GastroSuisse européenne et anti-suisse

Frank Leutenegger
Journaliste, retraité RTS,  www.swissguns.ch

GastroSuisse européenne et anti-suisse

 

Dans un communiqué publié hier, 24 janvier, la  plus grande association patronale de l’hôtellerie-restauration du pays, recommande de voter OUI à la mise en œuvre de la directive

européenne sur les armes.

 

Selon GastroSuisse, l'amendement est un compromis équilibré qui respecte la tradition

du tir suisse. Un rejet, en revanche, signifierait la fin de la coopération Schengen/Dublin. Cela

réduirait considérablement l'attrait de la Suisse en tant que destination touristique. Et le communiqué décrit la catastrophe que représenterait la fin des accords de Schengen. Un scénario digne d'un film catastrophe… et tout aussi fantaisiste. Selon GastroSuisse, Berne demanderait un 2e visa aux touristes munis du visa Schengen. On se demande pourquoi. Selon GastroSuisse, les contrôles européens à nos frontières entraîneraient des retards insupportables dans le trafic. On se demande pourquoi. Et tout cela coûterait à la branche touristique de 200 à 530 millions par an.

 

Les allégations de GastroSuisse reprennent presque sans modification celles d'economiesuisse, qui roule pour les grandes multinationales et se préoccupe avant tout des dividendes à verser aux actionnaires, sans penser un instant aux intérêts des citoyennes et citoyens suisses.

 

Avant la signature des accords de Schengen, la Suisse était un pays touristique… en léger déclin à cause d'un accueil déplorable, en comparaison avec les pays voisins, notamment l'Autriche. Ce qui a permis à la Suisse de remonter la pente, c'est un peu de travail, quelques sourires au lieu de la morgue habituelle, par exemple.

 

Le fait qu'un client chinois pouvait venir en Suisse depuis l'Allemagne ou l'Italie avec le même visa Schengen n'a rien à voir là dedans. Même sans Schengen, Berne aurait pu (et pourrait toujours) reconnaître le visa touristique délivré en Europe.

 

Et puis il faut le redire et le redire et le re-redire… le refus de la loi sur les armes inique que veut nous imposer notre gouvernement ne ferait pas automatiquement sauter nos accords avec l'UE. Il y a tant d'intérêts en jeu. Gastro et econo - pas très suisses - ne veulent voir que les intérêts suisses (ou plutôt multinationaux) menacés. L'Europe a aussi des intérêts en jeu et aurait de la peine à se passer de la petite suisse. Mais dire cela demande un certain courage que GastroSuisse n'a sans doute pas.

 

On attendra nos restaurateurs, quand ils protesteront contre le doublement de la TVA, pour s'aligner sur l'Europe (c'est dans le prochain bombardement, sur l'accord cadre). De toutes façons, nous n'auront plus assez de revenus pour les fréquenter et ils devront se contenter de la clientèle étrangère qui trouve déjà les bistros suisses un peu chers.

 

Frank A.Leutenegger, 25 janvier 2019

 

 

3 commentaires

  1. Posté par Maurice le

    Il faut renommer Gastro-Suisse, qui se prévaut de la Suisse, et l’appeler désormais Gastro-Mondialiste, parce qu’effectivement sa position et ses arguments anti-armes nous donnent la gastro…

  2. Posté par betisier le

    Ne paniquez pas. La restauration et l’hôtellerie suisse se vont redresser grace au dumping salarial. Nul doute là-dessus. Le travail au noir ou demi-noir( de gens qui touchent une rente ou l’aide sociale et y bossent quand même) représente également une « opportunité » très prisée par le patronat. Existent-ils des controls sérieux pour limiter le trafic humain? Là encore la nonexistence d’une réglementation sérieuse laisse la porte large ouverte aux abus de toute sorte. Cette « branche » de l’économie est le paradis d’un patronat crapuleux, qui s’en foute des droits humains. La peur, les menaces, le harcèlement – tout autant des « outils professionnels ».Accueil deplorable? faut voir les conditions de vie et du travail des employés(e)s. Le sourire dont vos faites référence représenté en fait une grimace imposée par un patronat soucieux d’augmenter ses profits sur le dos de gens totalement démunis. Le « plus vite » doit cesser absolument si vous désirez de la qualité. Même les machines sont conçues avec des limites, l’être humain autant de plus. Le désir du fric qui caractérise le patronat est par contre illimité… Et là c’est à mourir de rire. Laisser sous-entendre que les Suisses ne bénéficieront plus de la « restauration » faute des accords européens… . Vous voulez duper qui? C’est la libre circulation qui a permis une main-d’oeuvre et de produits bonne marchée donc la preservation de la compétitivité économique pour le patronat.Et par ailleurs les visas touristiques doivent être menteuses si on se soucie de la sécurité du pays ( puisqu’on parle des armes).le communiqué dont vous faites référencent est paru où? quel rapport entre gastro et les armes?

  3. Posté par Michel Vasionchi le

    GastroSuisse au 1er service de la « malbouffe » politicienne ,servie froide à Berne par l’UE ….

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