L'avenir du citoyen-soldat
S'il est un livre pour comprendre notre époque et - surtout - comprendre comment y survivre - c'est ce petit ouvrage (60 pages) de Bernard Wicht (privat-docent à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne, spécialisé dans la stratégie et la pensée militaire). Livre écrit en 2015, mais que je viens de découvrir.
Le citoyen-soldat, en effet, ce n'est pas seulement ce jeune Helvète à qui la Confédération confie un fusil quand il a 20 ans (et tente ensuite de le récupérer, parce que l'Etat ne peut se permettre d'accorder sa confiance à des gens libres). Le citoyen-soldat c'est un individu qui, devant la faillite des systèmes prévus pour lui garantir sécurité et prospérité - systèmes en |
faveur desquels il avait accepté de restreindre sa liberté - décide de prendre les choses en main et de prévoir les moyens d'assurer sa sécurité… la sienne, celle de sa famille, celle de la communauté dans laquelle il vit.
Bernard Wicht pose le problème de façon simple: le citoyen peut renoncer à une partie de sa liberté et payer l'impôt, à condition que l'Etat à qui il cède ses prérogatives lui garantisse deux choses: une juste représentation (un parlement) et une protection. Quand l'Etat se montre incapable de remplir ses tâches (comme aujourd'hui, quand la mondialisation subordonne les gouvernements à la mondialisation-globalisation), les citoyens doivent reprendre la tâche numéro 1 dans leurs mains : la sécurité.
L'auteur nous emmène à travers les siècles, dans les exemples les plus frappants: Athènes au 4e siècle avant JC, où, selon Aristote, seuls les hommes en armes pouvaient décider de l'avenir de la cité, l'Italie de la Renaissance, dans laquelle les "Citadini" manœuvraient entre pouvoir politique et Eglise, pour conserver l'indépendance de leurs villes, la jeune Amérique, où les "Minutemen", fermiers indépendants, mais armés et efficaces ont mis en échec les armées coloniales européennes, autant françaises que britanniques.
Autant de situations dans lesquelles les citoyens se sont retrouvés dans l'obligation de prendre leur destin en mains. Des situations qui démontrent que lorsque l'Etat (que ce soit l'empire, l'église, le roi ou tout autre) ne remplit pas ses fonctions, c'est à l'homme libre de le faire.
Le livre de Bernard Wicht est important. Depuis certains écrits révolutionnaires du 20e siècle, on n'avait plus rien écrit de tel . On serait tenté de dire "subversif", comme l'étaient les écrits de Lénine ou des 68-ards. Mais non, "L'avenir du citoyen-soldat", c'est juste factuel, raisonné et clairvoyant.
L'AVENIR DU CITOYEN-SOLDAT - A LIRE ABSOLUMENT !
L'avenir du citoyen-soldat, Editions Le Polémarque, 29 rue des jardiniers, 54000 Nancy
Sans le vouloir nous sommes tous pour la liberté, mais pas illimitée comme le prône mai 68, seulement celle qui s’arrête lorsqu’elle menace celle d’un autre récipiendaire qui défend la sienne. Expliquer cela à des socialistes, des verts ou d’autres personnes sérieusement bornées consisterait à s’adresser à un singe. Parce que finalement il y a une demande de réflexion qui est incompatible avec les obsessions pathologiques de ceux s’inspirent des bolchéviques, de nazis et autres totalitaires. On n’a qu’à constater cette différence en regardant à quel point les affiches politiques arrachées ou grimées sont toujours issues des mêmes milieux insultés en permanence pas nos médias à la botte, qui survivent trop bien grâce au racket Billag-Serafe-Secon. Ce qui signifie qu’en Suisse tous les citoyens peuvent revendiquer la qualité de citoyen-soldat dans la mesure où ils respectent liberté des autres en toute réciprocité, ce qui est très loin d’être l’unanimité.