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Au nom de quoi Israël devrait-il donner toute la Judée-Samarie, dite Cisjordanie, aux arabes locaux, dits palestiniens ?
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Michel Garroté -- Pourquoi revenir en 2020 sur ce sujet alors que je le traite dans mes analyses depuis maintenant quarante ans ? J'y reviens parce que les récents propos de Netanyahu signifient que l'Etat d'Israël englobera, progressivement par étapes, 30% du territoire de la Judée-Samarie dite Cisjordanie, les 30% en question couvrant 132 implantations israéliennes où vivent 450'000 Israéliens. Face à (et contre) l'israélophobie, rappelons ceci : l’annexion de la Cisjordanie par le Royaume hachémite de Jordanie en 1950 n’a jamais été internationalement reconnue. Les critiques accusant Israël d’être un « occupant illégal » ont ignoré le fait qu’Israël a légitimement pris le contrôle de territoires non souverains durant une guerre défensive en 1967.
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Commençons par ceci : en ce qui me concerne, le sionisme (car c'est bien de cela qu'il s'agit, y compris à propos de la Judée-Samarie), en ce qui me concerne, écrivais-je, le sionisme, c'est tout simplement la réalité de l'Etat d'Israël sous la forme d'un Etat juif doté d'un territoire viable aux frontières authentiquement sûres. Autrement dit, quand je me proclame non-juif pro-sioniste, non-juif philo-sioniste, non-juif philosémite, non-juif sémitophile (ce que je suis en effet), j'admets simplement, en ma qualité de non-juif pro-sioniste, que le peuple hébreu a habité en Terre promise et a le droit d'habiter à nouveau en Terre promise, sous la forme d'un Etat juif doté d'un territoire viable aux frontières réellement sûres, concrètement, sous la forme de l'Etat d'Israël actuel, ainsi qu'une partie de la Judée Samarie historique, dite, par certains, Cisjordanie.
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Le fait est qu'en dehors du courant philo-sioniste, les politiciens, les faiseurs d'opinion et les journalistes ne reconnaissent généralement l'Etat d'Israël que sous condition. Ils reconnaissent l'Etat d'Israël à condition que celui-ci cède le Sinaï (c'est fait), le Sud-Liban (c'est fait), la bande de Gaza (c'est fait), la Judée Samarie (terme historique) dite Cisjordanie (terme colonial) et la moitié de Jérusalem aux arabes locaux, dits palestiniens. Ils reconnaissent l'Etat d'Israël à condition qu'un Etat palestinien soit créé au plus vite. Il s'agit là d'une bien étrange reconnaissance de l'Etat d'Israël.
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Car le Sinaï abrite divers groupes terroristes. Le Sud-Liban est aux mains des terroristes du Hezbollah. La bande Gaza est aux mains des terroristes du Hamas. Et la Judée Samarie, outre la branche armée crypto-terroriste du Fatah, abrite diverses milices armées, terroristes et claniques, dont la principale vocation est la destruction de l'Etat d'Israël. Enfin, Jérusalem sous contrôle administratif et policier en partie palestinien, ce serait le chaos garanti sur tous les Lieux Saints de la ville.
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Quant à la superficie actuelle d'Israël (la taille de la Picardie, ou encore, la moitié de la Suisse), aucune nation démocratique au monde n'accepterait de s'en contenter, surtout dans l'actuel climat de haine prédominant. Avec les obus, roquettes et missiles du Hezbollah qui pleuveront encore sur la moitié nord d'Israël, avec les obus, roquettes et missiles du Hamas qui pleuveront encore sur la moitié sud d'Israël, avec les ridicules 12 km qui séparent Netanya en Israël, de Tulkarem en Judée Samarie, la démocratie israélienne est la démocratie la moins protégée de la planète. A cet égard, être pro-sioniste, c'est simplement défendre le droit d'Israël à la même sécurité territoriale que les USA et l'Union Européenne. Or, avec les frontières d'Israël fixées par l'ONU il y a plusieurs décennies, cette sécurité territoriale est tout simplement inexistante parce que rendue impossible par la haine de la plupart des voisins, directs ou indirects, d'Israël.
