Un site de réinformation contre la Russophobie

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La crise syrienne après les celle de l’Ukraine ont réveillé de vieux démons dans notre presse et parmi une partie de notre personnel politique. Au point que des principes de base de la République comme la liberté d’information, l’accès à une information fiable et équilibrée, la liberté de parole et d’opinion sont mis en cause. C’est un danger pour le fonctionnement d’une société citoyenne et démocratique, voire même pour une concurrence pure et parfaite rêvée par les théoriciens d’une économie de marché. Et bien sûr, c’est un encouragement à la xénophobie et aux discriminations.

Les manifestations de russophobie (xénophobie et haine des populations russes ou d’origine russe, voire de langue russe) deviennent de plus en plus nombreuses et sont de plus en plus agressives, essentiellement dans les mass médias, et elles ont maintenant des conséquences sociologiques de rupture de consensus social. Heureusement, la majorité des Français ne se laisse pas entrainer dans la haine du Russe, et de faits de discrimination contre des personnes morales ou juridiques.

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Bases US en Europe.

Le parti-pris systématique anti russe, la dissimulation d’informations, les jugements de valeur à géométrie variable de la plupart, voire de la totalité des grands médias, aboutit à une perte de crédibilité des principales sources d’information pour le corps social.

Une conséquence importante est la violation constante de la déontologie journalistique, l’un des garde-fous potentiels contre les dérives citées précédemment. En piétinant la déontologie professionnelle, on introduit aussi une atteinte à la moralité en raison des jugements à double standards : la victime russe d’un acte terroriste est transformée en coupable, un chanteur russe à l’eurovision ne doit pas gagner car il est russe et «qu’il sent le gaz» (cf commentaire eurovision 2016) , un supporter de football russe est plus méchant qu’un Anglais à Q.I pourtant égal, à Mossoul on fait la guerre à des islamistes, à Alep on « massacre » soit disant de gentils rebelles dont on oublie les crimes et l’islamisme dont ont été victimes des quartiers d’Alep est qu’ils ont occupé.

La dissimulation de la xénophobie sous une pseudo opposition au président actuel de la Russie, dont la diabolisation constante n’est qu’une des formes de la russophobie, ne fait aucun doute : il suffit de comparer le traitement médiatique du président russe à celui d’autres chefs d’État pour s’en rendre compte ou de remplacer le mot russe par une autre nationalité, ethnie ou religion pour s’apercevoir sur le champ du caractère raciste du message qui en France encourerait les tribunaux, s’il ne s’agissait pas de Russes. Il ne s’agit pas pour autant de dénoncer les analyses cohérentes et sourcées d’opposition aux pouvoirs en Russie. Encore faut-il qu’elles parlent de vrais problèmes sur le même ton que s’il s’agissait d’autres pays et qu’elles ne soient pas un simple dévidoir de thèmes imposés et/ou répétés, comme c’est souvent le cas.

Article de presse « Stop Russophobie ».

Article de presse « Stop Russophobie ».

Ce climat entretenu artificiellement, contre les intérêts de notre société et de notre pays au sein de l’Europe, détériore nos relations internationales et nos intérêts économiques et géopolitiques et prépare psychologiquement les populations à la guerre qui a déjà saigné notre continent à deux reprises au cours du XXe siècle.

Il nous a semblé nécessaire de réagir à ce climat délétère de discrimination et de tension inter-nationalités européennes, importé de l’extérieur et contraire à la volonté de paix et de tranquilité de la majorité de la population française à laquelle la haine du russe, qu’on tente de lui imposer, est totalement étrangère, saugrenue et odieuse.

C’est pourquoi a été fondé le site www.stoprussophobie.info. Allez le voir, servez vous en et n’hésitez pas à lui fournir des articles et un soutien.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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3 commentaires

  1. Posté par maury le

    Izambert56-t1-letat-francais-complice-de-groupes-criminels-couv-lightCette interview du journaliste indépendant Jean-Loup Izambert par Pierre Cassen est exceptionnelle. D’abord pour sa longueur, qui dépasse largement les 10.000 signes habituellement octroyés aux contributeurs. Mais surtout par son contenu. L’auteur de « 56 », son dernier ouvrage, revient sur le rôle des Etats-Unis et de la France dans la déstabilisation de la Syrie. Il montre l’ampleur des mensonges d’Etat, relayés par une presse qu’il estime totalement achetée par le pouvoir, visant à faire passer Bachar pour un dictateur. Il nous donne une explication intéressante quant à l’invasion de l’Europe, et donc de la France, par de soi-disants migrants, et nous montre comment les djihadistes ont infiltré les cortèges de réfugiés. Qu’on partage ou pas l’intégralité des écrits de Jean-Loup Izambert ne change rien, tant la richesse de ses propos et de ses analyses nous oblige à des réflexions qui nous aident à mieux comprendre la réalité du monde dans lequel nous vivons. A noter qu’à ce jour, aucun journal n’a encore écrit une ligne sur ce livre…

    Commender le livre 56 :

    http://www.is-ebooks.com/produit/108/9782368450871/56%20-%20T1

    Riposte Laïque : Tu es journaliste d’investigation indépendant. Peux-tu te présenter plus largement à nos lecteurs et expliquer ce que te guide dans tes engagements professionnels ?

    Jean-Loup Izambert : Je suis journaliste depuis 1972. En sortant de l’Ecole Supérieure de Journalisme et de l’Ecole des Hautes Etudes Internationales de Paris j’ai eu la chance de faire mes débuts avec de grands journalistes comme René Andrieu, le rédacteur en chef de L’Humanité de l’époque, Laurent Salini, le responsable de la rubrique politique, René Pichelin, Pierre Cames, Nelly Feld, Madeleine Riffaud, Claude Picant et bien d’autres comme Alain Guérin ou, plus tard, Guy Poussy.

    J’ai travaillé dans plusieurs journaux régionaux et nationaux et ai décidé, à la fin des années quatre-vingt, de poursuivre mon métier comme journaliste indépendant. J’ai choisi mon métier par conviction. La seule chose qui me guide est la recherche de la vérité pour informer et partager cette vérité avec un maximum de lecteurs. Par ailleurs, je pense qu’un journaliste ne peut rester indifférent face à l’injustice d’où qu’elle vienne. Toutes mes enquêtes sont, je pense, marquées de ma volonté de dénoncer l’injustice mais aussi de donner des éléments de réflexion aux lecteurs pour qu’ils s’interrogent, disposent à leur tour d’arguments pour débattre et, pourquoi pas, participer à changer l’ordre des choses.

