Genève ferme les bordels, panique à la RTS

Le journalise lèche, lâche et lynche. Darius Rochebin vient d'en faire l'expérience. Fusillé par ses confrères. Indépendamment des faits reprochés, il y a sans doute dans la meute quelque collègue heureux de dynamiter la statue du Commandeur, de salir ce présentateur trop propre sur lui pour être honnête. La transparence n'est que relative pourtant. Avec des pudeurs de jeune fille, on évoque deux cadres encore en place ou qui auraient été suspendus, deux cadres dont on ne cite pas les noms. La RTS n'a pas toujours été aussi regardante lorsqu'elle accrochait les têtes de ses victimes à son tableau de chasse. D'ordinaire, on tire à vue en citant et recitant le nom du fautif. Là, silence. Deux cadres, seulement deux cadres. On finira bien par savoir pour qui le monde médiatique a tant d'égards et sans doute aurons-nous des surprises. Derrière ce mutisme, ce ne sont sans doute pas ses collaborateurs que la RTS cherche à protéger mais bien elle-même. Quand on s'érige en arbitre des élégances, quand on prétend guider les esprits avec l'argent de la redevance, il faut être propre. Faire la leçon au quotidien tout en commettant chez soi ce qu'on fustige ailleurs, c'est moyen. Vous imaginez si l'un de ces mufles se trouvait être le commentateur des élections américaines ? Vomir sur Trump tout en profitant de sa position hiérarchique pour s'autoriser quelques secondes d'excitation, voilà qui ne manquerait pas de panache. Et pendant qu'on y est, elles sont où les MeToo ?

Yvan Perrin, 3.11.2020