Irlande occupée : répression accrue contre les patriotes

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Pendant l’épidémie de Covid-19, l’occupant britannique en Ulster et ses hommes à tout faire de la PSNI (police nord-irlandaise) ne chôment pas. Prouvant ainsi, à ceux qui en douteraient encore, que l’accord de 1998 (dit du « Vendredi saint »), accord supposé mettre fin aux affrontements entre patriotes irlandais et pro-Brits, n’est qu’un attrape-couillon : Dublin renonçant à œuvrer pour la réunification de tout le pays – A Nation Once Again – de saint Patrick et de sainte Brigitte ; et le désarmement à sens unique des patriotes face aux forces de sécurité britanniques et aux milices orangistes (plus agressives que jamais ces dernières années).

La semaine dernière, une dizaine de membres supposés de la New IRA (la « Nouvelle IRA », dissidente) ont été arrêtés au cours de rafles brutales programmées par la PSNI. Ils ont été inculpés pour appartenance à une « organisation terroriste » : c’est, depuis des lustres, l’étiquetage systématique de tous les groupes non béni-oui-oui qui ont l’outrecuidance de militer pour le retour de l’Ulster dans le giron national. Et comme, de surcroît, la New IRA dénonce et rejette l’accord de 1998, ses membres sont forcément des « terroristes »…

Les raids contre les patriotes, organisés sous le nom de code Operation Arbacia, ont officiellement été menés par la PSNI. Mais ils ont été pensés, préparés, commandités et diligentés par le redoutable MI5. Ce « service de la sûreté » (MI5 : Military Intelligence, section 5), responsable de la sécurité intérieure du Royaume-Uni (et donc de celle de l’Ulster occupé), reste l’ennemi irréductible de l’IRA (nouvelle, ancienne, passée et à venir).

Sept hommes et deux femmes ont été arrêtés dans les comtés de Derry, Armagh et Tyrone, dans le même temps que les locaux du mouvement Saoradh (« Libération » en gaélique) à Belfast, Derry et Newry étaient perquisitionnés (et mis à sac…). Pour le motif que Saoradh serait la vitrine politique de la New IRA (là encore, la sempiternelle et bien commode accusation portée contre tous les mouvements nationalistes).

Deux hommes, Shea Reynolds, 26 ans, et Patrick McDaid, 50 ans, ont comparu devant le tribunal de Langside et lourdement chargés : velléités terroristes, appartenance à une organisation interdite, conspiration, etc. Mêmes charges retenues contre les autres personnes raflées. L’accusation de « conspiration », une conspiration à ciel ouvert consistant à militer pour la réunification de l’Irlande, pourrait être portée contre des dizaines de milliers de catholiques d’« Irlande du Nord ». Ce que ne manquent pas de faire les milices protestantes.

Le mouvement Saoradh, dont nous avons eu l’occasion de parler dans Présent (11 octobre 2016, 28 février 2017, 6 mars 2018, notamment), continuant de monter en puissance en Ulster, mais aussi en République d’Irlande, les provocations à son égard se multiplient. D’autres se préparent dans les officines du MI5 qui, selon nos sources, aurait infiltré des cellules de la New IRA. Lui faire porter le chapeau d’un attentat suggéré, voire exécuté, par des infiltrés, permettrait de procéder à de nouvelles arrestations et, par contrecoup, d’impliquer Saoradh. C’est vieux comme les robes de la reine d’Angleterre. Mais le MI5 et ses sbires ulstériens pensent qu’on ne change pas des recettes qui ont fait leurs preuves… •

Photo : démonstration de force nationaliste à Dublin.

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