    Je fais un métier et non une carrière et je m’y suis toujours tenu. Lorsque vous faites de l’investigation, au bout d’un moment c’est le sujet que vous avez choisi qui s’empare de vous. Au bout du compte, vous êtes toujours seul et souvent incompris, même si vous travaillez avec d’autres, car il faut tenter de marier passion et lucidité, deux comportements qui se côtoient difficilement. Vous êtes un peu comme un policier de la criminelle qui traque des assassins, se met dans leur peau, tente de comprendre ce qui est caché et assemble petit à petit les pièces à convictions. Pour une enquête au long cours comme celle que j’ai menée depuis 1990 avant d’écrire 56, à mon avis, il y a trois principes à respecter : pas de parti pris, ne faire confiance à personne et tout vérifier.

    Riposte Laïque : Ton dernier livre s’appelle 56 : L’Etat français complice des groupes criminels. Tu accuses le gouvernement français, entre autres, d’avoir armé les groupes islamistes qui, depuis plusieurs années, se livrent à une guerre impitoyable contre la Syrie. Pourquoi nos dirigeants auraient-ils agi ainsi ?

    Jean-Loup Izambert : Il ne s’agit pas d’une « simple » guerre. La raison essentielle de la guerre contre la Syrie qui fait suite à toutes celles qui s’enchaînent depuis les années 90, est la crise du capitalisme. Dès les années 85-90, les Etats-Unis, tête de pont de ce système d’organisation politique et économique, se sont un peu plus enfoncés dans une crise sans retour possible. Contrairement à la crise de 1929, celle-ci n’est pas conjoncturelle mais structurelle. Elle touche désormais tous les aspects de la vie: politique, économique, financier, culturelle, morale. Rappelons-nous que dès les années 2000 des faillites retentissantes, dont celle de la transnationale Enron, ouvrent la période du déclin continu et irrémédiable des Etats-Unis. La politique atlantiste des dirigeants français aura pour effet de laisser cette gangrène se propager jusque dans le corps de tous les Etats du continent européen qui partagent le même système politique. Rappelons-nous aussi qu’à l’époque de prétendus experts annonçaient, sans doute en lisant dans une boule de cristal, la relance, la sortie de la crise et une reprise qui n’aura jamais lieu.

    « Nous devons commettre un bon paquet de massacres »

    Riposte laïque : Quelles en sont les raisons d’après toi puisque cette crise nous a conduit aux guerres qui se succèdent depuis cette époque et tout particulièrement au conflit contre la Libye puis contre al Syrie ?

    Jean-Loup Izambert : Les dirigeants des sociétés transnationales qui tiennent la finance et l’économie de ces Etats savent que leur système et leurs privilèges sont en péril un peu comme le fut l’Ancien régime avant la révolution de 1789. Après le temps des décolonisations voici venu le temps des peuples qui commencent à demander de contrôler les richesses qu’ils produisent. Il est donc impératif pour ces grands propriétaires privés de la finance et de l’économie de retarder leur dépôt de bilan, de repousser l’implosion de l’organisation politique et économique qui assure leur enrichissement. Cela les conduit, dans une fuite en avant, à s’approprier les richesses des peuples et à renforcer leur complexe militaro-industriel quel qu’en soit le prix, y compris par la guerre.

    Les gouvernements qui doivent être abattus sont en priorité ceux qui constituent des obstacles à leurs visées, ceux des nations qui disposent de richesses placées sous contrôle de l’Etat. Le redécoupage du Moyen-Orient envisagé par le Pentagone s’appuyait essentiellement sur les ressources des pays de cette région et envisageait de la morceler pour mieux en prendre possession et la contrôler.

    Que se passe-t-il après l’éclatement de la fédération yougoslave ? Des transnationales étasuniennes s’emparent des principales ressources et les pays qui sont issus de ce dépeçage connaissent la régression économique et sociale et le grand banditisme. « Mieux » même : des Etats croupions comme la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo sont devenus des bases en Europe pour des groupes criminels liés aux Frères musulmans. Que se passe-t-il après la guerre contre l’Irak ? Là encore, les transnationales de l’énergie passent des accords pour capter les immenses réserves des champs pétroliers et de gaz. Le pays qui était en voie de modernisation a été détruit et connaît depuis mars 2003 une guerre interminable.

    Que se passe-t-il après le renversement du gouvernement libyen ? Les transnationales anglo-saxonnes font main basse sur une partie du pétrole, des groupes mafieux s’emparent de l’autre partie ; l’Etat est détruit, le pays qui était en pleine modernisation et dont le gouvernement venait de lancer de grands projets sur l’Afrique devient l’un des principaux carrefours du terrorisme. Ajoutons à ce terrible bilan de guerre que l’OTAN a ainsi permis aux groupes islamistes qui contrôlent le trafic d’êtres humains d’envoyer des centaines de milliers de migrants en Europe !

    Belle « démocratisation » dont se vantaient à l’époque Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Si vous examinez une carte du monde des tensions et des conflits vous vous apercevez que partout où une entreprisse de subversion ou une guerre éclate les Etats-Unis sont toujours impliqués d’une manière ou d’une autre, du Venezuela à la mer de Chine en passant par le monde arabo-musulman et maintenant l’Europe. Pour survivre dans la crise, les dirigeants étasuniens n’ont plus que la guerre, y compris contre leurs propres alliés qu’ils se contentent, pour le moment, de manoeuvrer et de tromper politiquement, économiquement, diplomatiquement et médiatiquement.

    Les principaux animateurs de l’idéologie du chaos ne s’en cachent pas. Pour ne citer qu’n exemple, Ralph Peters, spécialiste du renseignement étasunien et membre de l’ancien groupe de réflexion (think tank) « Projet pour un nouveau siècle américain » ( Project for the New American Century) estimait vital pour les Etats-Unis d’intensifier les guerres pour assurer leur domination. Il déclarait ainsi, en 1997, que « le rôle imparti de facto aux forces des Etats-Unis consistera à tenir le monde pour la sauvegarde de notre économie et ouvert à notre assaut culturel. A ces fins nous devrons commettre un bon paquet de massacres ». Qu’ont-ils fait d’autre depuis sinon de détruire de pays entiers ? Quels sont leurs principaux collaborateurs sur le monde arabe pour ces « bons paquets de massacres » et le recul de la civilisation ? Les Frères musulmans.

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    Manifestation de soutien au président Bachar, jamais montrée dans les médias français (avec l’aimable autorisation de l’agence SANA).

    Les Etats-Unis cherchent un conflit militaire majeur

    Riposte laïque : La raison essentielle serait donc la crise économique et financière qui amène les dirigeants des sociétés transnationales à vouloir s’emparer des richesses de pays comme la Libye ou la Syrie ?

