Thierry Grosjean n'en démord pas
Voici ce que les lecteurs d'Arcinfo ont pu trouver ce jour en titre de leur journal favori. Par ces quelques mots, l'auteur de l'article résume une sombre affaire au cours de laquelle l'ancien Conseiller d'Etat neuchâtelois s'est livré aux manœuvres les plus détestables pour contrarier l'UDC en général et votre serviteur en particulier lors des élections cantonales de 2013. L'animosité que le personnage éprouvait vis-à-vis du parti dont j'étais à l'époque président était largement connue mais la bassesse de Thierry Grosjean restait à découvrir. A l'époque, au début de l'année 2013, on sentait bien que l'homme dont le trône était menacé était prêt à tout pour conserver son siège mais on était loin de se douter qu'il irait aussi loin.
Reprenons depuis le début. Jeudi 14 février 2013, l'UDC organise une conférence de presse dans un établissement public de Neuchâtel pour présenter ses ambitions en vue des élections cantonales et annoncer ma candidature au Conseil d'Etat. La chose ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, Thierry Grosjean ayant bien perçu la menace qui pesait sur lui. En bon officier, l'homme sait que la meilleure défense, c'est l'attaque et passe donc à l'offensive. Le lendemain matin, le Conseiller d'Etat organise dans l'urgence une conférence de presse à laquelle participe également le procureur Yannis Callandret. Les journalistes apprennent qu'une enquête est en cours, visant huit collaborateurs du centre d'accueil de Perreux, dont cinq membres de l'entreprise dont j'ai eu l'honneur d'être vice-directeur. Ces derniers auraient entretenu des relations sexuelles avec certains requérants résidant au centre, relations consenties mais potentiellement constitutives de violations de l'article 193 CPS, à savoir abus de détresse dont la définition est la suivante : "Celui qui, profitant de la détresse où se trouve la victime ou d'un lien de dépendance fondé sur des rapports de travail ou d'un lien de dépendance de toute autre nature, aura déterminé celle-ci à commettre ou à subir un acte d'ordre sexuel sera puni d'une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d'une peine pécuniaire". Les magistrats précisent que la genèse de l'affaire remonte à début décembre lorsqu'une altercation a opposé trois requérants à deux agents de sécurité. Entendus plus tard par la police, les migrants ont signalé que des relations intimes auraient été entretenues entre le personnel du centre, encadrement et sécurité, et les résidents.
Il y aurait donc eu violation de la loi, il est bon que la justice enquête et mette à jour les éventuels comportements délictueux. Personne ne s'étonne de voir les pouvoirs exécutif et judiciaire réunis à l'occasion de la présentation de la situation, la séparation des pouvoirs ébauchée par Montesquieu ne semblant pas souffrir de cette étonnante concomitance. Dès lors, la machine est en marche. Thierry Grosjean s'apprête à utiliser cette affaire pour mettre les bâtons dans les roues de ma campagne tandis que l'infortuné Callandret va devoir partir en quête d'éléments susceptibles de prouver ses téméraires prémisses.
A suivre.
Yvan Perrin, 10.7.2018
Ndlr. Voir notre premier article sur le sujet, ici
Annexe : Enquête administrative CAPE . Le rapport (version anonymisée en vue de la transmission aux parties requérantes selon la CPDT), 27p.
https://lesobservateurs.ch/wp-admin/post.php?post=278235&action=edit
J’ai un souvenir assez flou de cette affaire. J’ai hâte de connaître la suite.