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Et les catholiques (parlons-en, puisque je suis un politologue qui se revendique catholique pro-sioniste...), que pensent-ils d'Israël ? L'essentiel, pour les catholiques devrait - normalement - se situer, en termes de foi, d'une part dans l'origine et d'autre part dans l'eschatologie, dans le sort ultime, de la personne humaine et de l'Univers. Concernant l'origine, Saint Bernard, parlant des chrétiens par rapport au judaïsme, a écrit que « les branches (ndlr : les chrétiens) ne doivent pas être ingrates envers la racine (ndlr : les juifs). Les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu'elles tiennent d'elle ». Concrètement, l'Eglise catholique reconnaît le lien qui relie les catholiques au judaïsme. L'Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les Prophètes d'Israël (dans Nostra Aetate). Saint Jean évangéliste a écrit que « le salut vient des Juifs » (Jn 4, 22).
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Concernant l'eschatologie, le sort ultime de la personne humaine et de l'Univers, je crois fermement (c'est mon droit au nom de la liberté religieuse) que Dieu aura un seul peuple, Israël et toutes les personnes de bonne volonté issues des nations. Un seul peuple sur toute la terre. Dieu jugera le monde et l'Eglise de la même manière que l'un et l'autre auront jugé Israël. Dans cette dimension eschatologique, le philo-sionisme chrétien, ce n'est donc pas la peste.
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Un journaliste catholique m'a fait un jour la réflexion suivante, je cite : « Catholique veut dire universel. Le sionisme, ce n'est pas vraiment cela. Sauf si vous le traduisez par patriotisme israélien. Mais en Israël, la définition ou plutôt l'application qui est faite du sionisme est souvent beaucoup plus restreinte que cette acception. Et certains Israéliens donnent même au sionisme les contours géographiques rigides de l'Ancien Testament. Avec les conséquences que l'on sait... A part cela, je considère que les Juifs sont nos frères, j'ai des amis en Israël et, comme chrétien, je suis naturellement opposé à toute forme d'antisémitisme. N'oublions jamais que nos racines spirituelles plongent jusque dans l'Ancien Testament ! » (fin de citation).
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J'aimerais revenir, sans porter le moindre jugement, sur l'extrait suivant de la citation mentionnée plus haut : « les contours géographiques rigides (...) avec les conséquences que l'on sait ». Car je crois, en effet, que le dialogue judéo-chrétien achoppe régulièrement sur ce point. A vrai dire, ni les juifs, ni les chrétiens, ont une définition unanime du mot « sionisme » et de ses contours géographiques. Dans le jargon politico-médiatique, le mot « sionisme » a une connotation terriblement péjorative. Cela tient notamment au fait que, depuis des décennies, la définition marxiste et la définition islamiste du mot « sionisme » a été adoptée par la quasi totalité de la classe politico-médiatique occidentale. Or, cette définition marxiste et islamiste du sionisme est un produit dérivé de l'expression « entité sioniste », expression négationniste et génocidaire disqualifiant l'Etat d'Israël et vouant celui-ci à la destruction. Autrement dit, le dialogue judéo-chrétien sur la légitimité du sionisme est torpillé, sur ses bases mêmes, par l'adoption inopportune d'une terminologie ni juive, ni chrétienne, mais marxiste et islamiste. Comme je l'ai écrit plus haut, le sionisme juif et le philo-sionisme chrétien, de façon concrète, historique et géographique, c'est la viabilité de l'Etat d'Israël dans un espace qui rend possible cette viabilité malgré un environnement musulman foncièrement hostile, pour ne pas dire génocidaire.
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J'aimerais encore ajouter, ce sera mon seul témoignage, que je me suis rendu en Israël à cinq reprises (et qu'avant cela, j'ai été pendant des années, un supporter inconditionnel et servile des terroristes l'OLP). La première fois, j'ai été en Israël en avril 1983 ; la deuxième fois en novembre 1989 ; la troisième fois en juin 1997 ; la quatrième fois en 2010 ; et le cinquième fois en 2011. En 1983, je fis la connaissance d'Ovadia Soffer, ambassadeur d'Israël auprès du siège européen de l'ONU à Genève, puis de deux historiens israéliens, Bat Yeor, d'origine juive égyptienne et son époux, David Litman, d'origine juive anglaise. En 1983 en Israël, je rencontrais Asher Naïm, d'origine juive libyenne, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères et Shlomo Bino, d'origine juive irakienne, directeur pour le Moyen-Orient au même ministère.
