Quand YouTube censure… Johnny Hallyday
Seins nus: le clip de "Rock'n'oll attitude" du chanteur censuré
Jonas Follonier- 4 septembre 2020
Le clip de la chanson Rock’n roll attitude, de Johnny Hallyday, est maintenant signalé sur YouTube comme «pouvant choquer certains publics». En cause, les trois ou quatre nichons qu’on y aperçoit…
Cette petite censure que l’on m’a signalée en dit long sur le puritanisme qui sévit actuellement en même temps qu’une pornographie toute-puissante. Il s’agit en réalité des deux faces d’une même pièce hypocrite. Et d’un moyen pour les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) de contrôler nos vies, quitte à faire passer nos plaisirs et nos libertés à la trappe – et à anesthésier nos désirs.
Analyse
Ah, la libération sexuelle! On croyait que la fin du monde ancien, patriarcal et puritain, laisserait place à des lendemains qui chantent, où les désirs seraient assouvis et où la frustration sexuelle appartiendrait au passé… La grosse blague! [...]
Que lui restait-il pour justifier ses causes et ses actions? Les communautés. Et ainsi s’installèrent progressivement divers réflexes de la nouvelle gauche, prenant le nom de communautarisme, de néo-féminisme ou d’anti-racisme indigéniste.
Capture du clip «Rock’n’roll attitude», Bernard Schmitt, 1985. [...]
A lire ensuite: Quand le monde devient un « safe space »
Une même analyse peut être menée à l’endroit du néo-féminisme, qui se nourrit de «réflexions sur le genre» et s’abreuve de théories voulant mettre fin à la «culture machiste» de nos sociétés. Entendons-nous: il est évident que les femmes ne doivent pas être discriminées, puisque tout être humain est égal en droit. Mais ce n’est pas comme ça que les mouvements à la mode se saisissent de la question. Il s’agit maintenant de penser en sociologues, quel que soit le sujet et le niveau de la discussion: n’existent que des «groupes sociaux» – bref, des communautés. Ajoutez à ce tableau réducteur une bonne vieille dialectique marxiste, et le terrain de combat est tout prêt: la «culture du viol» oppresse les femmes tout comme la «bourgeoisie» oppressait le prolétariat. Quant au genre humain et à sa complexité, on repassera.
Un nouveau puritanisme
Rien d’étonnant, dès lors, que le mouvement de la libération sexuelle voulant porter un coup fatal au puritanisme excessif de l’ancienne société ait accouché d’un nouveau puritanisme. A force de voir du sexisme partout et de traquer ainsi la moindre représentation sexuelle de la femme, on en arrive à des aberrations qu’on ne pourrait qualifier autrement que de censure puritaine. [...] Cet épisode signalé aujourd’hui par un ami a valeur d’exemple: le clip de la chanson Rock ‘n roll attitude de Johnny Hallyday n’est désormais plus disponible sur YouTube. En cliquant sur le lien qui pointe vers la vidéo, on peut lire cette information de la plateforme appartenant à Google: «La communauté YouTube a jugé le contenu suivant inapproprié ou choquant pour certains publics.» En cause, des seins nus apparaissant quelques secondes dans le clip.
Tout est là: la «communauté» YouTube a jugé le contenu «inapproprié» pour «certains publics» – comprenons par là la communauté des d’jeun’s, et allez savoir quelles autres encore. [...] Ce qui est cocasse, c’est d’en arriver à une société où un simple clic permet à un gamin de n’importe quel âge d’accéder à de la pornographie en tous genres, notamment hardcore, et où la réponse des GAFA est de censurer sur leurs plateformes tout téton qui s’y présente. Cela revient à répondre à la débauche par la création de frustrations!
Bien entendu, les autres occurrences de ce genre d’absurdité abondent. Jean-Paul Brighelli remarque que les périodes de pandémie y seraient particulièrement propices. Voici quelques cas qui méritent d’être relevés:
[...]
A qui profite le crime?
Mais allons plus loin. S’agit-il vraiment d’épargner nos chères petites têtes blondes de ces poitrines que l’on ne saurait voir – mais qu’on sait désormais cacher? Pas si sûr que l’idéologie du moment soit la seule responsables de ces manœuvres des grandes multinationales. Si l’on se balade sur Youtube sans avoir de compte Google, on doit non seulement cliquer sur «Je comprends et je souhaite poursuivre» si l’on veut visionner ce clip, mais on doit créer un compte Google et indiquer son âge dans ses informations personnelles! Il est bien sûr facile comme bonjour de tricher dans la livraison de ces informations. L’intérêt direct de Google est donc simplement de récolter plus d’abonnés.
Image en avant: Johnny Hallyday en 1979 © GINIES/SIPA Numéro de reportage: 00232548_000060
article complet: https://www.causeur.fr/youtube-johnny-rock-n-roll-attitude-181297
Il n’est pas difficile de comprendre vers quelle population s’oriente le prisme de cette odieuse plateforme, et les censeurs de Google n’ignorent pas que ceux qui bâchent leurs femmes sont les premiers consommateurs mondiaux de pornographie en ligne. Leur hypocrisie est à vomir.