Davantage d'universitaires et moins de néophytes dans le nouveau Parlement
TOUJOURS PLUS D'UNIVERSITAIRES
"C'est l'élément nouveau, alors qu'au cours des 25 dernières années, on avait plutôt observé une diminution des universitaires, en lien avec l'avancée de l'UDC", analyse le politologue Andrea Pilotti, responsable de recherche et chargé de cours à l’Institut d’études politiques de l’Unil et membre de l’Observatoire des élites suisses, interrogé dans La Matinale de la RTS. L'augmentation du nombre d'universitaires est liée, selon l'étude à laquelle il a participé, à l'arrivée des Verts et des Vert'Libéraux.
Et c'est le même constat au Parti socialiste, "même s'il y a des efforts pour diversifier les profils". "L'électorat socialiste, et l'électorat de gauche en général, est composé depuis une trentaine d'années de profils d'électeurs plutôt bien formés, qui ont des occupations professionnelles liées au cadre public, un petit peu moins au cadre privé", précise Andrea Pilotti.
Parmi les nouveaux parlementaires qui feront leur entrée à Berne en décembre, quasi tous ont d'ailleurs une formation universitaire: en droit, en sciences politiques ou encore en sociologie. On trouve aussi quelques parcours scientifiques, notamment chez les Vert'libéraux. En revanche presque personne n'a fait d'études économiques.
[...]Or, on remarque une légère hausse des salariés dans la composition de l'Assemblée fédérale, une fois encore, selon le chercheur, en lien avec l'avancée des Verts et des Vert'libéraux: "ces nouveaux élus sont des personnes issues du secteur public, des enseignants, y compris à l'université", à l'instar du Vert valaisan Christophe Clivaz.
[...]
PEU DE "PROFANES"
Le Parlement version 2019 laisse une large place aux professionnels de la politique "qui abandonnent leur profession préalable pour se consacrer entièrement à leur mandat de parlementaire". "C'est une évolution de plus en plus importante, en raison des rémunérations qui ont été sensiblement améliorées depuis la fin des années 90", explique Andrea Pilotti. "Le Parlement suisse fait peu de place aux profanes, il y a peu de cas de parachutés sous la Coupole".
Les nouveaux élus ne sont donc clairement pas des néophytes: presque tous ont actuellement ou ont déjà eu un mandat électif, au niveau communal ou cantonal. [...]
Le chercheur note d'ailleurs avoir trouvé dans la version 2019 du Parlement sept ou huit filles ou fils d'anciens parlementaires. On citera notamment Magdalena Martullo-Blocher (UDC/GR, fille de Christoph Blocher), Vincent Maitre (PDC/GE, fils de feu Jean-Philippe Maitre) ou Marina Carobbio (PS/TI, fille de Werner Carobbio).
>> Lire aussi: Le Parlement, miroir infidèle de la population
Propos recueillis par Valérie Hauert
Adaptation web: Jessica Vial
**************************************************************
Charles Gave: les diplômes sont faits pour des gens qui n'ont pas talent
Comment Réussir ses Études ?
***
voir aussi:
Universités sous influence. L’inquiétant phénomène des études bidons
Et vous, qu'en pensez vous ?