    Jean-Loup Izambert : Oui, mais pas seulement. Toutes ces guerres qui s’enchaînent les unes derrière les autres ont une donnée commune : elles sont toutes, sans exception, provoquées à l’origine par l’ingérence des Etats-Unis et de leurs services dans les affaires intérieures des Etats. Celles-ci se font sous des formes diverses qui vont de sanctions économiques décidées unilatéralement au soutien à des groupes criminels subversifs en passant par l’espionnage ou l’endettement provoqué afin de rendre des Etats dépendants des organisations financières qu’ils contrôlent et ainsi les déstabiliser. Le cas de la Grèce est sur ce point malheureusement « exemplaire ». Dans l’immédiat, pour parvenir à leurs fins, les dirigeants des États dont les transnationales convoitent de nouveaux « territoires économiques » doivent répondre à trois impératifs :

    -D’abord, ils doivent réduire de manière drastique leurs dépenses publiques au détriment de l’intérêt général des peuples. Privés des milliards d’euros qu’ils laissent détourner de l’administration fiscale par les sociétés transnationales, ils compriment sans cesse le budget de l’Etat et dérégulent l’économie au profit des gros actionnaires de ces mêmes sociétés. Jamais depuis l’avènement de la Vè République, un gouvernement français n’a consacré autant de milliards à la guerre, dans des opérations militaires extérieures, tout en réduisant les budgets de la vie, ceux de la santé, du logement, du soutien à l’emploi, de la formation, de la recherche et du développement. Un exemple : au moment où nous parlons, pendant que le Premier ministre Valls continue de soutenir des bandes criminelles contre le peuple syrien et que des élus locaux dépensent les deniers publics pour accueillir des flots d’immigrés quand 5 millions de français sont fragilisés en matière de logement, son ministère de la Santé étudie la possibilité de fermer tous les services d’urgence des hôpitaux qui reçoivent moins de 10 000 personnes par an.

    -Ensuite, ces Etats se groupent dans des coalitions militaires et politiques informelles selon les intérêts économiques en jeu afin de pouvoir engager des guerres coûteuses, toujours en s’alignant sur les directives des Etats-Unis. Selon un rapport de juin 2011 réalisé par une équipe de trente chercheurs de toutes disciplines de la Brown University’s Watson Institute for International Studies (USA), les dépenses militaires des seuls États-Unis sur l’Afghanistan, l’Irak et le Pakistan depuis 2001 dépassent les quatre trillions de dollars (quatre millions de billions de dollars !) Sauf à mettre en chantier une audacieuse politique d’indépendance qui exige de sortir du dollar, de l’euro, de l’OTAN et de se réapproprier les secteurs clés de l’économie, que pourraient faire d’autre les dirigeants français sinon se mettre au garde à vous devant Washington ? 47 % des 750 groupes mondiaux leaders sur leur secteur sont situés aux États-Unis et la part du capital du CAC 40 détenue par des fonds (hors actionnaires particuliers, salariés, dirigeants, fondateurs) appartenait aux trois quarts (75%) à des investisseurs étrangers en novembre 2014. Selon la Banque de France, à la fin décembre 2013, les investisseurs étrangers non-résidents détenaient 499,2 milliards d’euros du capital du CAC40, soit 46,7% de la capitalisation totale.

    Le PS et la droite décident ensemble de ces guerres

    Hollande-Arabie-saoudite-1Riposte laïque : Les dirigeants socialistes qui se sont fait élire en 2012 en promettant de réaliser « le changement maintenant » sont donc bien impliqués à la fois dans le soutien que vous décrivez à des groupes criminels musulmans mais également à l’origine de nouvelles mesures anti-sociales qui sont en préparation et qu’ils ne rendraient pas public à cause des élections?

    Jean-Loup Izambert : Tout à fait. Mais ils font bien pire que cela en trompent leurs électeurs par des accords secrets qu’ils passent avec le droite. C’est le troisième impératif auquel ils sont tenus pour se partager le pouvoir avec les représentants du grand patronat des transnationales. Car, il leur faut donner une légitimité à ces conquêtes de nouveaux « territoires économiques » pour qu’ils puissent justifier leurs croisades militaires devant leurs opinions publiques. Ce partage économique du monde par les sociétés transnationales s’accompagne de nouveaux rapports entre les groupements politiques qui leur sont affiliés et entre les Etats, eux-mêmes basés sur ce partage pour l’appropriation de « territoires économiques ». Il est ainsi devenu courant que des élus qui se déclarent « socialistes » votent au Parlement européen avec les partis représentant les grands propriétaires privés de l’économie et de la finance au sein de « grandes coalitions ».

    Sur la période 1999-2004, pour les questions essentielles traitant de la gestion de la crise capitaliste, de l’organisation politique, administrative et économique des territoires (pays, régions, zones géopolitiques), la proportion de votes communs entre PPE (droite) et PSE (S&D : Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen) s’établissait à une moyenne globale de 64,5 % ! Selon la Fondation Robert Schumann, sur la période 2009-2014, ces votes communs droite et Parti Socialiste représentent « plus des deux tiers des votes par appel nominal analysés par VoteWatch Europe (qui) traduisent la formation de majorités de « grande coalition » au Parlement européen, c’est-à-dire de majorités formées sur la base d’une négociation entre les groupes PPE et S&D».

    Cela veut dire que le Parti Socialiste c’est la droite, que les électeurs, loin du Parlement européen, ne connaissent pas ces faits et qu’ils sont trompés. Mais cela veut dire surtout que chaque bulletin de vote pour un candidat socialiste n’est pas un bulletin de vote pour un quelconque changement mais bien un bulletin contre l’emploi, un bulletin contre le progrès économique et social, un bulletin pour plus de misère et de guerre ! Le Parti socialiste ne fait que poursuivre la marche atlantiste funèbre de l’UMP. La réintégration de la France dans le commandement de l’OTAN décidée par Nicolas Sarkozy en novembre 2007 a coûté plus de 650 millions d’euros au pays pour la période 2010-2015. En quoi cette dépense budgétaire a-t-elle servi les intérêts de la France ? En rien si ce n’est de l’avoir rendue plus dépendante de l’état-major militaire yankee.

    Le général russe Leonid Ivashov, président de l’Académie russe des problèmes géopolitiques, mettait en garde, il y a quelques années, quant à la volonté des États-Unis de déclencher un conflit militaire majeur pour « effacer » leur endettement. « Les banquiers mondiaux en faillite ont besoin d’un événement de force majeure de proportions mondiales pour s’en sortir » disait-il. A l’époque, à la lumière de selon son expertise, il mettait en garde : « les États-Unis n’ont rien d’autre à offrir au monde pour sauver un dollar en déclin que des opérations militaires comme celles en Yougoslavie, en Afghanistan et en Irak. Et même ces conflits régionaux ne donnent que des effets à court terme. Ils ont besoin de quelque chose de beaucoup plus important et ce besoin est urgent ». C’était en mars 2007. Que s’est-il passé depuis ? Le déclin étasunien s’est aggravé, le dollar n’a pratiquement plus de valeur, les Etats-Unis sont devenus complètement insolvables et Washington multiplie les agressions et les guerres sur tous les continents.

