À quelques jours d'intervalle, les deux présidents américains dirigeant les États-Unis d'Amérique depuis onze ans viennent de montrer de façon implacable leur rejet de la théorie du réchauffement climatique.
La première image nous vient du G7 qui s'est achevé il y a deux jours. Donald Trump a réussi son coup en faisant le buzz sans même apparaître sur la photo.
Trump brille par son absence.
Il s'agissait de la rencontre entre les chefs d'état pour discuter du Réchauffement Climatique - sous l'étiquette consensuelle "climat, biodiversité et océans" - et elle fut boudée par Trump. L'information fut très peu diffusée dans les médias, qui préférèrent tresser les lauriers du président Macron tout au long du sommet ; on argumenta rapidement que si Trump était absent ce n'était pas grave. Pourtant, c'est une gifle, une gifle volontaire. Trump n'était pas seulement absent ; il s'est présenté au début du meeting puis l'a quitté pour ne plus y revenir, empêchant les autres membres d'annuler une réunion qui les place clairement en situation de faiblesse.
Trump a donc commis un crime de lèse-majesté, le genre de chose qui laisse un impact psychologique profond chez des êtres aussi imbus de leur personne que les participants du G7. Au sein de la "famille" de dirigeants amenés à discuter de la répartition d'une manne financière, le principal contributeur désigné explique par son absence qu'il ne la distribuera jamais.
Il faudra encore faire du chemin pour qu'ils comprennent, mais cela ne changera rien. Et pendant qu'ils tenaient conférence, Trump tenait la sienne en affirmant que les États-Unis devenaient le meilleur producteur d'énergie du monde. La manœuvre était donc parfaitement assumée, et les anti-Trump deviennent aphones à force de pousser des cris d'hystérie.
Mais bizarrement, par une coïncidence de l'actualité, on apprend que Barack Obama ne croit plus au réchauffement climatique non plus.
L'ancien président, jamais entré en retraite politique et toujours officiellement apôtre du réchauffisme, ne s'est certes pas fendu d'une déclaration foulant aux pieds toutes ses prises de position précédentes. Il a fait mieux: il s'est engagé financièrement contre le réchauffement climatique.
Cela mérite quelques explications. Le couple Obama, séduit par sa demeure de vacances proposée par Martha's Vineyard en Nouvelle Angleterre, décida à la fin du séjour d'acheter la maison. La nouvelle tombe le 22 août, soit presque au même moment que le sommet du G7 à Biarritz.
La maison n'est pas un achat anodin: les Obama auraient payé un peu moins de 15 millions de dollars pour s'offrir l'ancienne propriété de Wyc Grousbeck, le propriétaire des Boston Celtics. Ils en ont eu pour leur argent:
Les Obama seront les nouveaux propriétaires d'un vaste manoir de près de 650 mètres carrés et de près de 12 hectares de propriété privée en bord de mer sur laquelle il repose. Conçue par les architectes Bradenburger Taylor Lombardo de San Francisco, la maison comprend sept chambres à coucher et huit salles de bain, ainsi que la cuisine du chef, de multiples espaces de détente et de divertissement, ainsi qu’une grande salle à manger circulaire. La propriété comprend également un jardin, une cheminée extérieure, une piscine et un jacuzzi.
Rien ne vous choque dans le paragraphe précédent? Non, je ne parle pas de l'étalage de richesse d'un ex-couple présidentiel qui a passé l'essentiel de sa carrière à dénigrer et mépriser les gens riches et leur réussite, ni du fait que Barack Obama a gagné toute cette fortune alors qu'il était Président, ce qui n'a évidemment rien à voir avec une quelconque corruption. Non, la séquence choquante est ce petit morceau de phrase: "...propriété privée en bord de mer..."
En bord de mer? Vraiment au bord de la mer, en vérité:
Maintenant, qu'on m'explique: comment quelqu'un qui croit à la théorie du réchauffement climatique - qui implique que le niveau de l'eau va monter de plusieurs mètres - peut-il acheter une propriété en zone maritime inondable?
Je ne vois pas beaucoup d'explications:
- Obama envisage de revendre la propriété très vite, mais c'est peu plausible car son ancien propriétaire essayait de s'en débarrasser depuis des années et en a même baissé le prix ;
- Obama, indécrottable optimiste, pense que toutes les actions entreprises au G7 (voir plus haut) et ailleurs par les grands de ce monde feront en sorte que l'apocalypse climatique prévue soit déjouée ;
- Obama est un hypocrite conscient que tout ceci est du flan, et passera ses vieux jours dans une splendide maison au bord de la mer en sachant pertinemment qu'à l'échelle humaine il ne se passera absolument rien.
Chacun se fera sa propre opinion.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 28 août 2019
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