Il s’était juré d’avoir la peau du chef de l’Etat islamique et il l’a eue en beauté. Annonçant officiellement dimanche l’élimination d’Abou Bakr al-Baghdadi lors d’une opération héliportée menée par les forces spéciales américaines dans un village du nord-ouest de la Syrie, Donald Trump n’a pas caché sa joie de voir ce « suppôt de Satan », responsable de la mort de milliers d’innocents pour la plupart chrétiens, mis enfin hors d’état de nuire. Non sans rappeler quand même, à l’instar de l’ensemble des responsables de la coalition, que le combat n’est pas terminé et que d’autres responsables de l’EI sont toujours dans la nature.
« Il est mort comme un lâche »
Retraçant les grandes lignes de ce raid audacieux, fruit de la collaboration entre l’armée américaine et les milices kurdes, le président Trump a notamment raconté que les huit hélicoptères américains engagés dans l’opération avaient d’abord dû survoler – avec leur accord – des zones contrôlées par l’Irak, la Turquie, la Syrie, mais aussi par la Russie, avant de se poser près d’un complexe situé dans la région d’Idlib, où la présence du chef de l’EI avait été plusieurs fois confirmée par les services de renseignements. Craignant que la porte principale du complexe soit piégée, les forces spéciales ont alors fait exploser un mur, puis se sont engouffrées dans le bâtiment où plusieurs personnes « se sont soit rendues, soit fait tirer dessus et ont été tuées ». C’est à cette occasion que onze enfants ont été récupérés indemnes. Abou Bakar al-Baghdadi ayant pris la fuite avec trois de ses enfants dans un tunnel, les forces spéciales ont alors lancé un chien à sa poursuite. Mais, acculé, « gémissant, pleurant et criant », le chef de l’EI, comme a insisté Trump, est « mort comme un lâche », en déclenchant son gilet explosif, entraînant ses enfants avec lui dans la mort. Bien que son corps ait été « mutilé par les explosions », les forces spéciales ont quand même pu procéder sur place à son identification grâce à un test ADN, qui s’est révélé positif.
« Le combat continue »
Un coup d’éclat unanimement salué dimanche par les responsables et alliés de la coalition, qui ont cependant rappelé, comme l’avait fait d’ailleurs Trump lui-même, que la mort d’al-Baghdadi ne signifiait pas pour autant, hélas, la fin de l’EI. C’est un « moment important dans notre combat contre la terreur mais la bataille contre le fléau de Daesh n’est pas encore terminée », a ainsi déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson. Un avis rejoint par le ministre français des Armées, Florence Parly, qui, tout en félicitant « nos alliés américains pour cette opération », a ajouté que « nous poursuivrons le combat sans relâche contre Daesh, avec nos partenaires, en nous adaptant aux nouvelles circonstances régionales ». Même son de cloche du côté de Macron, qui a déclaré que « la mort d’al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daesh, mais ce n’est qu’une étape », ajoutant que « le combat continue avec nos partenaires de la coalition internationale pour que l’organisation terroriste soit définitivement défaite ». •
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