    Des médias sous perfusion étatique

    Riposte Laïque : Tu parles de la connivence des différents gouvernements français avec les Frères musulmans, et tu accuses même notre pays d’avoir pactisé avec des terroristes depuis des années. Comment expliques-tu que des accusations aussi graves ne soient pas relayées par les médias, ne fut-ce que pour les contredire ?

    Jean-Loup Izambert : Je n’accuse pas notre pays d’avoir pactisé avec des terroristes musulmans. Par contre, j’accuse, preuves à l’appui, 56 dirigeants français, socialistes pour la plupart, de le faire depuis les années 90. Les acteurs de ce bal des aveugles sont, bien sûr, plus nombreux mais je me suis limité aux « donneurs d’ordre », que sont les principaux dirigeants, ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Défense et, bien sûr, aux deux présidents, Nicolas Sarkozy et surtout François Hollande. Je reviendrai en détails sur ceux-ci dans le tome 2 de 56. Les Français qui les ont élus ne leur ont jamais donné mandat pour faire des guerres que ce soit contre la Libye ou contre la Syrie, raison pour laquelle je distingue bien la France, notre pays, de dirigeants qui, par ailleurs, ne représentent plus grand-chose et sont indignes du pouvoir.

    François Hollande s’est du reste bien gardé, sachant qu’il y aurait été battu, de respecter l’article 35 de la Constitution en allant devant l’Assemblée nationale pour obtenir l’accord des parlementaires afin de poursuivre un conflit qui dure alors depuis plus de quatre mois. Je dis simplement comme l’avocat Guillaume de Rouville dans son essai La Démocratie ambiguë publié aux éditions Cheap, qu’il faut « appeler un crime un crime et savoir identifier les coupables ». C’est également le travail de tout journaliste sérieux. Je ne suis guère surpris du silence des médias français sur les révélations que je fais. Evoquer mon travail d’enquête et les preuves que je publie reviendrait pour eux à mettre en cause le pouvoir politique auquel ils doivent de survivre.

    Dans son rapport public annuel 2013, la Cour des comptes constatait que « le plan d’aide à la presse écrite 2009-2011 a obtenu des résultats limités, qui se situent en deçà des objectifs de départ et ne sont pas en rapport avec les moyens budgétaires supplémentaires engagés par l’État, plus de 450 M€ sur trois ans, ni a fortiori avec le coût total cumulé des soutiens publics qui peut être estimé à 5 Md€ sur cette même période ». Tous les titres de la presse écrite d’information générale sont concernés par ces aides de l’Etat. Le Monde, le groupe du Parisien, Libération, Le Figaro, Ouest France, France-Soir, La Voix du Nord sont parmi les principaux bénéficiaires de ces aides directes et indirectes devant d’autres titres comme L’Humanité, La Croix, Closer, Voici, Le journal de Mickey, Prions en église ou Spirou. Seul, Le Canard enchaîné, qui n’a aucune aide publique ni aucune publicité vit du soutien de ses 350 000 lecteurs hebdomadaires et de ses 72 000 abonnés. Or, je constate qu’aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne ou en Fédération de Russie, les journaux qui n’ont pratiquement aucun soutien de l’Etat ont des centaines de milliers de lecteurs – et même plusieurs millions pour plusieurs titres de chacun de ces pays – quand en France tous les journaux continuent de perdre régulièrement leurs lecteurs. Il faut être honnête : sans les aides directes et indirectes de l’Etat, la plupart des titres de la presse écrite française d’information générale n’existeraient plus. Par ailleurs, le gouvernement français finance également directement des médias audiovisuels comme France-Télévision, France-24 ou TV5 et indirectement via sa contribution au budget européen qui alimente des chaînes européennes de télévision.

    Plusieurs de mes enquêtes sur le système bancaire, sur les relations entre dirigeants politiques et dirigeants de banques, une partie celle que je publie dans 56 ont également fait l’objet de la censure de la part des directions de plusieurs hebdomadaires ou de directions de chaînes de télévision. Après avoir menti à leurs lecteurs depuis 2011 sur la réalité du conflit en Syrie, publier les preuves de la collusion entre les dirigeants politiques français et les dirigeants d’organisations irrégulières et criminelles reviendrait pour nombre d’entre eux à reconnaître qu’ils se sont trompés, l’ont été ou, pour d’autres, ont sciemment menti en trempant leur plume dans l’encrier de l’Elysée-Matignon. Le communiqué de presse annonçant la parution de 56 avec les preuves que je produis a été envoyé à 531 journalistes de a presse écrite et parlée française le 1er octobre. Pas un n’a bougé. Je pense que vous en comprenez les raisons après avoir lu 56.

    Les infâmes petites cuisines de la presse subventionnée

    Riposte laïque : Tu veux dire que des journalistes de quotidiens ou de chaînes de télévision ont sciemment menti en manipulant l’information pour tromper leurs lecteurs et téléspectateurs sur la réalité de la guerre en Syrie et cela depuis le début du conflit, en 2011?

    Jean-Loup Izambert : Oui, parfaitement. Je renvoie sur ce point les lecteurs de Riposte Laïque au premier tome de l’ouvrage que vient de publier François Belliot aux éditions Sigest qui s’intitule Guerre en Syrie : le mensonge organisé des médias et des politiques français. Il appert que c’est en réalité une véritable propagande de guerre qui a été organisée au plus haut niveau du pouvoir politique français dès 2011.

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    Une autre gigantesque manifestation de soutien au président syrien (avec l’aimable autorisation de l’agence SANA).

    Quel média a publié les photos que je publie en ouverture de 56 où l’on voit, dans toutes les villes de Syrie, des millions de Syriens manifester contre l’agression étrangère ? Aucun. Pourquoi ? Parce que si vous voulez relayer la propagande officielle du pouvoir selon laquelle « Bachar est un dictateur isolé qui tire sur son peuple » vous n’avez bien sûr pas intérêt à diffuser ces images qui prouvent le contraire.

