Pour Moscou, Washington poursuit sa «politique d’ingérence ouverte» vis-à-vis de l’Iran

post_thumb_default

 

Moscou a officiellement regretté, le 5 janvier, l’appel de Washington à la tenue d’une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies pour évoquer les dernières manifestations en Iran.

Les Etats-Unis poursuivent leur politique d'ingérence ouverte et secrète dans les affaires des autres Etats

«Nous ne voyons aucun rôle pour le Conseil de sécurité des Nations unies dans ce dossier», a ainsi déclaré à l'agence de presse russe Interfax, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov. «Les Etats-Unis poursuivent leur politique d'ingérence ouverte et secrète dans les affaires des autres Etats. Sous le prétexte de s'inquiéter des droits de l'Homme et de la démocratie, ils attaquent sans vergogne la souveraineté des autres nations», a-t-il ajouté.  

La veille, l'ambassadeur iranien auprès de l'ONU, Gholamali Khoshroo, avait accusé les Etats-Unis d'ingérence «grotesque» dans les affaires de son pays. Il leur avait également reproché de souhaiter un «changement de régime» en République islamique. Il avait enfin accusé le président Donald Trump d'avoir encouragé les «actes perturbateurs».

Le 2 janvier, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, avait annoncé que Washington exigeait la tenue de sessions d'urgence sur l'Iran au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Quelques jours plus tôt, dans un tweet daté du 30 décembre, le locataire de la Maison Blanche avait commenté les manifestations antigouvernementales iraniennes, en paraphrasant son propre discours devant l'Assemblée générale des Nations unies : «Les régimes oppresseurs ne peuvent perdurer à jamais et le jour viendra où le peuple iranien fera face à un choix. Le monde vous regarde !» 

Lire aussi : Trump promet un soutien aux manifestants iraniens «le moment venu»

L’Iran accuse la CIA, Israël et l’Arabie saoudite d’être liés aux manifestations

L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique iranienne, avait déjà affirmé le 2 janvier que les ennemis de Téhéran utilisaient l'argent, les armes et la guerre politique pour affaiblir les dirigeants du pays : «J'en ai beaucoup plus à dire sur ces développements mais je le partagerai avec nos chers collègues au moment opportun.»

En écho à ces propos, le procureur général de l'Iran, Mohammad Jafar Montazeri, a quant à lui nommément désigné le 4 janvier, ceux dont les autorités iraniennes estiment qu'ils sont à l’origine des troubles. Il a mentionné le nom de Michael Andrea, un ancien agent de la CIA qui serait en relation avec le Mossad. Les mobilisations antigouvernementales bénéficieraient également, pour Mohammad Jafar Montazeri, du soutien de l’Arabie saoudite.

Inédites par leur ampleur depuis le mouvement de contestation contre la réélection de l'ex-président conservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009, les manifestations contre le coût de la vie et le gouvernement ont été émaillées depuis le 28 décembre de violences entre manifestants et forces de l'ordre, ainsi que d'attaques contre des biens publics. Selon le dernier bilan de l'AFP, 21 morts sont à déplorer, en majorité des manifestants. 

L'Iran fait l'objet de lourdes sanctions économiques américaines depuis la révolution islamique et le renversement du shah d'Iran en 1979, qui ont par la suite été renforcées à plusieurs reprises.

Lire aussi : Macron : la ligne des USA, d'Israël et de l'Arabie saoudite sur l'Iran «pourrait mener à la guerre»

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.