L’euro a vraiment ruiné les Français

 

Constat quasiment officiel

Une étude du très sérieux Centre de politique européenne, basé en Allemagne, révèle ce que beaucoup croyaient être du domaine du « ressenti » : notre pouvoir d’achat – celui des Français, ainsi que celui de nos voisins Italiens – a été gravement affecté par la mise en place de la monnaie unique. Mais c’est d’abord la faute de nos dirigeants : nous n’étions pas prêts. Et nous ne le sommes toujours pas.

Quelques-uns de nos lecteurs, se voulant plus « euroréalistes » que franchement « eurosceptiques » ou « europhobes », nous ont reproché notre « une » de mercredi sur l’euro, présenté comme « une violence faite aux peuples ». « Un peu trop racoleur », nous dit l’un. « Ne dramatisez-vous pas ? », s’interroge un autre. Ce titre venait en appui du percutant entretien que nous avait accordé le professeur Olivier Pichon. Il nous avait expliqué notamment que, dans le contexte de l’euro, le chômage avait remplacé, en tant que variable d’ajustement, les dévaluations, devenues impossibles.

Deux jours à peine après cet entretien choc, c’est un très réputé think tank (« réservoir à idées ») allemand, pourtant proche des économistes les plus libéraux, qui nous révèle que, depuis sa mise en place, l’euro a fait des heureux et des malheureux, et que la France compte parmi les plus mal lotis de la zone euros. Sur la période 1999-2018, soit en 19 ans, chaque Français a perdu… 56 000 euros !

Nous avions tous la certitude d’une dégradation de notre pouvoir d’achat. Nous constatons tous que nous vivons plutôt moins bien que lors de la décennie précédente, que nous avons plus de difficultés à boucler notre budget, que les cadres supérieurs d’aujourd’hui vivent comme les cadres moyens d’hier, les cadres moyens comme les ouvriers et employés d’hier, et que, chez les ouvriers et employés, est apparue la catégorie des travailleurs pauvres, ce qui était tout simplement inimaginable, au siècle précédent. Sans parler des retraités.

Sur la même période, chaque Allemand a gagné 23 000 euros de plus.

L’euro a profité aux pays bien gérés, aux pays qui ont su se réformer, s’adapter à la crise. Sur la même période, chaque Allemand et chaque Néerlandais ont par exemple gagné entre 21 000 et 23 000 euros de plus, indépendamment des gains découlant de l’amélioration de la productivité, de l’informatisation, de l’innovation, etc., et malgré une Allemagne de l’Est où tout était à reconstruire.

L’introduction de la monnaie unique ne peut donc être présentée comme ayant constitué une chance pour les pays composant l’UE. Il y a eu des gagnants et des perdants. Le think tank mentionne en particulier la disparition de l’outil de la dévaluation. En 1986, Balladur avait opéré une dévaluation pour redresser notre compétitivité. Dorénavant ce n’est plus techniquement possible.

Et en l’absence des réformes qui auraient permis à la France d’améliorer nos performances économiques, de ne pas décrocher par rapport à l’Allemagne, et donc de bénéficier nous aussi de l’euro, nous sommes les grands perdants. Face à ce très grave dévissage, il n’y a que deux voies possibles : un retour à la souveraineté monétaire, ou une véritable réforme structurelle, à commencer par la réforme de l’Etat, car rien n’a été fait, sur ce plan, chez nous, depuis la crise de 2008. Les mauvais choix de nos dirigeants donnent aux Français le sentiment qu’ils sont une génération sacrifiée. Mais sommes-nous certains pour autant que « demain, sur nos tombeaux, les blés seront plus beaux » ?

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10 commentaires

  1. Posté par Rovan le

    Déjà le Centre de Politique Européen n’a rien de scientifique, hormis cet article je n’ai pas vu grand chose de cet organisme dont les intervenants sont surtout connus pour faire partie de cette oligarchie qui mène l’Europe.
    Après, avec ou sans l’Euro la situation serait la même aujourd’hui, car sans les réformes structurelles de cet état français il est difficile de sortir du trou. Pour rappel chaque français dépense 4800€/an pour financer cet état. Avec encore 86,9 Milliards € de déficit budgétaire je ne vois pas comment l’on peut sans sortir sans réduire de manière drastique les dépenses de cet état obèse. Les comptes sociaux sont quasiment à l’équilibre cette année, mais au prix de quels acharnements sur les citoyens et les entreprises qui ont vus les cotisations sociales obligatoires s’envoler et pénaliser de la sorte l’économie française .

  2. Posté par Jean PIETRON le

    Une majorité de francais avaient bien voté contre le TCE en 2005. Le PS et la droite sarkozyste ont manoeuvré contre cette majorité.
    Bien sûr que la monnaie unique est une calamité. Ne serait-ce que parce qu’elle prive les pays europeens de la maitrise de leur avenir et les livre aux seuls besoins des capitalistes européens.
    Couplée à la règle de l’unanimité qui plombe toute possibilité d’avancées sociales, elle favorise les pays du nord (l’Allemagne) qui a tout intérêt à un euro « unique » fort pour financer les retraites de sa population vieillissante…entre autres.

  3. Posté par Xavier le

    « pour s’en sortir, la France doit appliquer la politique de réforme structurelle engagée par Macron »
    C’est ce que dit l’étude que vous citez : pourquoi n’allez vous pas jusqu’au bout et laissez vous croire des stupidités ?