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Je suis arrivé à Jérusalem en 1983 complètement athée. J'en suis reparti croyant (on appelle ça le "syndrome de Jérusalem"). La deuxième fois, en 1989, j'ai surtout parcouru Jérusalem, Nazareth et des villes de Judée-Samarie. La troisième fois, en 1997, je me suis notamment rendu à Tel-Aviv, Jérusalem, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Nazareth. La quatrième fois, en 2010, j'ai passé un mois à Jérusalem. Et le cinquième fois, en 2011, j'ai passé un mois à Tel Aviv.
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Par ailleurs, côté terre d'islam (puisqu'on me reproche d'être "islamophobe"), je me suis rendu en Syrie, en Jordanie (où 80% des habitants sont palestiniens et 20% sont hachémites), au Liban (devenu un "Hezbollistan" contrôlé par les mollahs intégristes de Téhéran), en Turquie (devenu "Erdoganistan") et au Maroc.
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Pour moi, question pro-sionisme, la situation s'est encore davantage éclaircie, d'une part, suite à une rencontre interreligieuse, avec notamment le Juif messianique Israélien Ruben Berger à l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune. Et d'autre part, parce que j'ai lontemps été en lien avec une communauté catholique philosémite (reconnue par le Vatican, précisons-le...) qui célèbre la prière d'entrée dans le shabbat tous les vendredi soir. J'écris que la situation s'est encore davantage éclaircie dans le sens où, pour moi, la négation d'Israël entraîne - naturellement - la négation de l'Eglise catholique en particulier et du christianisme en général. En effet, les conditions de vie déplorables des chrétiens orientaux en terre d'islam ont pour corollaire la volonté de détruire « l'entité sioniste », Israël.
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De même, si Israël (dans ses frontières actuelles et donc sans les Juifs de Judée-Samarie) devenait une terre majoritairement musulmane, les conditions de vie des chrétiens orientaux en terre d'islam seraient encore pires (car l'islam conquérant veux anéantir, primo, le judaïsme, et anéantir, secundo, le christianisme). Concrètement, la plupart des dirigeants des pays musulmans ne reconnaissent ni l'Etat d'Israël, ni la liberté religieuse des chrétiens orientaux en terre d'islam et ces deux refus participent d'une même idéologie. C'est pourtant l'inverse qu'une certaine classe politico-médiatique essaye de nous faire avaler, à savoir : céder beaucoup sur la "Palestine", c'est beaucoup améliorer nos relations avec les dirigeants des pays musulmans, y compris sur la question des chrétiens en terre d'islam. Il est vrai que nous aimons, aussi, beaucoup, le pétrole arabe ; et que nous avons peur "d'icendier" les "banlieues" (alors qu'elles flambent déjà depuis longtemps et alors qu'elles sont déjà depuis longtemps des zones de non-droit narco-islamiques).
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Ajoutons que le Proche Orient est un vaste territoire. Entre Israël, la bande de Gaza, la Judée-Samarie, la partie orientale du Sinaï et surtout la Jordanie (Etat fictif à 80% palestinien), il y aurait très largement la place pour deux peuples, israélien et arabe dit palestinien, sans pour autant déplacer d'autres peuples. L'option jordano-palestinienne resterait, peut-être, l'option la plus réaliste, dans le cas où l'Etat d'Israël était empêché d'englober les 30% du territoire de la Judée-Samarie, 30% incluant 132 implantations israéliennes, 30% peuplés de 450'000 Israéliens (qui n'auraient jamais leur place dans un Etat palestinien "Judenrein", une première depuis l'époque de Hitler). Bref, le problème n'est pas le manque d'espace. Le problème, j'insite, c'est le manque de reconnaissance effective et viable de l'Etat d'Israël.
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Au fait, puisqu'on s'intéresse, paraît-il, à la catholicité philo-sioniste, depuis quand suis-je catholique pro-sioniste, ou, si l'on préfère, depuis quand fais-je partie des catholiques pro-sionistes, qui existent, mais dont les médias ne parlent jamais ? Catholique veut dire universel, c'est à dire attaché à Dieu qui s'étend à tout, qui s'étend partout. J'ai vécu - tant à la maison qu'à l'école et à l'université - dans l'athéisme anticlérical jusqu'à l'âge de 27 ans. Comme évoqué brièvement plus haut, je me suis converti à Jérusalem, en 1983, sans faire exprès, non pas lors d'un "pèlerinage" en "Terre sainte", mais lors d'un voyage en Israël lié à mon activité.
