Lors des vœux du numéro deux du parti Les Républicains, Guillaume Peltier, Nicolas Sarkozy a pourfendu « ceux qui abîment l’idée de République en essayant d’allumer partout des feux de la haine et discorde ».
Il n’était pas vraiment attendu mais s’est bien fait remarquer. Durant les vœux du député LR du Loir-et-Cher, Guillaume Peltier, lundi 20 janvier, l’ancien président de la République est venu s’adresser au millier de personnes présentes ce soir-là à Romorantin, dont la maire LREM de la ville, Jeanny Lorgeoux. Un discours d’évangéliste républicain, annonciateur des pires malheurs.
Nicolas Sarkozy dans le rôle de Philippulus le Prophète
Comme l’annonciateur de la fin des temps dans les aventures de Tintin et l’étoile mystérieuse, l’ancien président de la République a averti du danger représenté par « les quatre cavaliers de l’apocalypse républicaine » dans son intervention, visant la progression de « l’indifférence, l’abstention, l’antiparlementarisme et la haine de l’autre ». Pour le nouveau pasteur Sarkozy, ces signes « sont toujours annonciateurs en France des pires troubles politiques ». Alors, l’ancien chef de l’Etat souhaite voir rejeter « la tyrannie des minorités », dénonçant « ceux qui abîment l’idée de République en essayant d’allumer partout des feux de haine et de discorde ».
Pour lui, « la République française, ce n’est pas les scènes de violence auxquelles nous assistons depuis des mois », ajoute-t-il en visant notamment les Gilets jaunes. Mais ce n’est pas qu’à la révolte sociale qu’il a envie de s’en prendre. Il a dit vouloir voir « l’identité de la nation l’emporter sur les mémoires identitaires ». Une phrase digne des plus grandes ambiguïtés prononcées par le Pape François.
L’énième retour du messie Sarkozy ?
Si Emmanuel Macron se distingue en souhaitant apparaître comme un Jupiter, Nicolas Sarkozy continue de se construire une image de messie. Partout où il se rend, son public est prêt à attendre plusieurs heures pour le rencontrer ou l’écouter. Son dernier livre a fait un tabac en 2019, dépassant les 190 000 exemplaires vendus. Ses apparitions se multiplient au rythme des mois chez ses plus fidèles apôtres : Christian Estrosi à Nice en janvier, ou encore Christian Jacob en septembre à Provins… Le président déchu et humilié à la primaire de 2016 garde toujours un œil et son pouvoir sur le parti qu’il a si longtemps dirigé d’une main de fer. Sans doute guette-t-il le moment d’un énième retour ?
Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, l’idée d’un retour n’est pas envisagée pour le moment, « il est là comme ancien président de la République », affirme-t-on. Dans son discours, il a précisé vouloir « rendre aux Français tout ce qu’ils m’ont donné en participant, à ma place qui est forcément différente, à la grandeur de notre pays », a-t-il lancé. En tout cas, un éventuel retour serait souhaité chez ses plus fidèles partisans, mais il ne pourra pas se faire au moins avant octobre prochain, puisque l’apôtre de la République sera jugé pour corruption, du 5 au 22 octobre 2020, dans l’affaire des « écoutes ». •
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