L’offensive anti-Kadhafi basée sur des postulats erronés

Michel Garroté
Politologue, blogueur
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Michel Garroté - En ce mois de septembre 2016, il y a environ 235.000 migrants en Libye, prêts à partir pour l'Italie dès que l'occasion s'en présentera. Le nombre de migrants arrivés en Italie par la Méditerranée depuis le début de l'année 2016 a déjà atteint 128'397 personnes. En 2015, ils étaient plus de 100'000. Un chose est ainsi de plus en plus claire : l'intervention militaire anti-Kadhafi a fait de la Libye l'une des principales portes d'entrée vers l'Europe pour des centaines de miliers de musulmans illégaux dont des centaines de terroristes de l'Etat Islamique (EI).
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Fait révélateur, dans un rapport publié le mercredi 14 septembre 2016, des parlementaires britanniques accablent, eux aussi, l’intervention militaire menée par la France et le Royaume-Uni en Libye en 2011 contre l'ex-chef de l'État libyen Mouammar Kadhafi (voir lien vers source en bas de page) : "La stratégie du Royaume-Uni fut fondée sur des postulats erronés et sur une analyse partielle des preuves". Le rapport n'est pas non plus tendre à l'égard de l'ex-président français Nicolas Sarkozy, fer de lance de l'opération militaire en Libye. Les parlementaires britanniques citent notamment les conclusions d'un conseiller d'Hillary Clinton après une conversation avec les services de renseignements français.
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Selon le rapport britannique, conseiller d'Hillary Clinton a détaillé auprès de celle-ci, qui était à l'époque secrétaire d’État américaine, les motivations du président français, qu’il résume en cinq points : accéder au pétrole libyen ; accroître l’influence de la France en Afrique du Nord ; servir son propre intérêt politique en France ; fournir à l’armée française l’occasion d’asseoir sa position dans le monde ; couper court aux ambitions de Kadhafi visant à supplanter la domination de la France sur l’Afrique francophone. Aucune mention donc de la protection des civils réprimés par Mouammar Kadhafi, officiellement brandie pour justifier l'intervention militaire sur le sol libyen.
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L'échec de la transition post-Kadhafi en Libye est également un sujet sensible aux États-Unis, où Hillary Clinton a dû répondre à des accusations après l'attaque de l'enceinte diplomatique américaine de 2012 à Benghazi, dans laquelle l'ambassadeur américain Christopher Stevens et trois autres Américains ont été tués. L'actuelle candidate démocrate à la présidence, qui était secrétaire d'État du président Barack Obama au moment des faits, a dû témoigner dans un climat tendu devant le Congrès, et l'opposition républicaine a dénoncé un scandale politique.
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En Libye, cinq ans après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi, le chaos continue de régner dans le pays où le gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU, peine à asseoir son autorité sur l'ensemble du pays depuis son installation en mars à Tripoli.
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Mardi 13 septembre 2016, les forces du gouvernement libyen - non reconnu - qui siège dans l'Est se sont emparées du dernier des quatre terminaux du Croissant pétrolier, des installations cruciales pour l'économie du pays situées entre Benghazi et Syrte, une ville d'où les forces du GNA tentent, depuis quatre mois, de chasser le groupe jihadiste État islamique (EI) qui en avait fait son bastion (voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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Source :
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http://www.france24.com/fr/20160914-intervention-militaire-2011-libye-rapport-parlementaires-britanniques-cameron-sarkozy
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