement précipité du vote par correspondance aux Etats-Unis qui est soulevée, comment cet élargissement a été fait, à quelles conditions, avec quelles modifications, avec quelles garanties de respect du processus électoral.

Depuis le mois de mai 2020 au moins le Président Trump et les Républicains ont mis en garde contre les risques de fraudes, d’irrégularités et de dysfonctionnements, qu’allaient amener cet élargissement précipité du vote par correspondance que bien des Etats américains ne pratiquaient jusqu’alors que de façon très limitée. Les Démocrates et la presse de service ont alors aussitôt dénoncé une opposition opportuniste des Républicains du fait que ce seraient surtout les Démocrates qui utiliseraient le vote par correspondance.

La réalité et les faits qui ont suivi ont pourtant donné raison au président Trump et aux Républicains.

Dans le vote de la primaire présidentielle Démocrate du 23 juin à New-York – qui venait donc juste d’élargir le vote par correspondance – plus de 21 % des bulletins de vote ont dû être déclarés invalides, 84'000 bulletins ont été disqualifiés pour arrivée tardive, absence de cachet postal ou défaut de signature ou autres défauts. C’est du point de vue électoral une catastrophe tout simplement abyssale. La justice a déclaré que les citoyens avaient été privés de leurs droits politiques et que leurs droits constitutionnels avaient été violés. Et cette première débâcle s’est déroulée dans un contexte purement Démocrate à l’intérieur de circonscriptions et d’enjeux de la primaire Démocrate. [1] On vous laisse imaginer dans le contexte présidentiel.

Comme si cela ne suffisait pas pour mettre en doute la crédibilité du processus électoral par correspondance instauré à la va-vite aux USA, le service douanier et de protection des frontières de l’aéroport de Chicago révélait le 27 juillet que pour les six premiers mois de l’année ils avaient saisis dans des colis envoyés depuis la Chine, la Corée du sud et le Royaume-Uni, rien moins que 19'888 faux permis de conduire américains, la majorité contenant comme par hasard le profil de jeunes universitaires tout pareil à celui de l’électorat Démocrate des grandes villes américaines.

Aux Etats-Unis le permis de conduire est reconnu comme pièce d’identité et est utilisé pour s’authentifier dans les votations, c’est le numéro d’identification figurant sur le permis de conduire qui est utilisé pour prouver son identité dans les processus de vote et y compris dans le processus de vote par correspondance.

A la suite de cette affaire les Démocrates et des hauts responsables des votations ont immédiatement nié que ces faux permis de conduire puissent être utilisés pour une fraude électorale. Leur explication n’a toutefois convaincu qu’eux-mêmes, elle repose uniquement sur le fait que, selon eux, pour utiliser ces faux permis il faudrait avoir accès à d’autres données de vérifications liées à ces permis, sans préciser toutefois lesquelles pour des raisons de sécurité. Une explication purement théorique construite pour évincer le problème, chacun comprenant que procéder à une vérification d’identité de tous les bulletins reçus par correspondance serait de toute façon matériellement impossible tellement la tâche est colossale.

Les services douaniers de Chicago ont par ailleurs confirmé l’extrême gravité du problème, puisque bien que ne se prononçant pas sur la question électorale proprement dite, ils se sont déclarés très inquiets, les codes-barres de ces faux permis fonctionnant parfaitement (ce qui indique une possible pénétration des bases de données officielles par les faussaires) et pouvaient être utilisés pour des usurpations d’identité et toutes sortes de catégories de fraudes. [2]

Si l’on rajoute – toujours comme par hasard – que ces faux permis de conduire ne visaient pas seulement un profil type d’électeur Démocrate (jeune universitaire urbain) mais les domiciliaient précisément dans les régions autour de Chicago et notamment dans le Michigan, un Etat clé dont le résultat électoral sera déterminant, il faudrait être aveugle ou singulièrement de mauvaise foi pour ne pas voir le rapport entre ces faux permis de conduire et le scrutin présidentiel.

Ces deux événements, la débâcle du vote des primaires Démocrates à New-York puis ces saisies massives de faux permis de conduire à Chicago auraient dû faire la une des journaux et tous les grands titres. Ce sont des informations de première catégorie sur le contexte électoral actuel aux USA. Ce ne sont ni des interprétations ni des inventions journalistiques mais simplement des faits établis et documentés par des services de l’Etat.

Ces faits n’ont pas été révélés par la presse habituelle en Suisse romande. On ne demande ici même plus pourquoi. Les Suisses romands qui paient leur information plus cher que probablement partout ailleurs dans le monde doivent juste croire et avaler ce qu’on leur dit. Aventinus ou pas.

Quant à savoir si Trump serait un autocrate et un mauvais joueur, où n’aurait aucune légitimité à contester la victoire de Biden, voilà exactement ce que la réalité ne montre pas.

A teneur de ces faits donc dûment prouvés et documentés, une faillite électorale avérée et colossale lors des primaires avec les votes par correspondance, un envoi massif de fausses pièces d’identité visant un profil type électoral Démocrate, le président Trump est aujourd’hui parfaitement fondé à discuter la moindre voix dans la moindre circonscription du territoire américain.

Et ça ce sont des faits, juste des faits.

Si vous ne le saviez pas peut-être devriez vous vous demander si vous suivez les bonnes sources d’information. Parce qu’ignorer ces deux événements essentiels à la compréhension du contexte actuel relève plus de la malversation que de l’ignorance.

Michel Piccand

Sur ces questions de processus électoral et de votations, pourtant essentielles à la démocratie, ne pas manquer l’article à venir sur l’incroyable nombre de bulletins blancs qui est apparu à Genève lors de la votation sur l’initiative de limitation en septembre dernier.

[1]

Over 80,000 mail-in ballots disqualified in NYC primary mess

https://nypost.com/2020/08/05/84000-mail-in-ballots-disqualified-in-nyc-primary-election/?utm_source=twitter_sitebuttons&utm_medium=site%20buttons&utm_campaign=site%20buttons&fbclid=IwAR1zrjzOjjbQjTXuL6LXC9pD5Dltj9vTpi60kEqP78Kdshrlj8AGjEJgYrE

[2]

Over 19K Fraudulent IDs Seized by CBP Officers in Chicago

https://www.cbp.gov/newsroom/local-media-release/over-19k-fraudulent-ids-seized-cbp-officers-chicago

« Les permis de conduire étaient destinés à diverses personnes dans différents États, la grande majorité étant destinée aux États voisins. La plupart étaient destinés aux étudiants en âge de fréquenter l'université, et d'autres permis de conduire partageaient la même photo mais avaient des données biographiques différentes. Une autre préoccupation était que le code barre attaché aux permis du Michigan fonctionnait. »