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Pour moi, le catholicisme en 2020 se vit essentiellement dans la prière silencieuse que l'on fait dans la solitude et dans le métier, l'activité, que l'on exerce. C'est une foi avant tout intérieure. Les catholiques d'aujourd'hui, nous ne sommes pas en position de force (c'est comme ça...). Nous avons peu de pouvoir temporel (tant mieux...). Alors contentons-nous d'être des témoins discrets, et, non pas, des "chrétiens triomphants et autosatisfaits". Le monde va mal. Il a besoin d'unité. Si quelqu'un veut faire du prosélytisme et de l'évangélisation, je l'invite avant tout à prier et à exercer son métier, son activité. Les grands discours, cela ne marche qu'un certain temps. Après, les gens se lassent et repartent déçus.
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Et si nous voulons de l'oecuménisme, je propose de l'intensifier avec les Juifs. Plutôt que de nous planter avec les musulmans dans de creux bavardages que les musulmans eux-mêmes qualifient de creux bavardages. Actuellement l'islam n'est pas disposé au dialogue, pas plus qu'avant. La réaction hystérique aux propos, pourtant purement historiques, de Benoît XVI, il y a quelques années, à l'université de Ratisbonne, cette réaction hystérique en témoigne. Cela m'est égal qu'il y ait plus d'un milliard de musulmans et seulement quelques millions de Juifs sur terre. Ce n'est pas un motif suffisant pour privilégier le dialogue avec l'islam au détriment du dialogue avec le judaïsme. Dans le moyen et long terme, c'est l'amitié judéo-chrétienne qui fera rempart aux islamistes, au Hamas, au Hezbollah, au terrorisme djihadique, à Erdogan, à l'Iran. Ménager l'islam radical, c'est un calcul à court terme. Un calcul qui nous crée déjà -- et nous créera encore -- des ennuis, encore des ennuis, toujours des ennuis.
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Et qu'est-ce qui fait de nous (je ne suis pas le seul...) des catholiques philo-sionistes ? Etre philo-sioniste, c'est reconnaître pour nos frères aînés les Juifs le droit à un Etat hébreu, un Etat Juif, dans les frontières réellement défendables mentionnées plus haut. Le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, c'est surtout cela. A entendre les champions de la pensée unique, le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, ce serait du racisme et de l'impérialisme. Quelle débilité ! Regardez la carte du Proche et du Moyen Orient, relisez l'histoire du Proche et du Moyen Orient. Dites-moi au nom de quoi il faut - maintenant - dans le climat de haine qui pollue encore et toujours le monde musulman, donner au plus vite toute la Judée Samarie aux palestiniens ?
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Déjà le philosophe catholique français Jacques Maritain, s'attira des ennemis lorsqu'il se déclara amis des Juifs, ami d'Israël, lorsqu'il épousa une Juive, lorsqu'il passa, lui, le Français, quelques années à New York.
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S'attirer des ennemis n'est pas un problème. L'important c'est d'agir en conscience. Bien sûr que mes analyses déclenchent parfois des réactions incroyablement haineuses et racistes. Pourtant, je le répète, le philo-sionisme catholique et le sionisme juif, c'est simplement selon moi reconnaître pour nos frères aînés les Juifs le droit d'exister dans un Etat hébreu. Je m'étonne qu'une demande aussi élémentaire puisse déclencher un antisionisme à ce point hystérique et haineux. Pour moi la situation est très claire. L'antisionisme est un antisémitisme nouveau et extrême. Il est tout de même incroyable que l'antisionisme ne soit pas passible de poursuites pour racisme. Mais qu'en revanche le moindre propos critique ou humoristique à l'égard de l'islam puisse entraîner des poursuites pour propos "racistes".
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J'ai suffisamment fréquenté, à une période de ma vie, les milieux antisionistes pour savoir à quel point ces milieux ont la bave aux lèvres. L'antisionisme est une idéologie haineuse qui se drape dans la soi-disant défense des droits de l'homme. Si le monde occidental n'est plus antisémite pourquoi ne le prouve-t-il pas dans ses actes ? C'est facile de faire mémoire de la Shoah tout en refusant aux Juifs une terre un peu plus conséquente que la ridicule portion de territoire dont ils disposent actuellement au Proche Orient. D'autant plus, si l'on sait que "l'Autorité palestinienne" de Mahmoud Abbas en Judée Samarie - concrètement sur le terrain - c'est du pipeau. Mes confrères journalistes là-bas le savent pertinemment. Ils ont peur de l'écrire parce qu'ils ont peur des milices palestiniennes. En réalité, l'Europe vit dans le mensonge. L'Europe fait la part belle aux milieux islamiques. L'Europe a peur du terrorisme djihadique et l'Europe a peur de perdre le pétrole arabe. L'Europe paiera ses peurs très cher.
