Barak Obama était donc à Paris ce week-end, il y a rencontré Emmanuel Macron, François Hollande et Anne Hidalgo, mais il n’était pas là pour ça : un ancien président des Etats-Unis ne traverse pas l’Atlantique pour papoter avec ce trio-là. Il était là pour affaire, comprenez pour délivrer une conférence à quelques privilégiés d’une discrète association professionnelle qui avait les moyens de se l’offrir. Car sa parole vaut de l’or : 400 000 euros pour l’entendre sur le thème « Faut-il avoir peur de l’innovation ? » Nous n’avons pas assisté à cette conférence mais nous sommes certains de sa réponse : non. Ce n’était pas la peine de se déplacer…
On comprend qu’à un tel tarif, il ne soit pas le seul des présidents, ou des chefs de gouvernement retraités, à monnayer son verbe, quoique tous ne puissent prétendre au cachet de l’ex-hôte de la Maison Blanche. Même si leur cote n’atteint pas ces sommets, car il y a une cote que des agents – comme pour les artistes – tiennent à jour. Les mieux lotis sont les anciens présidents car ce qui est rare est cher, mais plus leur présidence est lointaine, moins ils touchent, ainsi George W. Bush ne peut prétendre qu’à 150 000 euros, ce qui n’est tout de même pas la misère, surtout quand on n’a pas grand-chose à dire.
Sans voir en lui un pionnier, Nicolas Sarkozy est depuis longtemps rompu à l’exercice, il perçoit autour de 200 000 euros, ce qui est coquet. Reconnaissons qu’il n’a jamais dissimulé sa volonté de « faire du fric » son mandat achevé, contrairement à François Hollande qui stigmatisait cet amour immodéré de l’argent chez son prédécesseur. Or, voilà qu’il succombe lui aussi et qu’il se mue en conférencier de luxe, alors qu’on l’aurait plutôt vu se recycler en chansonnier, lui et ses petites blagues. Il s’est produit à Séoul, il est attendu à Dubaï. Tarif ? Entre 75 000 et 200 000 euros. Mais, attention ! Il en reverse à la Fondation de France, ce qui permet une défiscalisation.
Reste une double question : ont-ils besoin de ça pour assurer leurs fins de mois ? Car, enfin, pour se borner à Hollande et Sarkozy, ils ont largement de quoi vivre ! S’ils veulent avoir une activité, ils peuvent siéger au Conseil constitutionnel où l’on émarge à 17 000 euros par mois. Ils ont une retraite de président de la République ou de parlementaire et Sarkozy a, en plus, repris sa robe d’avocat, par peur du manque sans doute. Ces sommes astronomiques pour pérorer une heure ne peuvent que choquer leurs concitoyens en voyant comment ils accommodent les restes d’une défunte gloire présidentielle. Mais ça ne les arrête pas. Manifestement, la moralisation de la vie politique s’arrête où commencent leurs intérêts.
Autre question : que peuvent espérer les organisateurs et les auditeurs de ces anciens présidents-là, rejetés par leurs électeurs pour insuffisance ? Quelles paroles inédites et quelle vision du monde, dont on ne les soupçonnait pas, peuvent-ils bien développer maintenant qu’ils ne sont plus aux affaires ? C’est cher payé pour seulement voir en chair et en os ceux que leurs auditeurs nantis n’ont aperçus que de loin pendant leur mandat.
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Extrait de: Source et auteur
Je pense que ceux qui paient 400’000 euros pour une conférence, au cours de laquelle ils n’apprendront bien sûr rien de nouveau, veulent surtout montrer leur puissance en faisant venir en chair et en os un président, donc en fait, le président est pour eux une bête de cirque, il y a longtemps c’était la femme à barbe qu’ils auraient fait venir, ou l’homme à deux têtes !
Quant à ceux qui paient pour voir des loosers, il sont dans des pays lointains, et c’est peut-être une manière de montrer leur force et défier l’occident en faisant s’aplatir pour de l’argent une ancienne personne en vue en Occident !