    Quel média a présenté les réformes en cours depuis bien avant 2011 et qui se poursuivent encore aujourd’hui malgré la guerre ? Aucun. Pourquoi ? Parce que si vous voulez répandre l’idée que « le régime de Bachar el-Assad est une dictature sanguinaire qui massacre les populations civiles » vous n’avez pas intérêt à montrer les Syriens débattre de réformes ou de leur nouvelle Constitution avec leurs élus et dirigeants, et cela malgré la guerre d’agression. Vous n’avez pas, sans risque de vous ridiculiser, intérêt à publier des reportages sur les réunions des dirigeants des différents partis et des membres du gouvernement avec la population dans les quartiers, les usines, les universités et les campagnes pour préparer et écrire la nouvelle Constitution.

    Quel média a montré les jeunes et les femmes, les Syriens s’organisant en Comité de défense populaire pour résister à l’invasion des barbares armés par Paris avec les dictatures du Golfe ? Aucun. Pourquoi ? Parce que si vous voulez faire croire que « le tyran Bachar el-Assad va tomber » vous n’avez pas non plus intérêt à montrer la mobilisation de la population pour la défense de sa patrie autour du président qu’ils ont élu. Pratiquement personne n’en parle mais ces Comités de défense populaire jouent un rôle important contre la guerre aux côtés de l’armée syrienne et du Hezbollah. Je donne quelques exemples de désinformation flagrants, y compris de diffusion de fausses informations avec des photographies. Dans le tome 2 de 56, je montrerai comment l’opération de désinformation sur le thème « l’armée syrienne utilise des armes chimiques contre les civils » a été montée de toutes pièces par les dirigeants et des services français.

    Balzac lui-même, alors qu’il dressait le profil de la profession de journaliste dans sa Monographie de la presse parisienne en 1843 ne pouvait imaginer autant « d’infâmes petites cuisines » dans les salles de rédaction. Ceux qui dans des rédactions ont sciemment menti en truquant les faits et les chiffres pour servir leurs idées reçues et la ligne éditoriale de leurs employeurs devraient prendre garde : la désinformation peut aussi se retourner contre eux.

    La stratégie de « l’immeuble enterré »

    Riposte Laïque : Peux-tu développer ce que tu appelles le plan de destruction des Etats du pays du Maghreb, par les associations liées aux Frères musulmans ? Y vois-tu la principale explication de ce qu’on a appelé les printemps arabes ?

    Jean-Loup Izambert : Le plan de destruction des sociétés arabes et occidentales par les Frères musulmans ce sont d’abord des hommes et une stratégie. Les hommes sont ceux qui dirigent les organisations des Frères musulmans – Ennahda en Tunisie ou le Conseil National Syrien en Syrie – ou d’organisations de leur mouvance. La stratégie est celle que des professionnels du renseignement appellent la stratégie de « l’immeuble enterré ». L’organisation subversive est comme un immeuble enterré. Seuls les étages du haut sont visibles. Là, vous trouvez ceux qui portent le costume-cravate. Ceux-là ont en charge de prendre des contacts avec les milieux politiques, du renseignement, les médias et le milieu associatif. Ils se présentent comme des défenseurs de la démocratie, des droits de l’homme et du citoyen et adaptent leur discours à celui des dirigeants des pays ciblés. Leur objectif est d’obtenir le soutien de tous ces milieux, qu’il soit financier, politique, diplomatique ou militaire. Bien sûr, ils ne sont en rien des défenseurs de la démocratie puisque leur seul et unique objectif est, dans un premier temps, d’obtenir ces soutiens pour renverser les gouvernements des pays arabes laïcs afin d’y instaurer leur dictature religieuse ainsi qu’ils l’ont tenté dans tous les pays du Maghreb.

    Plus vous descendez dans les étages inférieurs de l’immeuble, plus vous trouvez ceux qui ont en charge les activités illicites et criminelles de l’organisation. Cela va du trafic d’armes à celui des faux papiers en passant par les activités financières illicites. Les Frères musulmans savent jouer d’une grande duplicité. Leurs « employeurs » occidentaux sont d’autant moins regardants qu’ils leurs sont utiles au renversement de gouvernements. Mais, comme je l’explique dans le tome 2 à venir, les choses vont changer lorsque la main d’œuvre qu’ils ont recrutée dans la misère des pays arabo-musulmans va entrer en France et dans les pays d’Europe occidentale. C’est actuellement en cours. Pour le moment ils s’installent et écoutent, sans doute en souriant, le ministre socialiste de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, déclarer très sérieusement que « l’appel au djihad n’est pas un délit ». Ils profitent des largesses d’élus inconscients qui financent de prétendus « instituts culturels musulmans », désintègrent la cohésion sociale en substituant « la défense des cultes » à la séparation de l’église et de l’Etat et piétinent les valeurs de la République en substituant la « diversité des communautés » à la citoyenneté française. L’observatoire de l’islamisation (www.islamisation.fr) donne au niveau national un aperçu dramatique de cette contribution d’élus à l’abandon des valeurs républicaines.

    En observant le déclenchement des conflits sur toute la zone Maghreb comme sur la Syrie, on s’aperçoit que les Frères musulmans ont recouru au même plan, à la même stratégie, pour renverser les gouvernements, avec le soutien de la CIA, du MI6 anglais et de la DGSE française pour s’en tenir aux principaux intervenants. Ce que l’on a appelé les « printemps arabes » sont des mouvements qui naissent sur un mécontentement ou des revendications populaires. Les peuples expriment de fortes revendications pour plus de justice, plus de liberté, pour l’emploi, le logement, les salaires, l’égalité des hommes et femmes au travail. Ces peuples ont soif de modernité et cherchent à construire des sociétés plus démocratiques. A chaque fois, dès que ces manifestations ont commencé à prendre de l’ampleur, les Frères musulmans sont intervenus pour détourner le mouvement populaire de ses revendications et provoquer des troubles en espérant ainsi s’emparer du pouvoir.

    En Syrie, ce sont des snipers venus de l’étranger par la Turquie qui ont tiré sur les manifestants et les forces de l’ordre pour ouvrir une stratégie de la tension. La télévision syrienne a des images de ces faits. L’un de leurs journalistes, repéré par des snipers, a du reste été tué à bout portant et son matériel détruit. Leur objectif est de tuer, de fabriquer des martyrs afin de les mettre en scène en accusant le pouvoir de leurs crimes. Ce sont des criminels diaboliques qui, une fois de plus, n’ont fait que suivre les appels de l’émir tunisien Rached Ghannouchi qui considérait dans les années 90 « de bon augure l’accroissement du nombre de victimes et des martyrs. Nous voulons des martyrs ! » Ils appellent cela des « journées rouges » ou « jour de colère », c’est-à-dire des journées de manifestations, de sabotages, de provocations et de harcèlement des forces de l’ordre afin de les contraindre à tirer pour se défendre. Que se passerait-il si cela devait arriver en France ? Je pense que les policiers, comme leurs homologues syriens, ne se laisseraient pas tirer comme des lapins sans réagir.

