Hijab au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté
Insultes, invectives, menaces de poursuites judiciaires : depuis vendredi, Julien Odoul, président du groupe RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, fait l’objet d’un odieux lynchage politico-médiatique. Son « crime » ? Avoir osé demander à une femme qui portait le hijab lors de l’assemblée plénière du conseil à Dijon de bien vouloir ôter son voile par respect pour la laïcité. Une demande qui a immédiatement déclenché un tollé général, à la suite duquel les élus du groupe RN ont décidé de quitter l’hémicycle.
Une véritable provocation après l’assassinat de nos policiers
Vendredi, en effet, alors que les élus du conseil s’apprêtaient à entamer leurs débats, une femme, venue accompagner une classe de CM2 de Belfort dans laquelle est scolarisé son fils, se distinguait dans le public en raison de son voile noir. Une attitude que l’on pouvait clairement assimiler à une provocation, au moment même où l’interdiction dudit voile pour les accompagnatrices lors des sorties scolaires est l’objet de désaccords et surtout, comme l’a souligné Julien Odoul, « après l’assassinat de nos quatre policiers ». Aussi, après avoir invoqué les « principes républicains et laïcs », le président du groupe RN demandait à la présidente PS, Marie-Guite Dufay, d’exiger de l’accompagnatrice qu’elle enlève son voile islamique. Une demande qui allait bien sûr susciter illico l’indignation de l’hémicycle et se heurter au refus de la présidente. Ce qui a conduit les membres du groupe RN à quitter celui-ci. Filmé, l’incident a été mis en ligne sur le site Internet de l’institution, et l’on y voit bien entendu la femme voilée prendre dans ses bras son fils en larmes, histoire de faire pleurer dans les chaumières… Pour couronner le tout, certains « témoins » s’empressaient de rapporter que les « échanges houleux » se seraient poursuivis hors de l’hémicycle. Dont la présidente de région qui, dénonçant le soir même dans un communiqué un « déferlement de la haine » et des comportements « indignes d’élus de la République », a annoncé depuis son intention de « faire un signalement au procureur de la République » qui jugera de la nécessité ou non « d’engager des poursuites contre les auteurs de ces propos ». Se réservant le droit de porter plainte, Marie-Guite Dufay a même rendu visite samedi à l’accompagnatrice « afin de lui apporter tout (son) soutien » et celui de la région.
Tous piégés par les islamistes
Une affaire dont les grands médias se sont bien entendu immédiatement emparés, tout comme certains membres du gouvernement, qui se bousculent depuis vendredi pour dire leur indignation. A commencer par Marlène Schiappa qui a déclaré samedi sur Twitter que « c’est en humiliant les mères publiquement devant leurs enfants qu’on crée du communautarisme ». Ou encore Sibeth Ndiaye qui a jugé « choquante » la réaction de Julien Odoul, et demandé dimanche : « Qui est-il pour stigmatiser une femme qui accompagne les enfants en sortie scolaire ? » Sans oublier la « girouette » Blanquer, celle-là même qui, dans sa loi pour une « école de la confiance », avait soutenu au printemps dernier un amendement interdisant le voile en sortie scolaire, et a estimé que la demande d’Odoul est « évidemment à condamner ». En ajoutant quand même que « le voile en soi n’est pas souhaitable dans notre société […]. Ce n’est pas quelque chose d’interdit, mais ce n’est pas non plus à encourager ».
Des critiques qui, hélas, se sont même fait entendre au sein du RN, où Nicolas Bay, pourtant parfaitement au fait du mode opératoire de l’islam conquérant, a déploré la « maladresse d’un jeune élu régional ». « Sur le fond, a-t-il en effet déclaré, il faut être intraitable sur la défense de notre identité et refuser le communautarisme, l’islamisme. Pour autant, il faut respecter les personnes. » Or, a-t-il conclu, « je pense que c’était inutilement blessant et agressif ». Le problème, c’est que, depuis des années, les islamistes jouent précisément sur ces images de « pauvres femmes » avec leurs enfants pour manipuler l’opinion publique et obtenir ce qu’ils souhaitent. Enfin, et comme le soulignait très justement Julien Odoul dimanche, venir vêtue de cette manière au conseil, c’était « soit de la profonde naïveté, soit de la provocation ». Or, « dans les deux cas, ce n’est pas acceptable ». •
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