Le Monde daté de vendredi a mis en une l’information stupéfiante suivante : aux Etats-Unis, il existe des milliardaires de droite. Disons qu’il en existerait au moins un (un de plus que Trump), le dénommé Robert Mercer. Alors que les milliardaires américains (et les autres) sont en principe dans le camp du bien, ce Robert Mercer affiche complaisamment son soutien à Donald Trump. Pire encore : il s’intéresse à l’Europe et salarierait « les auteurs d’infox qui dénoncent Bruxelles, l’islamisme et l’immigration ». Car il est évident que les aberrations de Bruxelles, les agressions islamistes en Europe, et la submersion migratoire ne sont que des infox.
Remercions tout d’abord Le Monde d’utiliser ce terme « infox » au lieu du pénible fake news… américain. Sermonnant une ingérence supposée de ce milliardaire américain dans les affaires européennes, Le Monde a pris soin de ne pas reprendre le terme fake news, popularisé d’abord aux USA avant d’être systématiquement utilisé par les progressistes européens et par la grande presse. A quelque chose malheur est bon.
L’information que Le Monde a portée en première page, et relayée en pages 2 et 3, est moins destinée à ses lecteurs qu’à ses confrères de la presse internationale. Le Monde (qui, soit dit en passant, a pour propriétaires deux… milliardaires : Niel et Kretinsky) fait partie d’un consortium international d’investigation, réunissant des médias du monde entier, dont les actionnaires sont eux-mêmes milliardaires, et qui sont de ce fait en mesure de lancer des campagnes à l’échelle mondiale.
Le Monde croit avoir levé un lièvre de première importance : ce milliardaire nommé Robert Mercer, par le biais de certaines de ses sociétés, aiderait non seulement la droite américaine, mais aussi les mouvements populistes et identitaires en Europe.
Et aussi un milliardaire hollandais
Des exemples ? Le Monde en donne plusieurs qui nous intéressent, nous, Français : la réalisation d’une vidéo qui faisait un parallèle entre Macron et Marine Le Pen, plus flatteur pour celle-ci que pour celui-là. Ou encore, le tournage d’une vidéo sur les Gilets jaunes. Preuve de la mainmise de ce milliardaire sur le populisme européen : ce sont bel et bien deux employés de Rebel Media Group, lié à Robert Mercer, qui ont réalisé ce dernier court-métrage. Quelle ingérence !
Plus grave encore : le milliardaire américain s’est découvert des affinités avec un second milliardaire, hollandais celui-là : Robert Shillman. Le Monde critique « l’islamophobie » de Shillman, mais se garde bien d’évoquer l’hypothèse qu’il serait juif, ni de s’attarder trop longtemps sur la principale organisation soutenue par Shillman , le centre David Horowitz pour la liberté, présenté par Le Monde comme une structure de haine et de désinformation, alors qu’il s’agit tout simplement d’un think tank (laboratoire d’idées) de droite.
La démonstration du Monde est extrêmement laborieuse et confuse. Les seuls noms de milliardaires constamment invoqués sont ceux de Mercer et Shillman, qui ne représentent pas grand-chose en termes de fortune à côté des propriétaires du Monde… ou des milliardaires qui soutenaient Hilary Clinton en 2016.
Et, interpellé par Le Monde sur l’ingérence du groupe américain de Mercer dans la vie politique européenne, le fondateur de Rebel Media n’a pas perdu son ironie : « Le Monde qui fait un article sur l’ingérence étrangère, c’est comme si Harvey Weinstein dirigeait une enquête sur le harcèlement sexuel ».
Cet article Le Monde sidéré : Aux USA, il existe aussi des milliardaires de droite est apparu en premier sur Présent.
Extrait de: Source et auteur
Et vous, qu'en pensez vous ?