    Des forces spéciales appuient les groupes terroristes en Syrie

    Riposte Laïque : Cela sera sans doute une divergence entre notre ligne et tes écrits, tu parais très engagé du côté du peuple palestinien, ce qui se voit dans l’hommage que tu rends au début de ton livre Georges Ibrahim Abdallah, que tu appelles un des plus vieux prisonniers politiques du monde. Tu parles d’une connivence entre l’opposition à Bachar et les milieux que tu appelles les milieux atlantistes et sionistes. Peux-tu préciser le propos ?

    Jean-Loup Izambert : D’abord, je rends surtout hommage aux trente-sept journalistes professionnels syriens qui ont été assassinés ou sont tombés sous les balles des groupes criminels armés par Paris entre 2011 et 2014 et à ceux qui continuent de risquer leur vie pour informer leurs compatriotes et le monde de la réalité de l’agression contre leur pays. Ensuite, je ne pouvais dissocier cet hommage du combat de George Ibrahim Abdallah qui est devenu le symbole de la résistance à l’impérialisme. Victime d’une machination politico-judiciaire de l’Etat français, il est toujours injustement emprisonné en France depuis octobre 1984 pour des crimes qu’il n’a pas commis. Il est non seulement l’un des plus vieux prisonniers politiques du monde mais il incarne également le courage et la lutte révolutionnaire contre toutes les oppressions.

    Sur la seconde partie de votre question, il est nécessaire de rappeler un fait important que les médias français passent sous silence : l’opposition syrienne démocratique à la politique du président El-Assad siège à l’Assemblée du Peuple, équivalent de notre Assemblée nationale, parmi les dix partis politiques et les 250 députés démocratiquement élus pour quatre ans par le peuple syrien conformément à la Constitution. En République arabe syrienne, contrairement aux mensonges de certains journalistes, tous les partis politiques ont le droit d’organisation, d’édition, de réunion et de manifestation. Seuls les Frères musulmans sont interdits, ce qui est la moindre des choses pour une organisation qui est quand même responsable de milliers de morts tout au long de cinquante années d’attentats terroristes, de tentatives de coups d’Etat et de crimes en tous genres.

    Ce que Washington et Paris appellent l’ « opposition modérée » est une imposture et un ancien dirigeant de la DGSE interviendra sur ce point en ouverture du tome 2 de 56 dont le premier chapitre s’intitule La France en pleine illégalité internationale. Ces individus sélectionnés et maquillés avant d’être présentés aux médias ont tous été recrutés et promus par les Frères musulmans, parfois avec l’accord de Doha, Washington et Ankara alors qu’ils se partageaient les postes au sein de leurs organisations d’ « opposants ». Mais, qu’il s’agisse de la Coalition composée et imposée par Washington, du Conseil National Syrien qui n’a rien de « national » et rien de « syrien », du groupe terroriste Armée Syrienne Libre ou des autres bandes criminelles, tous ne poursuivent qu’un but : détruire la république laïque par tous les moyens. Cela est écrit noir sur blanc dans l’article 2 du programme qu’ils ont signé à Doha le 11 novembre 2012. Celui-ci indique que « les parties signataires ont pour objectif commun de renverser le régime, ses symboles et ses bases ». L’article suivant stipule que « la Coalition s’engage à n’engager ni dialogue ni négociation avec le régime ». Ce programme convient parfaitement aux Frères musulmans pour qui « le Coran est notre loi, le djihad est notre voie. Mourir dans les vois d’Allah est notre plus grand espoir ». Ce texte de l’ « opposition modérée » selon François Hollande, convient également parfaitement aux milieux atlantistes. Ceux-ci, liés aux intérêts politiques, financiers, économiques et militaires étasuniens, poussent les dirigeants français à faire perdurer la guerre et à en ouvrir d’autres. Comme lors de la guerre décidée par Washington contre la Libye, ils les suivent comme des « idiots utiles » sans mesurer encore pleinement les graves conséquences à venir pour la France. Pour ce qui est des milieux sionistes, ils sont surtout « dragués » aux Etats-Unis par des individus originaires de pays arabes, principalement des Syriens qui vivent aux Etats-Unis de longue date et cherchent à engager Israël plus à fond dans cette guerre. Ils se servent de ces organisations sionistes pour nouer des contacts avec les dirigeants israéliens. Plusieurs d’entre eux ont ainsi été reçus, avec des Frères musulmans, à la Knesset ou par des représentants des autorités israéliennes.

    Les dirigeants israéliens devraient se souvenir que ceux qui jouent avec le terrorisme risquent toujours d’en payer le prix. Il faut être logique : les dirigeants israéliens ne peuvent affirmer lutter sérieusement contre le terrorisme du Hamas comme le fait monsieur Netanyahou et dans le même temps fournir un appui militaire et mettre des hôpitaux militaires à la disposition de bandes criminelles de la même mouvance idéologique. Des journaux de la presse israélienne ont rapporté ces faits et je le rappellerai dans le tome 2 de 56. De manière générale, il me semble difficile qu’une solution à un conflit, quel qu’il soit, puisse voir le jour tant que le religieux empoisonne le politique et tant que les décisions de l’ONU restent lettres mortes.

    Par ailleurs, des conseillers militaires soutiennent ces groupes assassins sur le territoire même de la République arabe syrienne. Le professeur Michel Chossudovsky, directeur du Centre de recherche sur la mondialisation du Canada et professeur d’économie de l’Université d’Ottawa, rappelle que « de concert avec l’OTAN, la Turquie, Israël et d’autres, le Pentagone a déjà dépêché des conseillers militaires, des forces spéciales et des agents du renseignement sur le théâtre des combats en Syrie. Ces forces étrangères s’activent dans les rangs des rebelles depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 ». Comme le dit le professeur Chossudovsky, « même si Washington et la presse généraliste n’ont jamais reconnu officiellement leur présence en sol syrien, il convient de préciser que ces forces spéciales remplissent les fonctions de commandement habituelles au sein de divers groupes terroristes, en maintenant une liaison avec la coalition dirigée par les USA et l’OTAN ». Autrement dit, elles sont largement responsables de la coordination des innombrables opérations terroristes de l’Etat islamique et du Front al-Nosra menées contre des civils en sol syrien au nom de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Il va sans dire qu’elles sont appuyées par la campagne aérienne menée par les mêmes Etats-Unis qui, en théorie, cible (au lieu de protéger) les terroristes.

    Riposte Laïque : Considères-tu que l’entrée en action de Poutine confirme la thèse de ton livre ?