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Pour conclure, je dirai que lorsque nous osons simplement défendre la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne, la gauche, l'extrême gauche et les islamistes nous accusent de prôner la supériorité de la civilisation judéo-chrétienne. Ce terrorisme intellectuel à notre encontre -- de la part de la gauche, de l'extrême gauche et des islamistes -- est assez hallucinant. Ceux d'entre nous qui défendons Israël défendons aussi -- tout naturellement -- la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne, et voilà que pour cela, nos adversaires parlent de la supériorité que nous attriburions, selon eux, à notre civilisation. Ne savent-ils donc pas nous lire correctement ? Ou ont-ils simplement un complexe d'infériorité (qui se manifeste dans la haine), par rapport à notre culture, cette culture simplement libre, laïque et judéo-chrétienne ? A Bon Entendeur,Shalom !
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Michel Garroté pour Lesobservateurs.ch, 12.06.2020
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Quelques liens pour celles et ceux qui souhaitent approfondir le sujet :
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Judée Samarie - Lettre ouverte à Jean-Yves Le Drian
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http://les-francophones-d-israel.com/2020/05/28/lettre-ouverte-a-jean-yves-le-drian/
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Judée-Samarie - Une macronerie de plus ! Par Jacques Kupfer
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https://lemonde.co.il/une-macronerie-de-plus-edito-de-jacques-kupfer/
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Judée-Samarie - Les établissements juifs ne sont pas illégaux. L'annexion de terres en Judée-Samarie n'est pas contraire au droit international.
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https://fr.gatestoneinstitute.org/16071/etablissements-juifs-pas-illegaux
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Face à la désinformation : la réalité sur l’Etat Juif
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https://jcpa-lecape.org/face-a-la-desinformation-la-realite-sur-letat-juif/
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En complément à l’excellent article de Michel Garroté: https://resistancerepublicaine.com/2020/06/09/la-verite-sur-le-conflit-israelo-palestinien-4-colonies-vous-avez-dit-colonies/ Et en réponse à Chris (13/6/2020) https://resistancerepublicaine.com/2020/05/19/la-verite-sur-le-conflit-israelo-palestinien-1-il-ny-a-jamais-eu-de-peuple-palestinien-avant-1967/
Vraiment excellent ! Merci M. Garroté !
Ok, donc nous, Blancs d’Europe, on peut faire la même chose, défendre nos peuples et nos terres, sans nous “choper” la Licra, le Crif et compagnie sur le dos ?
Parce que ça va un moment, ceux qui sont nationalistes pour Israël et sans-frontiéristes pour l’Europe et les autres pays blancs.
Ce message n’ayant rien d’injurieux ni d’illégal, j’espère qu’il passera.
PS: “judéo-chrétien” est un oxymore fallacieux. Voilà ce qu’a dit l’Eglise catholique pendant des siècles et qui est toujours valable, sauf à vouloir contredire Saint Paul :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ologie_de_la_substitution
En guise de conclusion, de leçon à retenir impérativement, Noam Ohana « Journal de guerre »
[…] Un souvenir me revient alors que je tente de mettre un point final à ce texte – presque rien, une anecdote qui doit dater de juin 2002, l’une des pires périodes de terrorisme qu’ait connues l’État d’Israël. Je n’étais pas encore à l’armée mais déjà à Jérusalem. Je venais de monter, comme tous les jours, dans le bus numéro 8 qui devait m’emmener en centre-ville et, comme chaque matin, les passagers se dévisageaient avec une tension visible. Chacun avait en tête ces images de bus éventrés, ces morceaux de corps éparpillés aperçus la veille ou l’avant-veille à la télévision.