  4. Posté par Dominique le

    Ben moi, j’aimerais juste savoir comment ils ont fait les maths… Un article sans démonstration ou argumentation claire ne reste que de la propagande.

  5. Posté par Jean-Claude R le

    Ce n’est absolument pas une nouveauté pour beaucoup de français; juste une confirmation de leurs pensées. Perso ça fait des années que je m’en suis rendu compte, vilipendé par tous les défenseurs de cette monnaie ! Heureusement que, dans le pays (européen) ou je vis je n’ai pas encore cette « monnaie de singe » mais, malheureusement, leurs autorités y songent !!

  6. Posté par Breton le

    Je pense que le frexit est inévitable la france ne peut continuer a perdre de l’argent d’année en année ,de vendre son économie et savoir faire la repartition fut mal faite.nous avons besoin d’une Europe sociale qui securise et développé le pays mais ne l’apauvrit pas..NS sommes ds la direction de la Grèce..les pays gérant parfaitement leur pays l’ont compris

  7. Posté par Julie Rochat le

    @Aldo, pas sûr que la France se lance dans un Frexit, ce qui serait pourtant sa planche de salut. Et ce n’est pas avec Macron que cela va arriver. Et quand on voit comment l’UE fait le maximum pour emm… la Grande Bretagne dans sa sortie de ce grand merdier, on comprend bien que c’est uniquement pour décourager les pays qui souhaiteraient éventuellement suivre le même chemin, c’est clair !!

  8. Posté par aldo le

    C’est bien la raison d’un Frexit avec le retour d’une monnaie nationale, pour adapter les coûts et relancer la machine, mais aussi avoir une politique industrielle ambitieuse capable de rééquilibrer les finances. De tout temps c’était la seule option, on ne voit pas pourquoi aujourd’hui, les Français auraient le privilège du collier étrangleur, réservé en principe aux … bergers allemands.

  9. Posté par miranda le

    Merci de nous éclairer sur la dégringolade de la France depuis sa lune de « fiel » avec l’UE..
    ( depuis la mise en place de l’Euro, chaque Français a perdu 56.000 euros sur 19 ans – environ 2950 euro / an )
    Cruelle information qui a le mérité de nous permettre d’entrer  » en zone de lucidité ».

    Comme nous sommes 64 millions, ça se monte à combien, cette perte ?…..à 3584. milliards sur 19 ans.
    D’autant plus que nous ne cessons pas chaque année de verser XX milliards d’Euros pour aider au développement des nouveaux pays de l’EURO. Nous y perdons chaque année 6 à 7 milliards. (chiffre sur lequel toute le monde s’entend) « La potion magique de l’Euro n’a cessé de nous empoisonner lentement mais sûrement ».

    Et le cadeau majeur est que nous découvrons que c’est une entité ANTI DEMOCRATIQUE. Alors à quoi sert notre « rattachement » à cet usine à fonctionnaires et à lobbies. Un fonctionnaire européen , nous dit Mr PASCOT  » doit s’occuper  » de 20 lobbyistes. (nouveau livre : « pilleurs de vies »). Ca démontre, entre autres, ce à quoi sert cette usine.

    Mais nos élites nous ont soigneusement caché ce que devait être l’union Européenne, dans son mode de fonctionnement et ce qui devait être sa destinée :

    « On peut la définir ainsi : l’Union européenne est un projet politique, juridique, technocratique, économique lancé dans les années cinquante par les élites se manifestant par la destruction des Etats européens – de la France en particulier – et qui a pour finalité l’établissement d’un nouvel ordre régional (mais au-delà mondial) supranational (c’est-à-dire détaché de la souveraineté nationale et démocratique) et globalisant ».( fin d’extrait – l’horreur européenne)

    Mais le deuxième « secret » bien gardé par nos élites était L’INCOHERENT ARRIMAGE des économies des pays du sud, dont la France à l’EURO par des INCOMPETENTS . Si l’on se souvient des propos de Mr Jacques DELORS, il semblait vraiment « agacé » par le « serpent monétaire européen » où toutes les monnaies se côtoyaient et très empressé de voir émerger l’EURO. Il fut l’un de ses fervents défenseurs et l’Euro gagna la partie.

    En ce qui concerne le ressenti lié à cette expérience, nous sommes « en plein dedans ».Les gilets jaunes ne diront pas le contraire. Dans leur courage et leur souffrance.

    On ne s’attendait pas à ce qu’un bouquin aussi utile que celui de Mr Plaquevent sur SOROS
    ce destructeur des nations européennes et des identités par l’immigration invasion, paraisse et ce fut fait. Donc on ne désespère pas de voir « émerger », celui qui nous aidera à comprendre ce qui nous est arrivé afin de NE PLUS RENOUVELER cette dégringolade.

    Il nous sera surtout UTILE pour l’offrir à la classe bourgeoise de gauche et bourgeoise de droite « bien pensantes et consommatrices de TV lobotomisantes, qui par leur vote, nous font toujours tomber de plus en plus bas. Car 2022 sera peut-être notre dernière chance. A moins que nous n’ayons déja SU « dans notre grande sagesse » quitter l’Europe.

  10. Posté par sophie edouard le

    Et bien, ils leur a fallu combien de temps pour cette analyse… près de 18 ans??? nous en allant simplement en vacances en Italie on a vu passer le prix de la pizza de 5’000 lires soit 6 frs à 16 euros soit 18frs… Et on savait pertinemment que leur revenu n’avait pas triplé.

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