    Jean-Loup Izambert : L’entrée en action des forces militaires russes est une bonne chose et confirme mon analyse sur l’évolution de ces bandes criminelles et les soutiens qu’elles ont réussi à obtenir. Il est intéressant de voir aujourd’hui, début novembre 2015, que tous ces groupes criminels sunnites se rassemblent sous le même étendard de la terreur et de la mort pour tenter de poursuivre leur agression tandis que d’autres s‘enfuient de Syrie ou déposent les armes. Elle pose aussi une question sur la désinformation entretenue par le président français et le gouvernement Valls : mais où est-donc passée leur prétendue « opposition modérée » ? Dans les rangs du Front al-Nosra, dans ceux de l’Etat islamique ou dans une « brigade de la mort »? A moins que certains d’entre eux, qui ont appris à maîtriser des armes chimiques contre les populations civiles, ne soient déjà en train de préparer la poursuite de leur djihad par des attentats de masse dans une grande ville de France ? Entendu par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée national en octobre dernier, le chef d’état-major des armées françaises, Pierre de Villiers, déclarait que la France devait aujourd’hui « faire face à une menace durable, élevée, protéiforme ». Espérons pour ce général qu’il n’a pas eu la naïveté de penser que les dirigeants français allaient pouvoir, avec la DGSE et le soutien de l’OTAN, entraîner et armer des groupes criminels contre l’Etat syrien sans avoir à payer le prix du sang et des larmes des milliers de civils que ceux-ci ont assassinés. Le renforcement de la présence de militaires dans les rues françaises ne devraient pas laisser indifférents les djihadistes entraînés en Turquie et en Jordanie par des conseillers militaires français.

    Derrière la campagne médiatique des « pauvres migrants »

    Riposte Laïque : Vois-tu une continuité entre l’attitude de nos dirigeants, que tu accuses de soutenir les mouvements terroristes musulmans dans le monde, et leur politique migratoire qui fait qu’ils laissent entrer dans notre pays ceux qu’ils appellent les migrants ?

    Jean-Loup Izambert : Oui, absolument. Je traite de cette question dans le tome 2 de 56 qui paraîtra sous-titré Mensonges et crimes d’Etat. Aux flots de migrants débarquant sur les côtes européennes par ce que l’on appelle la « filière Méditerranée » depuis le renversement du gouvernement libyen en 2011 s’ajoute aujourd’hui celle en provenance de Turquie par la filière dite des Balkans. Ou les services français sont complètement nuls, ce que je ne pense pas, ou les dirigeants français se livrent ici à une nouvelle campagne de désinformation en utilisant ces hordes d’immigrés. Pourquoi ? Parce qu’il faut savoir, ce que la presse officielle française ne dit pas, que la Direction du Renseignement Militaire (DRM) dispose d’un département dit de GEOINT, acronyme pour Géo-intelligence, dont la principale structure est située sur la base aérienne 110, à Creil dans le département de l’Oise.

    Il s’agit de la collecte de renseignements par des sources dites ouvertes (Internet, presse, livres, etc.) et des sources fermées (informations en provenance d’autres services de renseignement français et étrangers, documentation interne aux services civils et militaires français de renseignement, etc.) mais aussi en recourant aux technologies de cartographie, notamment par l’utilisation de satellites espions. Il est évident que les déplacements de tels flux de migrants – des cortèges de plusieurs milliers de personnes – dans une zone géographique sont vite repérés et suivis à la trace. A partir des informations collectées, la DRM rédige des « notes de renseignement » qu’elle a en charge de transmettre aux directions des armées et au pouvoir politique. Cela veut dire que ce dernier était donc parfaitement bien informé de ces flux bien avant que ceux-ci n’arrivent en France c’est-à-dire au moment où ils quittaient la Turquie sans aucune difficulté. Sans entrer ici dans les détails, il faut savoir que ces cortèges sont partis de Turquie, que le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU dispose d’un budget de 362,5 millions de dollars pour l’année 2015 pour le seul conflit syrien, que le même HCR agit sur place en concordance avec les gouvernements syrien, jordanien, irakien et turc et qu’il a le soutien de nombreuses organisations internationales pour assurer la sécurité des réfugiés qui fuient la guerre franco-étasunienne.

    Ceux qui viennent ici sont, exception faite des « opposants modérés » djihadistes, des individus qui ne pensent qu’à « sauver leur cul » au lieu de défendre leur pays agressé comme le fait la population en s’organisant en Comités de défense populaire. Alors pourquoi laisser faire ce débarquement brutal de migrants ? Pour plusieurs raisons : la France n’a plus de frontières depuis le traité de Maastricht et la Convention Schengen signée en 1985 qui est à ce jour ratifiée par vingt-six Etats a visiblement du mal a être appliquée; l’arrivée en flots médiatisés va permettre aux dirigeants français une nouvelle campagne sur le thème « ils fuient la guerre du tyran Bachar el-Assad ». Sur ce point il faut rappeler qu’il n’y aurait pas de conflit si des organisations illégitimes n’étaient pas financées, armées et entraînées par plusieurs pays étrangers dont la France ; enfin, le grand patronat va ainsi disposer d’une main d’œuvre bon marché et sous-qualifiée qui va permettre de casser encore un peu plus le contrat social français.

    Washington ouvre un nouveau conflit au coeur de l’Europe

    Riposte Laïque : Vois-tu dans cette invasion un plan de destabilisation de l’Europe comparable à ce qui s’est passé en Syrie, avec les mêmes aux manettes ?

    Jean-Loup Izambert : Effectivement, ces arrivées de migrants par flux successifs va provoquer une déstabilisation. En un court laps de temps – quelques mois -, une population importante – selon l’agence européenne des frontières (Frontex) plus de 800.000 migrants sont « entrés illégalement » dans l’Union européenne en 2015 -, étrangère va débarquer dans les trois pays d’Europe occidentale qui ont les plus importantes communautés musulmanes, à savoir la France, l’Angleterre et l’Allemagne. L’une des raisons est que les dirigeants turcs sentent que leur croisade contre la république laïque syrienne commence à se retourner contre eux. Aussi, commencent-ils à se délester des groupes criminels qu’ils ont hébergés, entraînés et soutenu militairement avec les bases de l’OTAN de la région.