Assis dans l’autobus, je terminais une conversation en français sur mon portable quand une vieille dame, juste devant moi, s’est retournée pour m’adresser la parole et me demander d’où je venais, dans un français impeccable et marqué d’un fort accent d’Europe de l’Est. Elle portait une robe à fleurs à manches courtes et, tout en lui répondant, j’ai tout de suite vu sur son avant-bras le numéro tatoué. Elle ne le cachait pas. Je lui ai demandé si elle n’avait pas peur de prendre le bus. Elle m’a répondu dans un sourire, d’une voix claire et douce, que ce que l’on vit aujourd’hui ne peut absolument pas être comparé à l’horreur qu’elle a connue. «À l’époque, lorsque j’étais dans les camps, j’aurais tout donné pour vivre dans un État juif en proie au terrorisme. Je n’ai pas le droit aujourd’hui d’oublier cela. C’EST UN LUXE DE POUVOIR MOURIR DIGNEMENT. »
Puis elle m’a attrapé la main, l’a serrée fort. « Ce que nous avons aujourd’hui n’a pas de prix, a-t-elle dit. Il faut se souvenir de ce qui a été pour comprendre combien c’est précieux. Et il faut se battre. » (p. 246-247) […]
Noam Ohana a 29 ans (en 2007). Il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’université Stanford. Il travaille à New York comme chargé d’affaires pour un fonds d’investissement. Il a publié « Journal de guerre », aux éditions Denoël qui relate son expérience dans une unité de Tsahal pendant la deuxième Intifada.
RAV CLAUDE DAVID ZAFFRAN 02/06/2014 : Au hasard de mes lectures, je suis tombé sur un texte d’Albert Memmi datant de 1974 qui n’a pas perdu une ride, et je n’ai pas résisté à la tentation de vous en faire part. Dans une lettre adressée au président Kadhafi, tirée de son livre Juifs et Arabes, Memmi proclame : « Est-il exact que vous ayez déclaré que si les Juifs voulaient absolument un Etat, ils n’avaient qu’à le fonder en Europe ou en Amérique ? Pourquoi, nous, Juifs de ces pays à majorité arabe dont je faisais partie, irions-nous fonder un Etat en Europe, pourquoi pas au pôle Nord, alors que nous sommes nés sur les bords de la Méditerranée. Pourquoi cette terre que vous appelez arabe parce que vous y êtes en majorité ne serait-elle pas partiellement à nous ? Suffit-il d’être né arabe pour avoir droit à tout et d’être né juif pour n’avoir droit à rien, sinon à être condamné à rester éternellement des citoyens de seconde zone, exposés à l’humiliation et aux massacres périodiques ? Et si vous vouliez éviter sérieusement que nous nous groupions dans ce coin de terre que nous avons appelé Israël pour renouer avec une très vieille tradition, pourquoi nous avoir traqués, chassés, dans toutes les régions où votre pouvoir s’étend ? »
À méditer: Un vieil ami juif me disait jadis qu’il est difficile et pénible d’être juif. Je le crois volontiers en ajoutant qu’il me semble encore plus difficile d’être à la fois Juif et Israélien. Difficile comme le courage, car l’Israélien n’est jamais qu’un Juif ordinaire, mais qui a décidé de ne compter sur personne d’autre que sur soi-même pour survivre, combattre les pogromistes exterminateurs et défendre la vie de ses proches les armes à la main. On a appelé cela le Sionisme et les sombres crétins l’ont assimilé au nazisme. […] Mais tout compte fait, nous, citoyens de pays libres auxquels il ne manque que le courage et des perspectives qui ne se limitent pas à l’économie et la facilité, puissions-nous ne jamais devoir un jour regretter de n’avoir pas été aux côtés d’Israël pendant qu’il en était temps.
André Dufour 30.08.2005
C’est une belle analyse avec toutefois un bémol: que fait-on des millions de personnes ayant pris possession de ces lieux depuis combien, 500-800 ans? C’est un peu, toutes proportions gardées, comme si l’on vous expropriait de votre villa car le descendant d’un seigneur du VIIème siècle réclamait la propriété de son ancêtre. Dans ce cas la totalité des USA doit être rétrocédée au Amérindiens, non? Ne parlons pas de traités mais de gens: la création d’Israel a été décidée par les Occidentaux pour laver « leurs péchés » sur une terre habitée, où des individus présents depuis un millénaire furent expulsés de leurs terres. Alors, que faire? Les jeter à la mer? Les inclure dans la nations israélienne avec bien entendu la totalité des droits des citoyens? Les Israéliens accepteront-ils une population non juive devenant rapidement la majorité? Et qu’attendons-nous pour réclamer le retour de 50% de la Turquie dont Constantinople dans le giron grec?
Whaoouuu, c’est vrai quel texte…..
Et on mélange les cartes, et on mélange les cartes….. 😀 😀 😀