    Ces milliers de djihadistes-trafiquants recrutés dans la misère du monde arabe s’enfuient de Syrie vers la Turquie et vers l’Irak. Déjà, en août dernier, les services secrets turcs ont fait partir sur l’Ukraine des centaines de djihadistes pour monter à Kiev une « brigade musulmane ». J’évoque ce plan en détail dans le tome 2 de 56. Tout comme en 1940, ceux-ci se retrouvent aux côtés de groupes d’extrême-droite et néonazis pour se préparer à créer des troubles contre la Fédération de Russie, la Crimée et des Républiques d’Asie centrale. L’OTAN et les dirigeants français participent à cette opération contre la Fédération de Russie. En mars 2014, Laurent Fabius a été apporter son soutien et celui de la France à ce gouvernement totalitaire mis en place par Washington. Ce plan est préparé de longue date par l’administration étasunienne qui, voyant son échec poindre en Syrie malgré les cinq milliards de dollars déversés depuis 2011 aux organisations criminelles, tente de déplacer le conflit au cœur de l’Europe.

    Sans honte aucune, le ministre Fabius a échangé une cordiale poignée de main avec Oleh Tyahnybok, dirigeant du parti néonazi Svoboda. Celui-ci se fit remarquer en déclarant auparavant « vouloir purger l’Ukraine de 400 000 juifs et autres minorités». Svoboda, dont les militants défilent cagoulés, armés de barre de fer et la main tendue à l’image des anciens nazis a été classé en 2012 au cinquième rang des dix organisations les plus antisémites et les plus dangereuses du monde par le Centre Simon Wiesenthal. D’autre part, l’arrivée massive des ces immigrés va également avoir des conséquences sur le budget de l’Allemagne et de la France. S’il y a peu de chance que ces nouveaux immigrés participent au paiement des retraites des Français, par contre ces derniers sont sûrs de payer leur logement, leur chômage, leurs aides sociales puisqu’ils sont pratiquement tous sans ressources et même leurs mosquées comme le font déjà des élus locaux peu républicains. Bien évidemment tous ces fuyards ne sont pas des terroristes, loin de là. Mais le risque terroriste a considérablement augmenté avec leur venue et les dirigeants français en porte la responsabilité pour faire perdurer la guerre contre le peuple syrien. Il est désormais tout à fait envisageable que les forces de l’ordre soient amenées à arrêter des djihadistes qui auront été entraînés et armés en Turquie ou en Jordanie par la DGSE. Vous remarquerez que dans le même temps où s’est déclenchée cette opération médiatique sur l’Europe occidentale autour des flots de migrants, une autre vaste campagne médiatique a été lancée depuis les Etats-Unis contre le constructeur automobile allemand Volkswagen, mais aussi contre plusieurs firmes allemandes sous des prétextes futiles. Ces deux opérations visent bien évidemment à déstabiliser la première puissance économique de l’Europe occidentale. N’oublions pas que la guerre économique conduit toujours à la guerre totale.

    La France a besoin d’une transition radicale

    Riposte laïque : Le danger terroriste est-il aujourd’hui plus grand avec l’arrivée de ces centaines de milliers de nouveaux immigrés ?

    Jean-Loup Izambert : Oui, comme je le disais des groupes de djihadistes de l’ « opposition » sont entrés en Europe avec ces flots de migrants. Ceux-ci ont profité de ces cortèges organisés en Turquie par leurs comparses pour pénétrer en Europe. Du reste, pourquoi plusieurs milliers de migrants auraient-ils forcé les frontières en refusant de passer par les postes de contrôle en Hongrie ou en Macédoine – et même en France pour se rendre en Angleterre – s’ils n’avaient rien à se reprocher ? Lorsque vous demandez à être hébergé dans un pays, vous commencez par donner votre identité, à déclarer votre situation, à respecter ses lois et sa culture et vous ne cherchez pas à vous procurer des faux papiers d’identité comme certains l’ont fait. Plusieurs arrestations de membres de l’Etat islamique ont déjà eu lieu au Maroc et dans plusieurs pays d’Europe occidentale – Espagne, Belgique, Allemagne – mais d’autres ont pu se fondre dans la société française. Les organisations des Frères musulmans implantées en France leur apportent très certainement un soutien logistique. Il est bon de rappeler aux élus qui se précipitent un peu inconsciemment vers ces « pauvres migrants » une réalité qui leur échappe : le 6 juillet dernier, la magistrate Belge Michèle Coninsx, présidente d’Eurojust – l’organisation de l’Union européenne qui a pour mission la coordination de la lutte des pays européens contre le terrorisme, la criminalité organisée et transnationale -, indiquait que les groupes rebelles infiltrent et exploitent les cortèges de migrants. Ne pouvant divulguer toutes les informations dont elle a connaissance en raison des enquêtes en cours, elle précisait néanmoins que « la situation est alarmante, parce que nous voyons de toute évidence que ces trafics visent parfois à financer le terrorisme et qu’ils sont parfois utilisés pour permettre et assurer les exfiltrations et les infiltrations des membres de l’Etat islamique ». Mais, les attentats qui risquent d’avoir lieu en France ne seront que le prolongement de la même barbarie que ces groupes ont semé auparavant contre la République Arabe Syrienne. Les principaux responsables de cette situation sont les dirigeants qui ont soutenu politiquement, financé des organisations irrégulières, armé et entraîné ces criminels pour renverser le gouvernement syrien légitime.

    C’est la raison pour laquelle je pense que c’est moins la Syrie que la France qui a besoin d’une transition radicale. Les faiseurs de crise et de guerre, de droite comme de gauche, ne peuvent être les promoteurs de la paix et du développement. On ne peut construire un monde nouveau avec ceux qui le détruisent pour des intérêts égoïstes. Ce pouvoir qui n’a de « socialiste » que le nom, qui envoie la police contre les ouvriers de Continental ou les employés d’Air France qui défendent leurs entreprises, contre les paysans bretons qui luttent pour leur région et vivre de leurs productions, ce pouvoir qui recourt à la violence contre les travailleurs et attise la guerre contre les peuples doit être balayé une fois pour toutes dans les poubelles de l’Histoire. C’est la condition urgente pour que la France se retrouve digne et se lave de ces années de désespoir et de malheur.

    Propos recueillis par Pierre Cassen

  2. Posté par TulliaCiceronis le

    Vous paraissez posséder une connaissance vraiment approfondie des EU, de la Russie et du comparatisme. L’inculture des uns et la culture des autres semblent ne plus avoir de secret pour vous, d’où cette absence rafraîchissante de clichés dans votre commentaire. Ce que c’est, quand même, les voyages, les séries télé et l’accès à FoxNews…

  3. Posté par JeanPaul Costantini le

    Je suis allé aux EU et aussi en Russie. Dans l’ensemble, les Russes étaient bien plus cultivés que les Américains, qu’hélas nous imitons dans leur inculture traditionnelle. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir certaines séries à la télé, mais, bien pire encore, les infos de FoxNews, complètement niaises. L’attitude générale de ce pays envers la Russie en découle directement.

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